Visionnaires, ils défient toutes les conventions

Enfants hors du commun qui bousculent les traditions, ces petits prodiges prouvent que l’âge n’est pas un obstacle pour réaliser de grandes choses. Rencontres extraordinaires.

Kylian Razaze

Auteur, illustrateur, danseur, créateur de jouets et conteur d’histoires

Petit génie passionné d’art, de manga,de musique et de nature, à 9 ansseulement, Kylian collectionne déjà les prix et les certificats à son nom. Jeune talent aux multiples passions, il excelle en effet dans divers domaines, que ce soit dans ses études, la pratique de la musique, ses talents d’orateur pour raconter des histoires, le slam, l’écriture,ou encore la poésie. Rien ne semble échapper à ce jeune prodige, comme le confirme sa mère, Sandrine Razaze.Installé dans la région de Bambous,il se prépare actuellement pour sa prochaine compétition internationale en se consacrant aux calculs mentaux.

Pour Kylian, tout repose sur le soutien quil’entoure. Sa mère explique que chaque activité à laquelle il participe dépend de sa propre envie de s’engager. «En tant que parents, nous lui présentons toujours les différentes options, que ce soit en termes d’opportunités ou de compétitions.Kylian pèse ensuite le pour et le contre,détermine s’il aura le temps de se consacrer à ce qui lui est proposé, avant d’accepter ou de refuser de s’engager. Et nous respectons cela», explique-t-elle.À seulement 9 ans, Kylian démontre une maturité bien au-delà de son âge.«Lire, jouer à des jeux de société comme les échecs et construire des blocs de Lego font partie de mes activités préférées. Mon rêve est de devenir un écrivain d’histoires, un illustrateur et un développeur de jeux. J’ai d’ailleurs déjà commencé à écrire des histoires et àcréer des jeux», partage-t-il.

Durant le confinement, Kylian a découvert le slam. Depuis, il s’est lancé dans cette discipline et ne cesse de briller. En 2021, il a remporté le titre de National Champion slam Junior, Mauritius (Slam up Mauritius) ainsi que celui d’International Champion Francophone Slam Junior. Plus récemment, en 2022, il s’est distingué lors de la compétition National stage performance – inauguration of the Slavery Museum (Nelson Mandela Centre For African Culture Trust Fund).

Dès l’âge de 6 ans, Kylian a également commencé à jouer d’instruments de musique. Le piano et le mélodica font partie de ses activités musicales. «La musique est quelque chose qui fait partie de notre famille. Mon mari et moi jouons d’instruments, et je pense que la musique est venue naturellement à Kylian», raconte sa mère. Kylian a commencé son apprentissage en utilisant des tutoriels sur YouTube, et aujourd’hui, il poursuit ses études musicales au Conservatoirede Musique François Mitterrand afin de perfectionner son art.

Le jeune Kylian déborde de talents ! D’ailleurs, on peut dire qu’il possède déjà l’esprit entrepreneurial. Passionné par l’histoire, son pays, son environnement et plus particulièrement par l’écologie, Kylian a créé des jeux, notamment des jeux à vocation écologique, qu’il a même vendus. Aujourd’hui, le jeune Kylian poursuit son apprentissage entouré de proches bienveillants. Il a déjà terminé l’écriture de deux ouvrages et nourrit le rêve de les voir publiés par une maison d’édition. Sa mère explique que trouver une maison d’édition n’est pas facile, mais elle et son fils ne comptent pas abandonner pour autant. Ils restent déterminés à réaliser ce rêve.

Cézane Guillot

L’entrepreneur !

Il n’est ni chef ni passionné de cuisine, mais «son petit business», comme le décrit son père, cartonne déjà ! C’est pendant le confinement que Cézane, âgé de 14 ans aujourd’hui, a appris à faire des focaccias. Il a commencé grâce à son père, Mario, qui voulait préparer son propre pain pendant cette période. «La première fois, j’ai failli me casser une dent», raconte Cézane. Mais grâce à sa persévérance et à travers des vidéos sur YouTube, Mario a su s’améliorer tout en créant des versions personnalisées avec les ingrédients qu’il jugeait appropriés.

Fort de cette expérience, son père l’a ensuite initié et Cézane a peu à peu perfectionné son art de faire de délicieuses petits pains italiens, remplis de saveurs. «Au début, je faisais les focaccias seulement pour les consommer et améliorer mes talents de cuisinier. Puis, nous avons commencé à les faire goûter à nos amis qui ont vivement apprécié. Très rapidement, certains en voulaient davantage et ils étaient même prêts à payer pour les avoir. Mais nous ne voulions pas vraiment les faire payer», confie-t-il.

Néanmoins, père et fils ont rapidement réalisé que si leurs amis appréciaient les focaccias, d’autres personnes pourraient également les aimer. C’est ainsi qu’ils ont eu l’idée de se lancer dans leur commercialisation. «Au début, puisque nous étions en confinement, nous vendions les focaccias uniquement en ligne. Ma maman mettait mon menu sur Facebook et ses followers m’appelaient pour commander. Ensuite, nous avons commencé à trouver des endroits où nous pouvions les vendre, et nous sommes tombés sur le marché de Cap Tamarin. Nous y avons tout de suite eu un bon succès et désormais, j’ai souvent des clients réguliers qui viennent chaque samedi. Ceux qui les commandaient en ligne reviennent également», raconte fièrement l’adolescent.

Mais pour Cézane, cette expérience va bien au-delà de la simple vente ou de la cuisine. Pour lui, c’est une réelle opportunité que ses parents lui ont offerte pour devenir autonome. «De nos jours, on constate que de nombreux jeunes ont du mal à se débrouiller et dépendent encore beaucoup de leurs parents pour de nombreuses tâches, notamment la cuisine. Cette dépendance devient encore plus compliquée lorsqu’ils partent pour des études. En ce qui me concerne, je saisis cette expérience comme une opportunité de devenir autonome et indépendant. Je m’efforce d’acquérir les qualités et les compétences nécessaires afin de me préparer à ce type de changement de vie, ainsi qu’à d’autres éventualités.»