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Madagascar : Le torchon brûle entre Ravalomanana et les autorités

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Madagascar : Le torchon brûle entre Ravalomanana et les autorités | business-magazine.mu

Marc Ravalomanana commencerait-il à agacer les dirigeants. Il est venu sur le terrain vague d’Andohatpenaka, qui a accueilli les sinistrés des inondations au début de l’année, pour annoncer qu’il va y construire un abattoir aux normes internationales. L’objectif est de fournir de la viande saine, avec des traçabilités bien visibles, aux membres des délégations des pays qui viendront à l’Assemblée générale de l’Organisation internationale de la francophonie en novembre 2016. Il affirme avoir tous les dossiers attestant que cet endroit a été cédé par l’État, en 2009, sous forme de cession de propriété au groupe Tiko. Marc Ravalomanana a mis en avant le principe d’état de droit pour revendiquer ses avoirs.

Le ministre d’État Rivo Rakotovao, chargé des Projets présidentiels et de l’aménagement du territoire, de son côté, affirme que ce domaine de l’État vient d’être muté à la SEIMAD, une société étatique spécialisée dans la promotion immobilière. Elle envisage de bâtir sur ce site le Village de la francophonie. Une initiative peu appréciée par Marc Ravalomanana et ses partisans.

«Après quelques jours de festivités avec ces étrangers, ces immeubles ultramodernes serviront à loger les nantis de la société malgache dans un quartier habité par les plus défavorisés. Alors que l’abattoir, pour plusieurs années, créera des emplois directs et induits, de la viande de qualité pour les besoins locaux et pourquoi pas les marchés régionaux», ont-ils soutenu.

La SEIMAD a déjà commencé à démolir les ruines de l’ancien abattoir, sous les yeux des éléments des forces de l’ordre, interdisant l’accès des lieux aux sympathisants de Marc Ravalomanana. Celui-ci se présente, aux yeux de l’opinion publique, comme étant un opérateur économique désireux d’investir pour son pays, avec des capitaux étrangers, mais empêché par l’État de réaliser ses bonnes intentions. Selon Rivo Rakotovao, il est déplorable qu’un ancien chef de l’État agisse de la sorte. Ces hostilités témoignent de la méfiance des autorités à l’encontre de Marc Ravalomanana, impatient de rouvrir les unités de Tiko qui produisent des produits laitiers, de l’huile, de la farine et du riz. Des produits qui sont déversés sur le marché à travers une chaîne de magasins de la même enseigne. Le ministre des Finances et du budget, Gervais Rakotoarimanana, a rappelé à Marc Ravalomanana que son groupe doit encore à la Société nationale de participation 987 millions d’ariary et 98 millions d’ariary aux assurances Aro. Sans compter ses arriérés fiscaux estimés à 300 milliards d’ariary. Entretemps, Marc Ravalomanana exige des indemnités de la part de l’État pour l’incendie et la destruction de ses biens lors du Lundi noir du 26 janvier 2009. Tout cela sur fond des préparatifs de la présidentielle de 2018.