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Réunion : les premiers pas de la Caisse d’Épargne CEPAC Réunion

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Réunion : les premiers pas de la Caisse d’Épargne CEPAC Réunion | business-magazine.mu

Longtemps sujette à des spéculations, la nouvelle entité issue de la fusion bancaire CEPAC-BR est opérationnelle depuis le début d’année.

Après une période de transition marquée, notamment par la migration informatique des données bancaires, la Caisse d’Épargne CEPAC Réunion, qui a démarré ses opérations en début d’année, peut se targuer d’avoir un patrimoine génétique ambitieux :la solidité d’un des grands groupes français et la volonté de s’impliquer dans le territoire local héritée de la BR.

Les racines de la fusion bancaires ont à rechercher du côté de la volonté de BPCE, organe central issu de la fusion entre la Banque Populaire et la Caisse d’Épargne intervenue en 2009, de rationaliser son organisation en rattachant ses filiales des Départements et Collectivités d’outre-mer :Banque de La Réunion (BR), Banque des Antilles françaises (BDAF), et Banque de Saint-Pierre et Miquelon (BDSPM), détenues via BPCE International et Outre-Mer, à la Caisse d’Épargne Provence Alpes Corse (CEPAC).

En septembre 2014, la CEPAC annonce son intention de racheter et d’intégrer les trois banques. S’ensuit une phase de préparation avec l’acquisition et le lancement des travaux d’intégration fin 2015. Une deuxième  phase a été déployée en 2016 avec la fusion juridique en mai et la mise en place du nouveau système informatique. 2017 signe les premiers pas de la nouvelle entité issue de la fusion.

11 départements desservis

Désormais la Caisse d’Épargne CEPAC, opère sur 11 départements (les Bouches du Rhône, le Vaucluse, les Alpes de Haute Provence, les Hautes Alpes, la Haute Corse, la Corse du Sud, La Réunion, La Guadeloupe, La Martinique, La Guyane et Mayotte) et sur trois collectivités d’outre-mer (Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Barthélemy et Saint-Martin).

Officialisant l’année dernière la fusion juridique, Serge Derick, membre du directoire de la CEPAC, en charge du Pôle Outre-Mer, insistait sur la portée de l’opération dans l’île : concilier la puissance de la CEPAC avec la proximité de la BR pour continuer à investir sur le territoire réunionnais.

Si les motivations de la CEPAC sont claires, qu’en est-il du côté de la BR ?Qu’est-ce qui l’a poussée à accepter la fusion ?L’on se souvient qu’à une époque, elle était le deuxième institut bancaire de l’île, avec un produit net bancaire de 101 millions d’euros dégagés en 2015. D’un point de vue technique, les experts pointent du doigt des obligations réglementaires trop lourdes pour être assumées seule. On pourrait avancer une autre explication : cette fusion tombait à point nommé pour une banque qui avait besoin d’une nouvelle identité dans un contexte où le métier des banques est en train de changer. Dans son rapport annuel 2015 sur l’activité bancaire à La Réunion, l’Institut d’Émission des Départements d’Outre-Mer dévoile une tendance : celle des banques réunionnaises à amorcer une mutation dans leur mode de fonctionnement. «Toutes les banques de la place réfléchissent à redimensionner leur réseau d’agences et à faire muter leur concept d’agences. Elles souhaitent proposer des agences spécialisées, accompagner leurs agents vers de nouveaux métiers (par exemple, de guichetier en commercial ou bien de commercial à conseiller clientèle), et développer leur offre digitale. Cette nouvelle stratégie pousse certaines banques à une restructuration organisationnelle et opérationnelle», soulignait le rapport.

Bref, les banques de détail cherchent à se repositionner stratégiquement afin de s’adapter à une économie qui se digitalise. L’institut estime que cette mutation commencée autour de 2015-2016 aura des effets jusqu’en 2020. Avec sa nouvelle identité, Caisse d’Épargne CEPAC Réunion est parée pour affronter les défis de la banque du futur.