Transformer le port en une force régionale
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Le port affiche ses ambitions sans complexe : devenir l’un des acteurs majeurs de la région. Une aspiration légitime d’autant plus qu’il se donne les moyens de les réaliser. Mais s’il est en passe d’atteindre son objectif, le secteur portuaire doit encore se moderniser. Voici quelques pistes.
L’ambition des autorités locales est claire : faire du port un acteur majeur dans la région. Et pour cause : le développement du commerce international, la volonté de devenir un hub dans l’océan Indien ont guidé la modernisation de l’infrastructure portuaire. Une stratégie payante puisque le port mauricien, considéré comme l’un des plus dynamiques de la région, est classé à la cinquième place derrière les ports sud-africains mais devant celui de la Réunion. Une performance qui doit beaucoup à l’arrivée, ces dernières années, de trois des plus gros armateurs au monde : MSC (Mediterranean Shipping Company), Maersk, et P&O Nedlloyd Mitsui OSK Lines. Résultat : le trafic de marchandises a augmenté de 51,42 % entre 2000 et 2010, passant de 3 367 890 tonnes à 5 099 828 tonnes.
Un chiffre en constante hausse puisque le port n’a cessé de multiplier les bons résultats. Il suffit, pour s’en convaincre, de jeter un œil aux chiffres compilés par la Mauritius Ports Authority (MPA). Le volume de marchandises qui a transité par les infrastructures locales a ainsi progressé de 9,2 % en 2012 pour atteindre 7,1 millions de tonnes. Le nombre de conteneurs a aussi bondi : 417 467 durant cette même période. Soit une augmentation de 19,1 % par rapport à l’année précédente. Un record ! « Ces chiffres démontrent que les infrastructures portuaires mauriciennes sont très sollicitées. Cela dit, il nous faut encore faire beaucoup d’efforts si nous voulons concurrencer les ports de la région », lâchent, unanimes, les opérateurs du secteur.
L’un des projets majeurs du port demeure les travaux d’extension, dont l’appel d’offres sera lancé en ce mois d’octobre. Ces travaux auront pour objectif de mettre sur pied les installations qui permettront d’accueillir des navires transportant 8 000 à 10 000 conteneurs et avec un tirant d’eau de 15 mètres. « Cette nouvelle structure sera d’un apport considérable pour notre activité de transbordement », fait ressortir Kris Appadoo, Chief Officer du département Administrative Services à la Mauritius Ports Authority. Ce projet, qui bénéficie du soutien de l’Agence française de développement, devrait être complété fin 2016.
Attirer des enseignes internationales
Le succès que connaît le port de Maurice doit beaucoup au développement, ces dernières années, de son port franc. Géré par la Mauritius Freeport Development (MFD), le port franc affiche un dynamisme qui lui a permis de se positionner comme l’une des plates-formes les plus actives de la région. Mais loin de se contenter de ce succès, le secteur souhaite continuer à attirer de grandes entreprises internationales avec pour objectif d’en faire un centre de distribution régional.
En 2010, 6,2 millions de tonnes de marchandises ont transité par ce port, pour une valeur de Rs 954 milliards. Un an plus tard, soit en 2011, la MFD a réalisé un bénéfice de Rs 19,7 millions et s’est proposée de lever Rs 150 millions en Bourse afin de financer sa dernière phase de développement. Une stratégie qui démontre bien la volonté des autorités locales de positionner le secteur maritime et portuaire comme un leader régional.
Un objectif d’autant plus réalisable que des leaders mondiaux, qui ont choisi les installations mauriciennes, opèrent déjà dans le port franc : Princes Tuna, filiale de l’anglais Princes Ltd,géant mondial de l’agroalimentaire, et Sapmer, entre autres. « Leur présence démontre la qualité de nos installations », laisse-t-on entendre du côté des autorités locales. Fort de tous ces avantages, le port franc espère attirer de prestigieuses enseignes pour asseoir définitivement son influence dans la région.
Faire du port une plate-forme d’expédition
Accroître la capacité de stockage
« Avec les trois autres compagnies pétrolières présentes à Maurice, nous travaillons à la construction d’une structure de 15 000 tonnes d’essence dans la zone de Mer-Rouge ; elle permettra de fiabiliser l’approvisionnement du pays», avance Anne-Solange Renouard.