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Covid-19 : Journal d’une Mauricienne confinée, J-16

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Covid-19 : Journal d’une Mauricienne confinée

Samedi matin. Est-ce le deuxième ou le troisième week-end qu’on s’apprête à passer en confinement ? Je commence à me livrer à un petit calcul mental et décide d’abandonner aussitôt. À quoi bon s’interroger puisque cette journée de samedi ressemble furieusement à sa cousine lundi, mardi, mercredi et ainsi de suite.

 

Il y a quelque temps de cela – ça semble comme une éternité – le samedi était synonyme de sorties, de rencontres entre copines qu’on n’a pas eu le temps de voir pendant la semaine, de dîners entre potes ou chez les parents, bref… C’était l’époque où on était libre de ses mouvements, de ses décisions. On décidait de sa journée : sera-t-elle riche en activités qui vous laissent crevée et heureuse ? Ou va-t-on se laisser vivre pour récupérer d’une semaine chargée ? C’était l’époque où on avait le choix, où on jouissait du libre-arbitre.

 

Ça, c’était avant le Covid-19. Avant de se retrouver en cage (aux folles ?). Je ne m’en plains pas (même si ça en a l’air). C’est définitivement pour la bonne cause. Mais je ne peux m’empêcher d’être taraudée par cette question : pour combien de temps encore ? Le drame, c’est que personne n’a la réponse. Car si l’on en juge par le point de presse de ce samedi 04 avril, nul ne peut prédire quand aura lieu le déconfinement. Logique !

 

Donc, aujourd’hui, on se retrouve à devoir réinventer nos perspectives sans bouger de chez soi. Pas évident, hein ?!!! Pourtant il faudra s’y faire. Et pour donner le ton, ma moitié et moi, on se lance dans une séance de gym, qui devient vite épique car on doit composer avec L, notre golden retriever très décidé à participer. Bilan : on laisse tomber au bout de dix minutes, essoufflés, joyeux et assurément avec quelques courbatures à venir. Séance de sport = zéro.

 

L’après-midi. Je me remets à bosser. Confinée ou pas, le travail n’attend pas. Il faut impérativement que je boucle ce rapport. Et en y faisant, je descends le dernier paquet de chips ramené de la Turquie. Croyez-moi sur parole, les Lays de là-bas n’ont rien à voir avec ce qu’on trouve ici dans le commerce.

 

La Turquie. Chaque bouchée craquante me ramène à ces dix jours passés à découvrir ce merveilleux pays à la beauté unique. Je me mets à rêvasser. Résultat : je ne suis pas prête à voir la fin de ce rapport. Par contre, j’ai vu celle du paquet de chips.

 

Fin d’après-midi. Il pleut des cordes. La morosité me gagne lentement mais sûrement. Un message WhatsApp d’une amie éclaire toutefois la soirée à venir : «E-Apéro time ce soir ? D, JP, E & P sont IN…» Ma réponse : «Yessss, j’suis IN !» Demain matin, je me réveillerai peut-être avec un léger mal de tête pas virtuel pour un sou. Tant pis ! De toute façon, demain c’est dimanche, c’est donc relâche !