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Réunion – Agences de voyages: une offre d’évasion diversifiée

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Réunion - Agences de voyages: une offre d’évasion diversifiée | business-magazine.mu

Consciente de son potentiel touristique, consacré notamment par l’inscription d’une partie notable de ses paysages au patrimoine mondial de l’Unesco, La Réunion se veut une terre de découvertes et de voyages. Les agences de voyages locales se sont mises au diapason et le client réunionnais ou extérieur trouvera un éventail élargi d’offres à travers des packages ou des offres sur mesure.

Le tourisme est un pôle d’activité primordial pour le développement économique de La Réunion. Le secteur représente 9 000 emplois directs et un chiffre d’affaires estimé à 845 millions d’euros. En 2016, les recettes extérieures du tourisme à La Réunion se sont élevées à près de 320 millions d’euros avec plus de 450 000 touristes extérieurs: 86,6 % d’entre eux ont effectué des voyages de loisirs et 11,4 % des voyages d’affaires. La clientèle vient essentiellement de métropole (80,6 % du volume global), de la zone océan Indien (9,6 %) mais aussi d’Europe (8 %). Avec une durée de séjour dans l’île d’environ 17 jours, un tou-riste sur deux est primo-visiteur. La destination Réunion est donc très appréciée par sa clientèle car plus de 95 % des touristes se déclarent satisfaits voire très satisfaits de la qualité de l’accueil, de l’hébergement de la restauration et des loisirs. Autre indicateur encourageant : la progression du trafic aérien des passagers annuels qui a grimpé de 6,5 % en avril 2017 dans l’île.

Internet est de loin le moyen le plus utilisé pour préparer son séjour en amont, par plus de deux voyageurs sur trois et ce, quel que soit le profil touristique. Internet devance donc largement un triptyque composé du guide de voyage (principalement pour les touristes d’agrément), des conseils d’amis et des agences de voyages (autour de 16 % chacun).

Le marché des agences de voyages à La Réunion repose sur des enseignes qui ont fait leurs preuves dans le monde, comme l’agence Thomas Cook, entreprise créée par des Anglais, ou sur des créations locales. Il peut s’agir d’agences ou bien de réseaux d’agences. Bourbon Voyages, agence possédant des antennes dans le Nord et le Sud, collabore ainsi avec Tropic Voyages, agence située à Saint-Denis. De son côté, Austral Voyages et Havas, qui se trouvent à deux rues distinctes du chef-lieu mais sont pratiquement voisines sur la carte, sont deux structures dépendant de la compagnie aérienne Air Austral. Transcontinents Voyages, quant à lui, se présente comme un réseau d’agences de voyages (six sont ainsi répertoriées dans l’île) spécialisées dans la zone océan Indien. Ces agences déjà bien implantées dans le paysage local proposent des voyages, des circuits touristiques, sous forme de package ou encore des formules sur mesure à leur clientèle, au départ de La Réunion et pour de nombreuses destinations : la France métropolitaine, Maurice, mais aussi des contrées plus lointaines comme la Nouvelle-Calédonie, l’Australie ou encore la Chine.

À côté des grands groupes, des structures plus modestes trouvent aussi leur place. On pense ici notamment à ces agences qui s’affichent très rarement, voire jamais, sur les grandes affiches publicitaires (se limitant souvent au bouche-à-oreille et à Internet pour assurer leur communication). Quoi qu’il en soit, grandes ou moins grandes, les agences ont besoin de se démarquer pour attirer la clientèle.

Miser sur l’originalité

Cela peut se traduire par des offres originales. C’est le cas d’Evaneos, plateforme de vo-yage en ligne fondée en 2009 en France, qui a bien saisi que de nombreux futurs voyageurs ont acquis le réflexe du clic sur Internet. Son concept consiste à laisser au client le choix des composantes de son séjour sur la Toile, tout en le mettant en contact avec l’un de ses agents locaux ; ils sont cinq à La Réunion. Parmi eux, Clément Ailloud. «Le monde du voyage m’a toujours passionné depuis mes plus jeunes années et je suis amoureux de mon île, que j’ai découverte en 2002 lors d’un voyage ‘coup de cœur’», nous confie-t-il. Le Saint-Pierrois déclare avoir été conquis par «l’aspect ambiance start-up à la française qui souhaite œuvrer à la valorisation d’un tourisme responsable» en cohérence avec ses propres valeurs et son état d’esprit en tant qu’agence locale.

Même si le premier contact du voyageur s’est effectué par le biais d’Internet, il s’agit au final d’établir une relation particulière avec le voyageur. L’agent local réunionnais avoue être touché par des dizaines d’anecdotes liées aux circonstances de certains voyages, vécus comme des révélations. «Nous avons notamment été marqués par le voyage d’une femme qui venait seule à La Réunion pour découvrir ses racines, son histoire. En séjournant en chambre d’hôtes, au plus près de la culture créole et en discutant avec des Réunionnais, elle a pu retrouver la trace de ses ancêtres, retourner sur les lieux chargés d’émotions où sa famille avait vécu. Ce sont des moments forts que nous sommes ravis d’avoir pu partager avec elle», se souvient Clément Ailloud.

Cette notion de tourisme responsable entre pleinement dans les considérations susceptibles de motiver un voyage à La Réunion. L’Île Réunion Tourisme (IRT), l’instance régionale du tourisme, le rappelle : les touristes interrogés s’accordent à dire que les principaux points forts de l’île intense sont les paysages et la nature. L’éco-tourisme a le vent en poupe depuis l’inscription des pitons, cirques et remparts au patrimoine mondial de l’Unesco en 2010. Ce bien naturel coïncide avec la zone centrale du Parc National de la Réunion et couvre plus de 100 000 hectares, soit 40 % du territoire réunionnais et comprend, entre autres, les deux massifs volcaniques du Piton de la Fournaise et du Piton des Neiges, ainsi que le cirque de Mafate.

À ces voyages aux accents éco-responsables, au cœur de La Réunion profonde, fait écho un autre type de voyage dépaysant, loin de l’île, mais au départ du Port de La Réunion. Et c’est une administration, celle des Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF), dont le siège est à Saint-Pierre, qui supplante les autres agences sur le dossier !Elle est sans conteste la mieux placée pour proposer des rotations maritimes à la découverte des trois districts des Terres australes ou encore des îles Éparses. Certes, on se voit mal pousser la porte du bureau des TAAF (bel et bien en ville de Saint-Pierre mais si éloigné de l’agitation du centre-ville), comme on le ferait pour une agence classique, prendre un dépliant et s’asseoir en attendant d’être reçu par un ou une agent(e).

La destination étant réservée en priorité aux scientifiques, elle ne laisse qu’une petite fenêtre de tir aux aventuriers tentés par une expédition dans l’extrême Sud, qui devront s’acquitter de certaines formalités essentiellement sur Internet avant de prétendre embarquer à bord du Marion Dufresne, navire français dont la mission première est logistique: acheminer personnel, vivres et matériel aux districts.