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Alain St-Ange: « Aux Seychelles, les arrivées touristiques sont trois fois plus que la population »

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Alain St-Ange: « Aux Seychelles

Les acteurs touristiques de la région doivent se serrer les coudes et développer une stratégie commune pour avoir une meilleure visibilité sur les marchés mondiaux du tourisme, insiste Alain St-Ange, ministre du Tourisme des Seychelles et président en exercice du groupement des îles Vanille.

BUSINESSMAG. Le concept des îlesVanille a été lancé en 2010 avec pour objectif de développer une stratégie touristique commune pour les pays de la région. Comment les choses évoluent-elles ?

Le concept des îlesVanille jouit déjà d’une reconnaissance internationale. Nous avons voulu que les cinq îles de la Commission de l’océan Indien soient impliquées.Tous les atouts de notre régions ont réunis pour positionner l’océan Indien et les îlesVanille dans la sphère du tourisme international. C’est la raison pour laquelle nous comptons également parmi nos membres Mayotte et les Maldives. Nous devons continuer à gérer notre groupement avec une grandeur d’esprit et assurer que les peuples de nos îles respectives bénéficient de notre industrie du tourisme.

BUSINESSMAG. Avez-vous constaté une amélioration de la performance touristique des pays qui sont regroupés au sein des îles Vanille ?

L’appellation des îles Vanille est déjà connue. La région est perçue comme une zone touristique. La route est longue et difficile, mais avec de la ténacité, on arrivera à bon port, et ce à la satisfaction des opérateurs de l’industrie touristique.

BUSINESSMAG. Jusqu’ici, quels sont les efforts qui ont été entrepris pour valoriser les atouts touristiques de chaque pays membre ?

C’est cette annéeque nous avons mis sur papier notre stratégie, et ce après avoir pu débourser un budget de travail. Nous n’utilisons pas les budgets des pays membres. C’est un fonds commun qui finance nos bureaux de promotion respectifs. Nous avons publié des brochures etsorti des DVD. Nous avons aussi un chef exécutif. Nous comptons mettre en place un stand en commun.

BUSINESSMAG. Comment se passe l’organisation du Carnaval de Victoria qui se tiendra le 25 avril ?

Le Carnaval international de Victoria, maintenant connu comme le carnaval des carnavals aux Seychelles, tombe dans le calendrier des évènements des îlesVanille. Il est classé parmi les cinq meilleurs carnavals mondiaux par Notting Hill Carnival de Londres.

Lors du carnaval, la Réunion organisera le Festival Liberté Métisse. Madagascar tiendra le Salon du Tourisme et les Comores organiseront le Festival de la culture et de la gastronomie. Or, Maurice et Mayotte n’ont pas encore positionné un évènement dans ce calendrier.

Notre ambition est de placer cet évènement à l’avant-plan pour améliorer la visibilité de notre région dans le domaine du tourisme. C’est la raison pour laquelle nous invitons le plus grand nombre de journalistes internationaux à y être présents. C’est aussi une façon de faire de la promotion touristique par le biais de la culture.

Quant aux étrangers,  c’est une occasion pour eux de faire flotter les drapeaux de leurs pays. Le carnaval prend de l’ampleur.Cette année, les pays co-organisateurs sont : la Réunion, Madagascar, Mayotte et l’Afrique du Sud.

BUSINESSMAG. Vous attendez-vous à ce que Maurice participe au Carnaval de Victoria ?

Pour l’instant, on ne le sait pas encore, mais sincèrement, je l’espère. Maurice a participé au dernier carnaval. La Mauritius Tourism Promotion Authority y avait fait la fierté de Maurice et des Mauriciens. Cette présence avait été appréciée par la presse internationale. Nous attendons la confirmation de Maurice pour l’édition 2014. Déjà, de nombreux artistes mauriciens nous ont appelés pour nous faire part de leur intérêt de participer au carnaval.  L’absence de Maurice impactera sur sa visibilité comme une destination touristique.

BUSINESSMAG. Quels sont les obstacles qui freinent l’avancée du projet des îles Vanille ?

Le principal obstacle est la volonté des agences de nos îles respectives. On ne peut pas venir dire à nos réunions que tout est bien et après, quand on retourne chez soi, on dise aux acteurs hôteliers, qu’on ne croit pas dans ce groupement. Nous avons besoin d’être unis et solidaires dans notre collaboration. Nos peuples ont besoin de cela. L’industrie hôtelière de nos îles respectives attend de nous cet engagement qui est nécessaire.  

BUSINESSMAG. Êtes-vous satisfait de votre stratégie d’opération ?

Pour l’instant, oui ! Nous avons beaucoup à faire et nous le ferons.

BUSINESSMAG. Quelles sont les améliorations que vous souhaitez apporter ?

Il faut développer l’accès aérien entre nos îles et créer des combinés entre nos destinations. Nous devons nous soutenir à travers des actions communes afin d’être ensemble sur les marchés mondiaux du tourisme.

BUSINESSMAG. Qu’en est-il de l’intégration des Maldives au sein des îles Vanille ?

Le ministre du Tourisme des Maldives sera présent à la prochaine réunion ministérielle qui se tiendra aux Seychelles en avril.

À l’issue de cette réunion, le prochain président des îles Vanille sera élu. Après deux mandats pour les Seychelles, une autre île aura l’honneur de prendre le flambeau de notre groupement.

BUSINESSMAG. Comment évaluez-vous la contribution de Maurice au sein des îlesVanille ?

Maurice est avec nous car la volonté politique exprimée par le Premier ministre mauricien est claire et nette. Tous les ministres parlent de la même voix.

BUSINESSMAG. Comment se porte l’industrie touristique seychelloise ?

Nous devons consolider les acquis de ces dernières années et ne pas nous satisfaire du succès que nous avons pu avoir. Nous devons être passionnés et intelligents pour continuer à faire bouger notre industrie qui reste le pilier de notre économie.

Aujourd’hui, le nombre des arrivées touristiques aux Seychelles est trois fois plus que notre population. Même Maurice n’a pu réaliser une telle performance. Nous devons continuer à impliquer notre peuple dans cette industrie et assurer que tout le monde la défende et la protège. Nous travaillons aussi pour augmenter le « yield » qui découle directement du tourisme.

Le nombre des arrivées en lui-même ne veut rien dire.Les hôteliers doivent pouvoir se sentir confortables par ce que leurs recettes sont d’un niveau acceptable. De même, les employés de l’hôtellerie doivent jouir d’un salaire acceptable. Le nombre des arrivées touristiques à lui seul ne soutiendra pas l’économie du pays.

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