Gilles L’Entêté: «La NHDC est capable de relever le défi des 2 000 logements sociaux»

Le Managing Director de la National Housing Development Company (NHDC) met l’accent sur la restructuration qu’a connue l’institution depuis sa prise de fonction. L’une des priorités du gouvernement, soutient-il, est de bâtir des logements dans lesquels les occupants pourront s’épanouir en toute sécurité.

BUSINESSMAG. Six mois après votre prise de fonction à la National Housing Development Company (NHDC), quel état des lieux faites-vous du travail abattu par votre prédécesseur ?

L’institution était au point mort. Or, le potentiel était bien là afin de permettre à la NHDC d’atteindre les objectifs fixés par le nouveau gouvernement. Il nous a fallu tout réorganiser et revoir l’organigramme de l’institution pour la remettre en état de marche.

Il y a eu par le passé beaucoup de laisser-aller, ce qui a eu pour conséquence de nuire au bon fonctionnement de l’institution. Nous avons revu tout cela et exigé du personnel qu’il accomplisse son travail de manière professionnelle. La NHDC est une entreprise de service. Nous nous devons donc de répondre aux attentes de ceux qui font appel à nos services.

BUSINESSMAG. Le gouvernement a annoncé qu’il construirait 2 000 logements sociaux par an. Cet objectif n’est-il pas trop ambitieux ?

Non. Nous disposons des ressources financières pour faire sortir de terre ces habitations puisque le ministère des Finances nous a accordé une enveloppe de Rs 1,2 milliard. La NHDC, dont le mode de fonctionnement a été entièrement revu, est aujourd’hui tout à fait capable de relever ce défi. Il faut savoir qu’outre les 850 maisons dont la construction a déjà débuté, nous avons identifié des terrains pour une superficie totale de 83 arpents qui accueilleront 1 256 habitations. Ces chantiers devraient démarrer d’ici à septembre. Il s’agira de duplexes de 50 m².

BUSINESSMAG. Quelles régions ont été identifiées pour accueillir ces logements sociaux ?

Nous avons identifié des terrains à Goodlands, Chebel, Henrietta, Quatre-Bornes, Souillac,Curepipe et Piton, entre autres. Nous continuons à prospecter pour offrir aux futurs résidents des lieux de vie où ils pourront prendre un nouveau départ.

BUSINESSMAG. À votre arrivée à la tête de la NHDC, vous avez décidé de revoir la superficie de ces logements sociaux. Qu’est-ce qui a motivé votre décision ?

Je dois préciser que c’est le gouvernement, à travers le vice-Premier ministre, ministre du Logement et des terres, Showkutally Soodhun, qui a décidé de revoir la superficie de ces logements sociaux. Nous sommes tous conscients de l’importance de l’espace où évolue une famille pour son épanouissement. Nous savons aujourd’hui ce que la promiscuité, dans un logement, engendre comme problèmes sociaux. Il était impensable pour moi de continuer à livrer des maisons dotées d’une seule chambre à coucher, où dorment parents et enfants. Si nous voulons que ces personnes puissent se sortir du quotidien difficile dans lequel ils se trouvent, nous devons leur offrir un lieu où ils peuvent s’épanouir en toute sécurité. Nous avons donc prévu des habitations de deux chambres à coucher plus spacieuses, mais également des espaces verts, des jardins d’enfants et des espaces culturels.

Offrir un toit à une famille dans le besoin et qui est éligible, selon les critères de la NHDC, est certes notre priorité. Mais nous ne voulons pas nous limiter à nos priorités. Quand nous venons de l’avant avec un projet de logement dans une région, nous sommes en train de bâtir un village. Nous devons valoriser ce quartier.

BUSINESSMAG. Quels défis vous faudra-t-il relever dans les années à venir pour permettre à la NHDC d’atteindre ses objectifs ?

Il nous faut nous attaquer de front aux mauvais payeurs. À mon arrivée, ceux-ci avaient à la NHDC une ardoise de Rs 117 millions. Nous avons mis en place une équipe chargée de récupérer cet argent. Après cinq mois, nous avons réussi à récupérer Rs 12 millions. Nous pensons pouvoir recouvrer encore Rs 5 millions. Il est important que les gens comprennent que si bénéficier d’un logement décent est un droit, il s’accompagne aussi de devoirs et notamment celui de payer son loyer.