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Secteur médical : Les prestations et soins de santé s’étendent, s’étoffent et s’affinent

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Avec ses 758 lits, le secteur privé de la santé avait traité 244 126 cas en 2020 contre 281 056 en 2019. De nouvelles unités et nouvelles cliniques sont annoncées, dont trois devant être opérationnelles d’ici à 2024, visent à répondre à une demande croissante de la population, mais aussi de la région à travers le tourisme médical.

AU moins trois nouveaux cliniques et établissements de soins de santé privés devraient voir le jour d’ici à 2024, d’après le calendrier préalablement établi. Ils s’ajouteront aux établissements de santé privés existants sur le marché et à Aegle Clinic, clinique spécialisée dans la cancérologie qui opère depuis mars 2022, et aux unités de soins spécialisés fraîchement inaugurées, comme l’unité de soins palliatifs de la Clinique Ferrière de Bon Secours, ou encore constamment mises à jour. On en dénombrait 18 à fin 2020 pour un total de 758 lits. Ces nouveaux cliniques et hôpitaux en voie de construction devraient venir étoffer l’offre de soins et de services de santé privés à Maurice. Mais aussi fortifier sa base et élargir le champ de compétences et de spécialisations médicales, dans l’optique de renforcer l’attractivité de Maurice comme une destination de tourisme médical.

La santé s’inscrit aujourd’hui comme l’une des filières économiques à la croissance la plus rapide, affichant une cadence soutenue malgré le ralentissement économique. À travers le monde, la croissance de ce secteur est portée par une demande accrue d’une population mieux informée et aux revenus plus élevés, et reste stimulée par le nombre grandissant d’hôpitaux, de fabricants de dispositifs médicaux, d’essais cliniques, de sociétés d’externalisation, de prestataires de télémédecine, de tourisme médical, de compagnies d’assurance-santé et de fabricants de matériel médical. Par ailleurs, la dynamique de croissance se maintient grâce aux efforts des acteurs publics et privés pour accroître les investissements et améliorer les réseaux, les services et la couverture. D’ailleurs, d’après l’OCED Observer, un bon système de santé garantit une économie forte. En effet, une simple augmentation de 10 % de l’espérance de vie assure une croissance économique annuelle d’environ 0,4 %.

La dernière enquête sur les dépenses de santé des ménages (Households Out-of-Pocket Expenditure on Health) indique qu’environ 73 % des besoins de santé de la population sont satisfaits par les établissements de santé publics pour les services ambulatoires et hospitaliers, tandis que 27 % sont satisfaits par le secteur privé. Des résultats qui placent l’île Maurice au-dessus du niveau de performance sanitaire des pays de la région africaine, fait valoir le ministère de la Santé dans le cadre des résultats de cette enquête. Un contexte de choix pour une île Maurice qui se positionnait naguère comme une destination de tourisme médical. Cette aspiration est toujours d’actualité, nous assure Donald Ha Yeung, directeur général de la Clinique Ferrière de Bon Secours, qui nous rappelle d’ailleurs qu’il y a plusieurs comités qui siègent à ce propos, au sein d’EDB Mauritius, notamment, mais aussi au sein du ministère des Affaires étrangères, dans le cadre de l’accord de libre-échange.


EN CHIFFRES

Dans le secteur privé, il y avait, à la fin de 2020, dix-huit établissements de santé privés avec un total de 758 lits : -244 126 en 2020 contre 281 056 en 2019. Le nombre total de cas vus pour traitement, y compris les admissions, dans les hôpitaux et cliniques privés ayant des services d’hospitalisation. -4 095 naissances vivantes et mort-nés. Le nombre enregistré dans les 18 hôpitaux/ cliniques privés représentait 32,3 % du total des naissances enregistrées dans l’ensemble de l’île, contre 15,7 % en 2005.

RS 25,91 MILLIARDS CONSACRÉES À LA SANTÉ EN 2017

Le National Health Accounts 2018, dernière édition disponible de ce bilan, révèle que la République de Maurice, incluant Rodrigues, a dépensé un montant total estimé à Rs 25,91 milliards pour la santé en 2017. Ce montant estimé représente une augmentation de 2,4 % par rapport à 2016, lorsque la dépense totale sur la santé était de Rs 25,30 milliards. Sur le montant estimé de Rs 25,91 milliards, les dépenses générales de santé du gouvernement étaient de Rs 12,04 milliards et les dépenses de santé du secteur privé, y compris les dépenses personnelles des ménages, étaient estimées à Rs 13,87 milliards.


LE RÔLE PRÉPONDÉRANT DU SECTEUR PRIVÉ

Dans le rapport de performance pour l’année financière 2019-2020, le ministère de la Santé précise au-delà de l’enquête sur les dépenses de santé des ménages que, malgré les progrès réalisés jusqu’à présent dans le domaine de la santé, ce dernier reste confronté à de nombreux défis : conséquences du vieillissement de la population, augmentation des cas de maladies non transmissibles et autres maladies chroniques ; accélération de la pression sur les coûts et de l’augmentation de la demande de services de qualité supérieure répondant aux normes internationales. Un constat qui rejoint l’observation du directeur général de la Clinique Ferrière de Bon Secours. «La seule façon d’asseoir notre attractivité comme destination de tourisme médical est de consolider la qualité du service. Jusqu’à présent ce qui a été un succès, ce sont les services ciblés dans les chirurgies plastiques, greffes de cheveux, etc. Pour être une destination de tourisme médical, il faudrait faire qu’à l’instar de Singapour le secteur de la santé mauricien soit un secteur d’excellence, que les services soient intégrés, un déploiement de professionnels de santé avec des compétences diverses et sophistiquées…» Que les Mauriciens puissent bénéficier de ces services d’excellence dans le secteur de la santé participeront, pense Donald Ha Yeung, à ouvrir la voie au positionnement de l’île Maurice comme une destination d’excellence dans le domaine du tourisme médical.

Le secteur privé joue un rôle important dans le système de santé national, en fournissant un ensemble de biens et de services aux patients. Les biens et services comprennent la fourniture directe de services de santé, de médicaments et d’autres produits médicaux, de produits financiers (polices d’assurance privées) et de services de soutien. Les dépenses des Mauriciens pour la santé dans le secteur privé sont également conséquentes. Les dépenses out-of-pocket élevées sont principalement attribuées à l’augmentation du revenu par habitant, à un plus grand nombre de personnes optant pour une assurance-santé privée et à la flambée des prix non réglementés des services de santé dans le secteur privé. En 2019, d’après le Global Health Expenditure Database de l’OMS, les dépenses out-of-pocket représentaient 45,7 % du total des dépenses actuelles de santé à l’échelle nationale, contre 48,23 % en 2018, et la tendance est à la baisse. En comparaison avec 2009, les dépenses out-of-pocket sur le coût total des dépenses courantes de santé étaient de 58,37 %. Cet indicateur estime le montant que les ménages de chaque pays dépensent directement de leur poche pour la santé, explique l’OMS au sujet de cette unité de mesure. Il estime la part des paiements directs dans le total des dépenses courantes de santé.

«Puisque la santé privée est payante, elle repose sur le mode financier de l’économie de marché. Il y a notamment des investissements qui sont consentis par les établissements de santé privés pour renforcer le niveau ou élargir la panoplie existante de prestations et de soins de santé à leur échelle. Chaque établissement a, de plus, une grille de tarification de ses prestations qui lui est propre. L’offre du marché étant vaste, chaque patient peut trouver chaussure à son pied», nous explique Donald Ha Yeung, qui soutient qu’il est subjectif de dire si les prestations de services et de soins de santé sont exorbitantes ou pas dans le privé. Le directeur général de la Clinique Ferrière de Bon Secours, la plus ancienne clinique privée de l’île Maurice, conseille aux patients désirant se faire soigner dans un des établissements de santé privés de se prémunir des frais que cela implique en souscrivant à une assurance-santé.

«Lorsque la demande pour des soins ou des services de santé se fera ressentir, l’impact financier sera ainsi mitigé. L’assurance-santé est un moyen de prévenir et de pallier les dépenses nécessaires non budgétées», fait remarquer notre interlocuteur.

AU PLUS PRÈS DES PATIENTS

La dépense pays dans la santé privée, sur la dépense courante de santé à Maurice, s’élevait à 52,67 % en 2019 contre 55,56 % en 2018, et 55,46 % en 2019. Comparativement à une décennie plus tôt, la dépense pays dans la santé privé se tenait à 60,37 % de la dépense courante de santé à Maurice. La part des dépenses privées nationales des services de santé dans le total des dépenses courantes de santé, explique l’OMS, dénote la part financée au niveau national par le secteur privé. Les fonds du secteur privé proviennent des ménages, des entreprises et des organisations à but non lucratif. Ces dépenses peuvent être soit prépayées à une assurance-santé volontaire, soit payées directement aux prestataires de soins de santé. Cet indicateur décrit le rôle du secteur privé dans le financement des soins de santé par rapport aux sources publiques ou externes. La croissance dans la demande des prestations des établissements privés devrait s’accentuer avec la communauté de patients potentiels ayant accès aux soins de santé par le biais de la souscription grandissante aux plans d’assurance-santé que facilitent ou proposent de plus en plus d’entreprises soucieuses de veiller au mieux-être de leur personnel, sur et hors des lieux de travail.

De nouvelles unités de soins, quand ce ne sont pas de nouveaux cliniques et hôpitaux, s’ouvrent ou sont appelées à être inaugurées dans le moyen-long terme. HealthScape, projet de village médical du groupe IBL à Forbach, devrait être opérationnel à partir de 2024. Ce projet qui vise à offrir sur un site unique, l’ancien complexe commercial connu sous le nom de Circle Square à Forbach, une offre intégrée de soins médicaux et paramédicaux, comprendra une clinique de plus de 80 chambres, mais aussi 30 lits pour les besoins de soins ambulatoires. L’objectif de HealthScape est d’asseoir ce lieu comme «une destination médicale et de bien-être innovante pour guérir, récupérer et se développer – un havre de paix pour que les patients se sentent sereins et entourés».

Au niveau du groupe C-Care, deux cliniques flambant neuves seront mises en opération en 2023 : la Clinique C-Care Grand Baie installée au sein de smart city de Mont Choisy, et C-Care de Rivière-Noire, qui se situera à La Mivoie, notamment sur la route côtière. Les deux projets de cliniques représentent des relocalisations et agrandissements des offres existantes de cliniques C-Care actuellement à Grand Baie La Croisette et à Cap Tamarin respectivement. Les deux nouvelles cliniques répondent aux ambitions du groupe C-Care non seulement de desservir une clientèle croissante, mais aussi d’offrir un service de proximité et une meilleure expérience-client.

Au sein des nouvelles unités de soins à la pointe non seulement des tendances mais aussi des nouveaux besoins dans le traitement et le soulagement des maladies graves ou incurables, figure l’unité de soins palliatifs de la Clinique Ferrière de Bon Secours. L’objectif est de soulager les douleurs physiques et les autres symptômes, mais aussi de prendre en compte la souffrance psychique, sociale et spirituelle des patients et de leurs proches.

Au-delà d’augurer des perspectives d’une saine compétition dans le secteur, une sophistication dans les spécialisations médicales et dans la médicine de pointe qui sont proposées, la diversification dans l’offre nationale de santé privée fait poindre une meilleure couverture de l’île en termes de ratio patients:lits. Un facteur qui pourrait aussi renforcer l’assise de Maurice comme une destination de tourisme médical dans la région.


TÉLÉMÉDECINE ET HOSPITALISATION À DOMICILE

L’hospitalisation à domicile, qui existe depuis de nombreuses années à l’étranger, est un dispositif qui permet d’éviter une hospitalisation ou de la raccourcir a¾n de rentrer chez soi plus rapidement. Il concerne les patients de tout âge, y compris les personnes âgées et les enfants, sur une durée plus ou moins longue, en leur évitant le stress d’une hospitalisation. Depuis l’éclatement de la pandémie, cette tendance dans les prestations de service de santé privé s’est installée à Maurice, dans un souci de maintenir les barrières sanitaires, et se combine à une tendance de la santé privée qui a émergé durant la pandémie : la télémédecine. Si l’hospitalisation à domicile est proposée par des médecins et autres professionnels de santé sur une base individuelle, elle est aussi suggérée par des établissements de santé privés, à l’instar de C+S Health Diagnostic, ¾liale de Life Together, pôle des Sciences de la Vie et Santé du groupe IBL, le groupe C-Care, la plateforme KazaCare. Tandis que les prestations de télémédecine s’organisent via des applications mobiles, à l’instar de medecin. mu.

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