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Récup’Ère: L’art du recyclage à valeur ajoutée

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Récup’Ère: L’art du recyclage à valeur ajoutée | business-magazine.mu

En remportant le concours Adopte une agence de com, l’entreprise spécialisée dans la transformation de bois flotté et de bois de palette en mobilier et objets décoratifs pourra accroître sa visibilité et ainsi progresser vers ses objectifs d’expansion.

C’est l’an dernier que Sébastien Layduhur, l’un des deux gagnants du concours  Adopte une agence de com, s’est engagé pleinement dans la transformation debois flotté et de bois de palette récupérés en meubles et autres objets décoratifs. Le nom de son entreprise, Récup’Ère, sise à Tamarin, résume d’ailleurs bien la voie qu’il s’est choisie : celle d’être partie prenante de l’ère de la récupération.

Sa passion pour le travail du bois, Sébastien Layduhur la tient de son père. «Chez nous, papa bricolait, fabriquait du mobilier. Il m’a transmis cet amour du bois et de la création ; c’est comme cela que je me suis aussi mis à bricoler à un jeune âge.» Artiste dans l’âme, il entreprend des études de «graphic design» à l’Université de Technologie de Maurice à temps partiel, de 2009 à 2013, tout en gagnant sa vie en tant qu’ingénieur du son, huit années durant. Dès la fin de 2014, le jeune homme se met aussi à développer son talent pour le travail du bois à partir de matières premières originales : du bois flotté qu’il va lui-même collecter dans la nature et du bois de palette. Son entreprise, Sébastien Layduhur la nomme d’instinct Récup’Ère étant donné sa dimension écologique et les matériaux qu’il transforme habilement au gré des commandes reçues. La page Facebook dédiée à Récup’Ère voit également le jour fin 2014, permettant à l’artisan de se faire un nom et d’élargir peu à peu sa clientèle.

En janvier 2015, suite à un licenciement économique, Sébastien Layduhur perd son emploi d’ingénieur du son. Dès lors, il s’investit complètement dans son activité d’artisan qu’il pratique chez lui, à Tamarin. Véritable vitrine de sa créativité, sa maison renferme non seulement son atelier où il se met à l’ouvrage dès huit heures, découpant, sciant, ponçant, assemblant… mais également ses créations : miroirs, lampes de chevet ou sur pied, fauteuils, tables basses...

«J’ai commencé avec des lampes sur pied en bois flotté, de petites caisses et de petites tables en bois de palette… pour aménager la maison», raconte Sébastien Layduhur. Aujourd’hui,  le catalogue de Récup’Ère s’est développé au point de comprendre 30 idées différentes de créations décoratives. Et le jeune entrepreneur semble bien parti pour continuer à progresser dans la voie de l’«upcycling», cette forme particulière de recyclage qui consiste à donner aux objets ou matériaux destinés à être jetés de la valeur ajoutée en les transformant. Cette technique, Sébastien Layduhur la pratique par conviction, dit-il, conscient de l’impact que peuvent avoir à terme les déchets dont les gens se débarrassent dans la nature.

Quand sa petite entreprise démarre, en 2014, boostée par sa visibilité sur le réseau social Facebook, Sébastien Layduhur assume les responsabilités qu’implique son affaire, en plus de celles liées à son métier d’ingénieur du son : «Dès octobre 2014, j’ai commencé à recevoir des commandes ; j’avais des livraisons et des installations à faire, ce à une fréquence quotidienne, après mes heures de travail», évoque-t-il. Le jeune homme n’imagine pas encore, à ce moment-là, que son entreprise aura le rayonnement qui suivra. Outre la parution de son portrait dans le magazine de l’art de vivre LaCase en octobre 2014 et l’exposition de ses créations au Rendez-Vous, boutique dédiée aux artisans, designers et décorateurs de l’île, à Grand Baie La Croisette, Sébastien Layduhur sera amené à collaborer avec des décorateurs d’intérieur tels Tatiana Vallet de Casa Terra et Céline Koenig de My B Deco. À ces différents éléments qui ont contribué à la notoriété de Récup’Ère s’ajoute un rapport qualité-prix que l’entrepreneur qualifie de «compétitif».

Parmi les commandes les plus importantes reçues par Sébastien Layduhur à ce jour, il mentionne 60 «grosses lampes de chevet» en 2015 pour l’hôtel Mourouk Ebony, à Rodrigues, des miroirs pour La Balise Marina, des caisses pour le Château de Labourdonnais ainsi que des plateaux à être livrés fin mars pour le Seapoint Boutique Hotel, entre autres. Satisfait de son parcours jusqu’ici, le fondateur de Récup’Ère dit ne pas regretter de s’être mis à son compte. «C’est bon d’être son propre patron», lance-t-il dans un sourire. Lui qui a décroché son diplôme de «graphic designer» dans «l’optique d’acquérir les rudiments pour dessiner [ses] produits» est désormais servi.

Enthousiaste et confiant dans l’avenir de Récup’Ère, vu la tendance exponentielle qu’ont prise les commandes de ses produits, Sébastien Layduhur est d’avis que d’ici deux ans, sa production est appelée à doubler. À l’heure actuelle, elle consiste en une quarantaine de produits différents faits main puis terminés à la machine par mois. Le fondateur de Récup’Ère envisage d’ailleurs de s’entourer d’une équipe d’environ cinq personnes d’ici fin 2016 pour assurer la bonne marche de ses activités et prendre plus de commandes.

Pour en revenir au concours Adopte une agence de com, lors de ses délibérations, le jury a particulièrement apprécié l’engagement de Récup’Ère en faveur du développement durable. Le prix remporté, soit une assistance de l’agence Beyond Communications en termes de stratégie de communication incluant des services gratuits sur le plan de la couverture médiatique, des relations de presse et du branding, ne peut qu’être bénéfique aux projets d’expansion de Sébastien Layduhur.

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