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Antoine Huet : «Corsair rêve d’obtenir les droits pour des vols Réunion-Maurice»

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Antoine Huet : «Corsair rêve d’obtenir les droits pour des vols Réunion-Maurice» | business-magazine.mu

La compagnie aérienne Corsair vient d’inaugurer la liaison Réunion-Mayotte. Son directeur général adjoint dévoile ses ambitions, notamment celle de développer un réseau régional.

BUSINESSMAG.Corsair opère depuis le 24 janvier une liaison Réunion-Mayotte à raison de deux fois par semaine. Quels sont vos objectifs ?

L’océan Indien est l’un des plus gros piliers de notre réseau et représente 40 % de notre chiffre d’affaires. Nous sommes déjà présents sur quatre destinations de l’océan Indien depuis la métropole : Mayotte, La Réunion, Madagascar et Maurice, et il nous est venu à l’idée de développer face à la demande de clients un réseau inter-régional, inter-îles. Et la première destination la plus demandée et la plus facile à lancer, les droits étant largement ouverts, était la liaison Réunion-Mayotte.

BUSINESSMAG. Quel a été le coût d’investissement pour l’ouverture de cette ligne directe ?

Le coût n’est pas énorme. Nous avions cet avion qui arrivait le matin à La Réunion, repartait le soir tout en restant inutilisé en journée.

En mettant en place des bretelles entre La Réunion et Mayotte, nous pouvons satisfaire cette demande à un prix avantageux, 198€ l’aller-retour. Il nous faut juste couvrir les coûts marginaux de cette destination supplémentaire. Ce qui coûte cher, c’est l’utilisation de ce qu’on appelle la «coque avion», et pour nous elle était disponible, c’est donc une optimisation de notre réseau.

BUSINESSMAG. Quel est le profil de votre clientèle ?

La clientèle est de trois ordres. D’abord, la clientèle affinitaire qui nous a exprimé qu’il était compliqué de rendre visite à la famille, notamment du fait des tarifs élevés.

Puis, il y a la clientèle d’affaires, notamment des PME/PMI, déjà clients sur Paris. Pour eux, explorer le marché mahorais représentait un investissement conséquent car cela coûtait autant d’aller à Paris qu’à Mayotte. Désormais, leurs collaborateurs pourront se rendre à Mayotte sans que ce soit prohibitif. Et enfin, la clientèle touristique. Face à cette demande, nous allons bientôt signer un partenariat avec l’Office du tourisme mahorais afin de développer des offres pour les Réunionnais. Cette ligne permet donc à la fois un rapprochement familial, des opportunités d’affaires, et un développement touristique.

BUSINESSMAG. Quel est votre positionnement sur cette ligne par rapport à la concurrence ?

Être le meilleur en termes de rapport qualité-prix, c’est l’ADN de Corsair. Nous avons toujours été là pour combattre les monopoles. Quand nous avons ouvert La Réunion il y a plus de 35 ans, il n’y avait qu’un seul opérateur. Nous nous sommes  battus pour avoir les droits de trafic que nous avons obtenus. Il en est de même pour l’ouverture des droits pour Madagascar il y a 20 ans et Maurice dix ans de cela. Nous sommes tout le temps là pour déranger les positions acquises.

BUSINESSMAG. Est-ce qu’il y a des combinés possibles ?

L’idée pour Corsair est de développer ce réseau régional. Nous espérons bientôt avoir les droits de trafic entre La Réunion et Madagascar pour y développer des vols, et notre grand rêve c’est d’obtenir également les droits pour des vols Réunion-Maurice… si le gouvernement mauricien le permet.

BUSINESSMAG. Quels sont les autres projets que vous avez dans le collimateur ?

Pour cette année, c’est l’ouverture de Cuba avec deux fréquences sur la Havane à partir du mois de mai. Et aussi un investissement de 7 millions d’euros pour introduire une cabine Business dans tous nos avions qui nous permettra d’avoir une offre supplémentaire avec trois classes :une classe Business avec un siège-lit, la classe Grand Large actuelle qui sera notre classe Premium économie, et la classe économie avec à l’avant une zone confort qui offrira plus d’espace pour les clients moyennant un léger supplément.

2017 sera une année de consolidation. Nous avons réussi à faire une année 2016 fortement positive en termes de résultats. En 2017, nous espérons continuer sur la même lancée et démontrer que le modèle Corsair est rentable et durable.

BUSINESSMAG. Par rapport à la concurrence, Air Austral développe en ce moment de nombreux code shares. Quelle est votre stratégie à ce niveau ?

Tout à fait ! Nous avons par exemple un partenariat avec Vueling au départ d’Orly pour pouvoir desservir les destinations Italie, Espagne et Portugal. Ou encore un autre partenariat avec Air Antilles Express pour toutes les îles des Antilles. Nous allons développer de nouveaux accords avec d’autres compagnies dans le monde pour pouvoir prolonger nos réseaux et les mettre en résonance.

BUSINESSMAG. Développer ces partenariats est aussi une réponse au low-cost de plus en plus présent ?

Exactement ! Je dirais que le low-cost est bien pour du point à point mais tout le monde n’a pas forcément une demande sur le point à point. On cherche aussi à avoir des correspondances, des vols sur d’autres destinations. L’arrivée finale n’est pas toujours Paris. Il y a d’autres points et pour cela il faut avoir des partenariats. Mais le choix de Corsair pour l’instant, c’est le meilleur rapport qualité-prix, ce n’est pas le modèle low-cost.