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Réunion – Case Container : Des habitats modernes destinés à la classe moyenne

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Réunion - Case Container : Des habitats modernes destinés à la classe moyenne | business-magazine.mu

Basée à Saint-Pierre, l’entreprise de Yannick Bourgeois a su faire évoluer son concept. Ses maisons, construites à partir de containers maritimes, ressemblent à tout… sauf à un container !

Disons-le d’emblée: l’entreprise revient de loin. Créée en 2015 à Saint-Pierre, Case Container se relève doucement d’une escroquerie commise par une ex-salariée indélicate qui encaissait les chèques destinés à la société et a réussi, pendant un temps, à masquer sa forfaiture. Elle a été jugée il y a quelques semaines en audience correctionnelle. Un soulagement pour Yannick Bourgeois, patron de Case Container qui, comme d’autres victimes, est passé tout près de la catastrophe.

«Au total, cette histoire nous aura coûté plus de 100 000 euros. Les chèques détournés, c’est une chose mais les conséquences d’une telle affaire sont multiples», reconnaît-il. Diminution forcée de la masse salariale, fournisseurs non payés, retards de salaires, chantiers stoppés… «L’effet boule de neige est absolument terrible. Aujourd’hui, nous sommes sur la bonne voie mais nous cherchons encore des investisseurs afin de recapitaliser la société. Quant à tous les gens à qui nous avons causé bien involontairement un peu de tort, on reviendra les voir et on fera quelque chose pour eux», ajoute-t-il.

Yannick Bourgeois est un homme de parole. En attendant de panser définitivement les plaies, il espère pouvoir lancer rapidement tous les chantiers potentiellement acquis par l’entreprise. Une centaine au total, signe d’un succès fulgurant pour une entreprise encore jeune. Car Case Container ne s’est pas contentée d’importer le concept de maison container. D’une mode un brin décalée pour un habitat simple et branché, certains ont choisi de miser sur l’attractivité tarifaire pour convaincre les acquéreurs. Yannick Bourgeois, lui, a résolument joué la carte de la modularité pour proposer un logement sur mesure à une clientèle de la classe moyenne essentiellement composée de «jeunes actifs qui souhaitent quitter un appartement de bon standing au profit d’une maison confortable et sortant de l’ordinaire».

La force de Case Container réside principalement dans cette volonté d’accompagner le client de A à Z. Étude de projet, recherche de terrain, démarches administratives, plans, choix des matériaux, aménagement intérieur... rien n’est laissé au hasard.

Moins coûteux que le béton

Sur les hauteurs de Saint-Leu, s’achève la maison d’un jeune couple aisé. Plus de 180 mètres carrés habitables, aménagement intérieur épuré, terrasse de 50 m² avec vue sur l’océan et piscine intégrée, façade doublée d’un élégant bardage, seules les parties non achevées permettent de deviner que onze containers constituent l’ossature de cette demeure cossue. «Le container ne se contente pas de remplacer le béton ou la brique ; il offre de nombreux avantages. Moins coûteux, plus rapide à installer, il autorise également des formes et des volumes que ne permettait pas une structure en béton, ou alors à des coûts prohibitifs. Dans un département comme La Réunion, où les terrains sont rares et le relief accidenté, le container permet de construire beaucoup plus facilement dans une ravine, par exemple», soutient Yannick Bourgeois.

Case Container propose des maisons, mais pas seulement. Le petit catalogue s’étoffe et propose actuellement une trentaine de villas, ainsi qu’une dizaine de locaux destinés à abriter un garage, un atelier ou un petit commerce.

Au chapitre des réalisations, l’entreprise peut s’enorgueillir d’avoir bâti, entre autres, constructions, une superbe villa de 240 mètres carrés habitables, le nouvel atelier du célèbre créateur des Gouzous réunionnais, un lotissement à Pierrefonds et même une petite mosquée en cours d’achèvement à Saint-Paul, face à la mer. Le concept se démocratise et les techniques se mettent au goût du jour. Ces maisons sont branchées, mais aussi esthétiques et écologiques. «Nous développons actuellement des habitats bio-thermiques. La façade ajourée faite d’un bardage spécifique est posée avec un espace libre laissant l’air circuler. Le fer du container est protégé du soleil et aéré. Il ne chauffe absolument pas contrairement à ce que l’on pourrait croire», précise Yannick Bourgeois.

Si le concept constitue le principal attrait des maisons containers aux yeux des clients, le tarif reste un argument de taille. «Pour environ 250 000 euros, nous pouvez avoir votre maison de 100 m², terrain inclus», assure d’ailleurs Yannick Bourgeois. Le récent succès du style «indus» (pour industriel) a fini de placer ce type de construction en bonne place au hit-parade des maisons modernes. Au point même que certains clients n’hésitent pas à demander de conserver certaines parois intérieures dans leur état d’origine, histoire de mettre en valeur cette structure de fer que l’on cherchait jusque-là à cacher.