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Air Madagascar cesse de cotiser à la Chambre de compensation de l’IATA

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Air Madagascar cesse de cotiser à la Chambre de compensation de l’IATA | business-magazine.mu

Une mesure imposée par des difficultés financières persistantes. Air Madagascar a été obligée de ne plus payer ses cotisations à la Chambre de compensation de l’Association internationale des transporteurs aériens (IATA – International Air Transporter Association). La compagnie ne voulait pas indiquer les motifs de cette décision, même si d’aucuns savent qu’elle est associée à des problèmes financiers auxquels la compagnie fait face. La grève des syndicalistes, au début de la haute saison touristique, n’a fait qu’empirer une situation déjà préoccupante.  

Depuis plusieurs années, la compagnie survit grâce aux subventions et transferts de fonds octroyés par l’État, son principal actionnaire, provoquant ainsi une hémorragie des finances publiques. C’est d’ailleurs l’un des reproches faits par les missions successives du Fonds monétaire international sur la gestion des finances publiques.

Par cette suspension de sa participation à la Chambre de compensation de l’IATA, Air Madagascar sera privée des bénéfices du système d’échange de transports de passagers, lors des correspondances. Jusqu’à ce qu’elle arrive à payer à nouveau ses parts, dont le montant se chiffre en millions de dollars par mois, selon une source autorisée. En outre, la compagnie aérienne ne pourra plus faire des réservations pour des passagers sur d’autres lignes dont elle n’assure pas l’exploitation. «À moins de monnayer cash les prestations des autres compagnies», affirme un spécialiste dans le domaine aérien. Une solution quasi-impossible avec la grosse tension au niveau de la trésorerie d’Air Madagascar.

Dans la pratique, la Chambre de compensation de l’IATA permet à ses membres de répartir les recettes générées par la vente d’un billet d’avion lorsque le vol nécessite des transferts par des compagnies différentes. Ainsi, un passager achète son billet auprès d’une seule compagnie aérienne, mais il peut, sans payer de frais supplémentaires, voyager avec d’autres compagnies aériennes. Il revient à la Clearing house de ventiler le coût de chaque vol pour chacune des compagnies impliquées, suivant une règle de répartition des recettes. L’IATA regroupe plus de 200 compagnies aériennes et représente plus de 80 % du trafic aérien mondial. Air Madagascar reste membre, mais se trouve désormais à l’écart de ce mouvement d’ensemble bien cadencé.