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Réunion – Diana Dea Lodge: un quatre-étoiles qui cultive sa différence

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Réunion - Diana Dea Lodge: un quatre-étoiles qui cultive sa différence | business-magazine.mu

Loin des plages et de l’effervescence des soirées «people», l’établissement hôtelier de Sainte-Anne, perché à 650 mètres de haut, privilégie le calme et la nature dans un cadre unique. Découverte.

Avant toute chose, réglons une difficulté linguistique qui en fait douter plus d’un. Ne cherchez surtout pas à prononcer le nom du Diana Dea Lodge à l’anglaise, du style Diana «Dee» Lodge. C’est incorrect et cela ne veut rien dire. Origine latine oblige, la bonne prononciation est phonétique pour une traduction qui signifie «pavillon de la déesse Diane». L’appellation a été donnée au site par son premier propriétaire, François Gérard, notaire réunionnais qui, dans les années ’90, avait acquis les 150 hectares du domaine, importé des cerfs de Java pour ses chasses privées et posé un gîte au sommet de la colline.

Éric Trepp, fin connaisseur du monde du tourisme, a le premier choisi de miser sur la beauté de l’endroit en ouvrant le Diana Dea Lodge. «Le seul hôtel de cette gamme dans l’est de l’île, qui demeure une région à la fois magnifique et encore relativement méconnue», précise Bertrand Van Hauw qui a repris la direction de l’établissement il y a un an, au moment où ce dernier et 75 hectares du domaine passaient aux mains de l’homme d’affaires Alfred Chane Pane.

Juché sur une colline à 650 mètres d’altitude, le Diana Dea Lodge fait un peu figure d’ovni dans le paysage hôtelier réunionnais. Loin des plages, du bruit des villes et de l’effervescence des soirées «people», le quatre-étoiles de Sainte-Anne cultive sa différence en privilégiant calme et nature. Dans le grand salon, le décor se veut à la fois cosy et épuré. Tables basses en bois naturel, peau de vache au sol, cheminée design au centre de la pièce et objets en bois flotté, le style n’a rien à envier aux plus traditionnels des lodges sud-africains.

Réparties sur deux niveaux, toutes les chambres donnent assez logiquement sur le parc et un panorama époustouflant. Cerfs et biches de Java n’ont pas disparu. Peu farouches, ils se laissent approcher à moins de 30 mètres au fil de chacune des deux petites randonnées aménagées pour une clientèle en quête d’authenticité.

Autre singularité, l’hôtel ne compte que 30 chambres. Un nombre bien inférieur aux standards de la catégorie. «C’est volontaire», précise Bertrand Van Hauw qui ajoute : «Notre souci est avant tout de préserver cette atmosphère apaisante.» On n’est pas très loin d’une version luxe de la maison d’hôte. Une maison d’hôte qui se mérite car, pour accéder à l’hôtel, il faut supporter cinq kilomètres d’une route cahoteuse serpentant à travers les champs de canne à sucre. À savoir que les véhicules de la clientèle demeurent sur un parking dédié, à 800 mètres de l’hôtel qui se charge de récupérer clients et bagages pour le reste du périple.

Résolument différent, le Diana Dea Lodge affiche un taux d’occupation qui flirte avec les 70 %. De quoi faire pâlir certains concurrents. «Les hôtels fonctionnent bien quand ils sont conceptuels. Le Diana a son identité, c’est ce qui fait sa force», assure Bertrand Van Hauw. L’établissement a adopté, en sus, une stratégie très axée sur le partenariat. «Nous travaillons main dans la main avec plusieurs autres hôtels de luxe afin de répondre à la demande de manière complémentaire. Nous sommes un établissement de circuit pour des touristes qui profitent d’un court séjour (deux à trois nuits) avant de repartir vers d’autres pays ou d’autres hôtels réunionnais», détaille le jeune directeur du Diana.

Comme la plupart de ses concurrents, le Diana Dea Lodge accueille une majorité de clients locaux (40 % de la fréquentation). Les métropolitains viennent en seconde position (20 %), précédant les peuples germaniques (11 %) et les Belges (6 %). La clientèle en provenance de la zone océan Indien est peu nombreuse pour l’heure. Ce qui n’empêche pas Bertrand Van Hauw de saluer le travail de l’Institut réunionnais du tourisme (IRT) qui «sait solliciter le concours des professionnels et contribue à la cohésion de notre profession». De plus, il observe que si la fréquentation progresse lentement, elle progresse tout de même, à un rythme analogue à celui de l’offre, «ce qui constitue une excellente équation».

Pas question pour autant que le Diana se repose sur ses lauriers. De la création d’un potager à l’ouverture prochaine d’un spa de 300 m2, en passant par la signature d’un partenariat avec la marque de cosmétiques Cinq Mondes, la construction d’une deuxième piscine (un des points faibles de l’hôtel actuellement) ou le développement de séjours thématiques et séminaires, les projets ne manquent pas.

À plus long terme, l’obtention d’un label écologique, à l’instar de celui du Palm de Petite-île, figure sur la feuille de route du Diana. En attendant, c’est sur les papilles que se concentre l’effort de la direction. Le 1er juin, Henri-Bernard Yvan, ancien chef de La Réserve (5*) de Genève a posé sa toque à Sainte-Anne avec l’ambition de proposer une cuisine écoresponsable et plus gastronomique. De quoi faire rimer détente avec plaisir des sens.