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Air Madagascar : Le nouveau conseil d’administration met fin à la grève

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Air Madagascar : Le nouveau conseil d’administration met fin à la grève | business-magazine.mu

La grève des employés d’Air Madagascar, qui a duré plus d’un mois, a conduit à la démission du conseil d’administration et à celle de son directeur général.

De nouveaux visages à la tête d’Air Madagascar. À l’issue de l’assemblée générale des actionnaires de la compagnie, le 9 juillet, le conseil d’administration a été recomposé avec l’arrivée de nouveaux membres fraîchementé lus. Ils sont : Léon Rajaobelina, ancien Gouverneur de la Banque centrale et conseiller économique auprès de la présidence de la République,Thierry Rakotoarisoa également conseiller économique du chef de l’État et vice-président de la Chambre de commerce américaine, Bruno Razananirina, président des l’Ordre des Experts-comptables agréés et des financiers de Madagascar et à la fois directeur de cabinet du ministère de Finances et du Budget.

Cette élection fait suite à la démission des anciens membres du conseil d’administration dirigé par l’ex-directeur de cabinet de la présidence, Henry Rabary Njaka, et celle du directeur général, Haja Raelison. À cette liste s’ajoutent Eric Koller, président du conseil d’administration de l’Office national du tourisme de Madagascar, Pierre Jean Feno, directeur général du Trésor, d’Alfred Andriantsoamberomanga, représentant du personnel.

La reprise des activités de la compagnie et le recrutement du nouveau directeur général figurent parmi les missions prioritaires de ce nouveau conseil. Une direction collègiale a été, par ailleurs, mise en place pour assurer les fonctions du directeur général à titre intérimaire dans une période limitée à deux mois.

Quant à la reprise totale des activités de la compagnie, un accord a été conclu avec les membres du personnel, dix jours après la mise en place du nouveau conseil. Il s’agit d’un protocole visant à assurer une base saine et solide pour la compagnie, faisant suite à la suppression de toutes les sanctions disciplinaires relatives au mouvement social et au renforcement de dialogues avec le délégué et les membres du personnel.

Améliorer la gouvernance

«Ce protocole est une feuille de route qui a comme finalité de se détacher de la mauvaise politique de gouvernance de l’entreprise, de bien séparer les responsabilités des différentes entités au sein de la compagnie à savoir le conseil d’administration et la direction générale», explique Léon Rajaobelina, président du conseil. C’était lors de la signature de l’accord qui s’est tenue de 19 juillet au Centre de formation de développement (DLC) à Anosy. Le délégué du personnel, Rado Rabarilala, s’est dit, pour sa part satisfait, de cette entente en soulignant que ce protocole d’accord est un volet qui permet de cadrer la vie de l’entreprise, mais également de mettre fin à la situation de grève. À l’issue des vérifications effectuées sur les avions par les techniciens, ce qui a pris quelques jours, la reprise totale des activités est effective dans la compagnie. En tout cas, en dépit des retombées néfastes du mouvement social sur l’économie nationale, Léon Rajaobelina a indiqué que la crise a été utile car elle a permis d’identifier le dysfonctionnement de gouvernance et la mauvaise gestion dans la vie quotidienne de la compagnie.

Sur ce point, le conseil d’administration et la direction collégiale ont avancé que la compagnie ferait l’objet d’un audit et que celui-ci se fera dans le délai le plus proche. «La direction collégiale se chargera de la préparation des termes de référence qui sera suivie du lancement d’appels d’offres national et international», a confié Léon Rajaobelina.

Eric Koller a indiqué concernant le Boeing 737-800 qui devait acquis en juin que des négociations seront engagées avec la société de location. «Des négociations sont nécessaires avec les problèmes de trésorerie qui se sont accentués pour la compagnie. Il faut bien mesurer les actions à entreprendre car ce n’est pas la peine de faire venir un avion alors qu’il n’y a pas suffisamment de passagers», indique-t-il. L’État, par le biais du Trésor public, a accepté de débloquer des fonds pour éponger les dettes d’Air Madagascar et d’appuyer sa relance. À ce propos, Léon Rajaobelina apporte la précision suivante : «Air Madagascar est endettée et le montant de sa dette est évolutif. Le ministère des Finances du Budget à travers le Trésor public a accepté d’octroyer un montant de deux milliards d’ariary pour couvrir cette dette».