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Offshore: les dessous de l’affaire Kross Border

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Offshore: les dessous de l’affaire Kross Border | business-magazine.mu

Sous le coup d’une enquête policière, Kross Border passe à l’offensive et donne des détails sur la nature du litige commercial opposant l’investisseur Kolanda Reddy aux actionnaires minoritaires de Velankani Holding Mauritius.

Le secteur offshore est durement ébranlé ces jours-ci par l’enquête policière sur Kross Border Corporate Services concernant les allégations de faux et usage de faux faites par l’investisseur indien Kolanda Reddy. Celui-ci affirme que la signature qui a été utilisée sur un document de Return Resolution pour le vote au Board n’est pas la sienne. Ce que réfute Jaye Jingree, directeur de Kross Border, qui soutient que les procédures ont été respectées et qu’à chaque fois c’était « le même représentant » de Kolanda Reddy qui faisait parvenir au Board sa Return Resolution dûment signée.  

Les directeurs de la société de gestion ont, d’ailleurs, contre-attaqué la semaine dernière en déposant une plainte en cour suprême. Ils poursuivent l’investisseur indien Kolanda Reddy et un hebdomadaire leur réclamant des dommages et intérêts de l’ordre de Rs 1 milliard.

Selon Jaye Jingree, le directeur général de Kross Border, c’est « un litige commercial entre les actionnaires » des trois entités du groupe Velankani – Velankani Holding Mauritius, Velankani Mauritius Ltd et Velankani Renewable Energy Mauritius – qui est à l’origine de cette affaire. Et d’insister que c’est nullement un cas pénal.

Kross Border est une société de gestion créée en 1993 alors que le secteur offshore était encore à ses balbutiements. à ce jour, elle compte un portefeuille de près de 600 entités ayant un permis de Global Business Certificate 1. Kross Border administre des fonds cumulés de plus de USD 14 milliards. Comme le souligne Dhanun Dhanun Ujoodha, Director, Business Operations à Kross Border, la société de gestion gère pour la plupart des fonds de USD 50 000 à USD 500 000, de même que des fonds plus importants de USD 500 millions à USD 600 millions.

Investissement de USD 300 000

C’est en février 1996 que la compagnie Velankani Mauritius Limited a été enregistrée à Maurice. Suivant un exercice de restructuration en 2008, l’homme d’affaires Kolanda Reddy, qui est basé à New Jersey, à New-York, a transféré ses actions au sein d’une holding nouvellement créée, Velankani Holding Mauritius. Montant de l’investissement : USD 300 000. La composition de l’actionnariat au sein de la nouvelle structure sera divisée comme suit : Kolanda Reddy (60 %), Shankay Iyer (30 %) et Gurdeep Singh (10 %). L’objectif de cette nouvelle entité locale est comme suit : faire des investissements en Inde en tirant avantage du traité de non double imposition fiscale liant Maurice à la Grande péninsule.

En vertu des lois en vigueur à Maurice, toute entité de Global Business doit comprendre deux directeurs locaux indépendants issus de la société de gestion qui administre ses fonds. C’est Dhanun Ujoodha et Sushil Kumar Jogoo qui agiront en cette capacité pour le compte de Velankani Holding Mauritius. Quant à Jaye Jingree, il agira comme Company Secretary. Ainsi, les six membres du Board sont : Kolanda Reddy, Shankar Iyer, Kiron Shah, Gurdeep Singh, Dhanun Ujoodha et Sushil Kumar Jogoo.

Le litige commercial, selon Dhanun Ujoodha, concerne un désaccord entre l’actionnaire majoritaire et les actionnaires minoritaires portant sur un prêt d’environ 150 millions roupies indiennes auprès d’un consortium de six banques indiennes dans le cadre d’une procédure de restructuration. Kolanda Reddy, qui aurait été contre cette décision, a été mis en minorité après que les deux directeurs locaux se sont ralliés aux actionnaires minoritaires. D’où, selon Jaye Jingree, la réplique de Kolanda Reddy qui s’est plaint auprès de la Financial Services Commission (FSC) avant de s’en remettre à la justice.

Entre-temps, c’est un sentiment d’inquiétude qui anime les opérateurs. C’est toute une industrie qui contribue à hauteur de Rs 2,4 milliards aux caisses de l’état qui est éclaboussée.

La FSC réagit

La Financial Services Commission (FSC) a réagi par voie de communiqué soutenant qu’elle a reçu une première doléance de Kolanda Reddy le 11 septembre 2012 portant sur la non-accessibilité à des informations et des difficultés pour le transfert des dossiers vers une autre Management Company. Selon la FSC, il s’agissait d’une dispute entre actionnaires. Le régulateur affirme par ailleurs qu’il est intervenu dans le respect de la loi. La question de litige commercial est considérée par la cour suprême. La FSC ne peut donner plus de détails car une enquête policière est en cours.
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