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Julie Vranckx : « Nous devons relever le défi de l’autosuffisance dans l’industrie pharmaceutique »

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Triarkad developments, basée à Blue Bay, fabrique des produits de soins et de santé conformes aux normes européennes, ainsi que des produits ménagers et des produits d’hygiène/beauté pour ses propres marques et pour des entreprises mauriciennes et françaises. sa research, design and conception manager plaide pour l’autosuffisance du pays dans ce domaine.

Parlez-nous brièvement de votre entreprise ?

Créée en avril 2022, TriArkad Developments Ltd fait suite à un parcours complet d’un peu plus de 20 ans en recherches & développements, d’abord en diététique médicale et nutrition / agroalimentaire, puis en cosmétique, hygiène / beauté, produits ménagers et, dernièrement, la santé par les plantes. Nous sommes basés à Blue Bay, à deux pas du parc marin et des biotopes végétaux exceptionnels que nous trouvons au sud du pays.

Steeve Adeline, notre directeur, gère notre production et notre représentation commerciale. Pour ma part, je m’occupe des développements, et plus spécifiquement de la formulation, du design, du testing et du packaging. Et récemment, Anne Novakoff, médecin français spécialisé en nutrition, esthétique et dermatologie, est venue renforcer notre équipe. Ensemble, nous développons des produits de soins et de santé conformes aux normes européennes, ainsi que des produits ménagers et des produits d’hygiène/ beauté, pour nos propres marques ou en «marque blanche» pour des entreprises mauriciennes et françaises. Nos marques sont, entre autres, Ekobio, Drops, Kokodezil, Sovaz, et Ubuntu. Nous avons également développé la gamme de soins SPA «POZ» pour le groupe Attitude, avec le succès que nous lui connaissons, et nous produisons des dentifrices «aminities» 100% naturels pour le groupe Lux.

Comment voyez-vous le segment de la parapharmacie, en particulier la demande croissante des consommateurs pour des produits de santé naturels au niveau local ?

Cette demande est effectivement croissante et elle est surtout nécessaire, et ce pour plusieurs raisons. Nous avons tous énormément à apprendre des évènements de ces dernières années en matière de santé, avec des innovations qui ont parfois été inquiétantes. Les expérimentations à échelle internationale démontrent aujourd’hui leur dangerosité potentielle. Par exemple, les traitements officiels de la Covid-19 qui ont été développés à une vitesse folle, et surtout anormale par rapport aux usages et normes usuels. Nous nous rendons compte aujourd’hui que des molécules telles que celles utilisées dans le Molnupiravir ou le Remdesivir sont, en fait, cancérogènes et mutagènes. La vaccination de la Covid-19, effectuée avec des sérums précipités et expérimentaux, a entraîné plus de 12 millions d’effets secondaires enregistrés auprès de l’OMS. Cela nous apprend que nous devons redevenir raisonnables et ne plus jouer aux apprentis sorciers.

De plus, nous avons besoin de reprendre confiance dans le secteur pharmaceutique et de la santé, tout en nous axant sur les essentiels : sécurité des médicaments, sécurité de la production et des matières premières, sécurité des prix, transparence des transactions et des contrats. La santé est une priorité, et en ce qui nous concerne, la nature a toujours été notre guide. Pendant la Covid, beaucoup de personnes sont revenues aux médecines traditionnelles, et se sont soignées avec des plantes et tisanes ancestrales. Elles ont expérimenté par ellesmêmes la puissance des bienfaits de notre Mère Nature !

Maurice possède un biotope exceptionnel : côté terre, Artemisia, Baume du Pérou, Ayapana, Brède Mouroum sont des trésors incroyables à disposition ! Côté mer, les efforts et sensibilisations du public sur l’utilisation des protections solaires reef-safe portent leurs fruits et ont permis d’améliorer la qualité de nos lagons.

Au niveau local, nous avons parfaitement les moyens de développer une médecine naturelle, accessible en raison de la proximité des matières premières, en apportant une petite touche de savoir-faire ! Après tout, les remèdes ‘letan lontan’ ne sont pas si loin et c’est bien ancré chez les Mauriciens de consommer du Baume du Pérou ou de croquer quelques feuilles de Neem. Il n’y a pas si longtemps, nous brossions nos dents au charbon de coco et ce n’était pas si mal ! Toutefois, parmi les challenges que nous avons à relever aujourd’hui, l’autonomie de l’île Maurice en matière de santé est essentielle : le pays connaît en ce moment des pénuries médicamenteuses et nous pouvons modifier cet état de fait en développant des médecines locales de grande qualité. Il nous semble que les utilisateurs ont compris l’importance de revenir à la nature, et nous les encourageons à prendre confiance dans l’offre incroyable que l’île Maurice peut développer. D’ailleurs, à notre niveau, nous travaillons étroitement avec La Réunion, l’Afrique du Sud ou encore Madagascar. Ainsi, c’est avec confiance que je peux dire que Maurice peut parfaitement relever le défi !

Pourquoi avoir choisi de proposer des produits biopharmaceutiques ? En quoi sont-ils différents des médicaments en vente libre ?

Nous pensons que les utilisateurs doivent être informés sur la sécurité des produits qui sont mis à leur disposition. Par exemple, l’étiquetage et la qualité des ingrédients mis en oeuvre doivent absolument être expliqués et mentionnés. Il n’est pas normal, selon nous, que des produits contenant des perturbateurs endocriniens ou des «CMR» (ingrédients cancérogènes, mutagènes e/ou reprotoxiques) soient encore produits ou même utilisés, et encore moins sans une parfaite information des utilisateurs. De même, les «POP» (Polluants Organiques Persistants) doivent pouvoir être retirés des formulations. C’est l’éthique que nous avons développée chez TriArkad, et à laquelle nous n’avons jamais dérogé, chacun de nous en tant qu’acteurs dans nos domaines respectifs.

Également, la vente libre n’aiguille en rien l’utilisateur sur la composition ou l’origine des ingrédients ; elle permet simplement à l’utilisateur de prendre sa santé en main, au moins pour les usages courants du quotidien. Comprendre les produits, comprendre les maux du quotidien, revenir à une écoute de son corps et des bienfaits à disposition, c’est aussi une façon de guérir plus vite et surtout, de prendre soin de soi. Chez TriArkad Ltd, nous ciblons essentiellement les soins courants (immuno-boost, prévention des érythème fessiers, sunscreens…) avec des formules 100 % naturelles, qui sont une exclusivité, notamment en matière de soins cosmétiques, d’hygiène/santé et de beauté. Par exemple, notre gamme de protections solaires, dont les marques Sept, Ubuntu, Kokodezil Sun30 sont 100 % naturelles et exemptes de tout filtre chimique. C’est une exclusivité de savoir-faire que nous mettons à disposition de nos clients et usagers.

Pour nous, la biopharmaceutique est la voie d’avenir : collaborer avec la Nature, autant dans les matières premières et ingrédients actifs qu’en proposant des formulations réellement écologiques (c’est-à-dire non écotoxiques et qui respectent nos écosystèmes) est essentiel. Le fait que les usagers puissent y avoir librement accès est un moyen réel de remettre les gestes de santé quotidiens dans les mains de chacun. Bien sûr, information, formation et éducation sont de mise et ne remplacent pas les savoirs médicaux d’un praticien, mais nous parlons de gestes simples tels que le massage des zones douloureuses avec notre Baume du Tigre, qui est 100 % naturel et local. Il est formulé sans paraffine, qui est un dérivé du pétrole, et il est disponible en version adulte et enfant pour limiter tout risque de surdosage ou d’utilisation erronée.

Quels sont, selon vous, les principaux moteurs de croissance et les défis économiques du secteur ?

Pour nous, en tant que formulateurs et producteurs, la sécurité d’utilisation ainsi que la valorisation de nos ressources locales sont nos moteurs principaux. Étant donné que nous exportons nos formules à l’international, les défis économiques sont variables selon les pays mais globalement, le principal défi est de revenir à une pharmacopée sécurisante et raisonnée, dans un secteur en pleine ébullition. L’un de nos plus gros projets est de commercialiser des vaccins formulés uniquement selon des technologies anciennes (virus désactivé) et sans additif controversé (sans hydroxyde d’aluminium). Si nous réussissons à apporter une synergie entre les investisseurs et les distributeurs, Maurice deviendrait leader mondial en ce domaine. Nous sommes actuellement en recherche de partenaires investisseurs et pour une jeune entreprise comme la nôtre, cela reste un défi majeur !

Concrètement, comment le gouvernement soutient-il actuellement le développement de l’industrie pharmaceutique pour atteindre ses objectifs de diversification économique ?

Nous devons relever le défi de l’autosuffisance, tous ensemble et main dans la main. Des programmes de soutien à l’innovation sont en place, notamment via le MRIC, et le secteur privé est également très actif. Nous pensons que la synergie, le partenariat, l’assemblage des forces privées et publiques est vertueux, et ce plus encore avec un territoire spécifique comme le nôtre. Maurice est un joyau et nous avons mille portes à ouvrir, dans le pays et à l’export. En tant que jeune start-up, nous bénéficions du programme d’accompagnement «NouBizness» orchestré via CIM Finance, et c’est une grande chance pour nous.

Ce genre d’accompagnement doit être développé en renforçant la qualité du réseau, les soutiens financiers et l’accès à l’entrepreneuriat versus l’artisanat. Également, nous avons été candidatés auprès du gouvernement pour développer des terrains de production et attendons désormais leur réponse. Nous démarrerons par une production sur une zone de 3 arpents pour y développer la culture organique des plantes que nous utilisons dans nos préparations. Le gouvernement peut jouer un rôle majeur, en ouvrant, bien sûr, les secteurs hospitaliers, dispensaires et paramédicaux, aux fabricants locaux : ce serait un process Win-Win et l’assurance de relever le défi de l’autosuffisance et de l’innovation pour l’ensemble des Mauriciens. Il y a également une énergie à mettre sur l’information de santé pour reprendre notre santé en main !

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