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Interview Rencontre

Louis Rivalland: «Il faut stimuler l’investissement privé et étranger»

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Louis Rivalland: «Il faut stimuler l’investissement privé et étranger» | business-magazine.mu

Le groupe Swan a récemment lancé les «Smart Dynamic Notes». Son Group Chief Executive souligne que dans les prochaines années environ Rs 1 milliard seront levées par le biais d’une série de produits d’investissement. Il commente, par ailleurs, la révision du traité Inde-Maurice et livre ses attentes sur le prochain Budget.

BUSINESSMAG. Le lancement de Smart Dynamic Notes témoigne de la volonté de la Swan de prôner l’innovation dans la panoplie de ses produits d’investissement. Quelle est la démarche du groupe ?

Swan a l’intention de lever un montant cumulé de Rs 1 milliard à travers une série de produits d’investissement au cours des prochaines années. Les Smart Dynamics Notes sont notre premier produit structuré répondant aux défis que sont les taux d’intérêt bas, le faible taux d’inflation et la volatilité accrue du marché. Les produits à venir vont maintenir l’accent mis sur les besoins et les exigences de nos clients : la protection du capital et un rendement minimum similaire. En même temps, Swan veut renforcer l’innovation à travers une sélection de sous-jacents adaptés aux dernières évolutions du marché. Ce qui importe pour nous, c’est d’aider le client à prospérer.

BUSINESSMAG. L’investissement minimal de Rs 100 000 ne rend-il pas ce produit inaccessible au citoyen lambda ?

Ce produit est destiné à un public d’investisseurs cherchant un bon placement pour ses fonds. Nous mettons l’accent sur les solutions répondant aux besoins spécifiques de nos clients à travers une gamme de produits qui se différencient par des caractéristiques telles que le montant minimal d’investissement, la période d’investissement, les modes de paiement et les sous-jacents. Les Smart Dynamics Notes constituent un produit à horizon prédéfini. Nous avons maintenu le montant minimum d’investissement à Rs 100 000 car les investisseurs n’ont plus la possibilité d’augmenter le montant investi depuis la date butoir du 15 juin. Soyez rassuré que, nous essaierons toujours de satisfaire nos clients. Par exemple, notre fonds ouvert, le Swan Global Fund, permet d’investir une somme forfaitaire minimale de Rs 25 000, suivie d’une contribution mensuelle de Rs 1 000.

BUSINESSMAG. Qu’attendez-vous du prochain Budget ?

Notre pays se trouve actuellement à un croisement important. Au cours des dernières années, nous avons beaucoup compté sur les sources externes de la croissance pour nos deux secteurs porteurs : le tourisme et le secteur financier. Maurice, étant une économie insulaire, est exposé à la volatilité de ses partenaires commerciaux traditionnels. Le ralentissement et les incertitudes de la croissance mondiale pèsent sur la performance de certains secteurs spécifiques. Il est crucial pour le nouveau ministre des Finances de stimuler les investissements du secteur privé et les investissements directs étrangers par le biais de nouveaux programmes incitatifs. Nous avons besoin de diversifier nos activités dans de nouvelles avenues qui ont un potentiel de croissance plus élevé, tels que le secteur des services. En tant que membre des communautés de la SADC et du COMESA, nous devons nous tourner davantage vers l’Afrique, qui a un potentiel de croissance plus élevé. Maurice est le portail idéal pour l’Afrique car nous bénéficions de nombreux avantages concurrentiels tels que des accords de principe, accords de promotion et de protection de l’investissement et traités de non-double imposition. Nous avons aussi une main-d’œuvre bilingue, multiculturelle et bien équipée.

BUSINESSMAG. Depuis plusieurs années, la croissance reste en dessous de la barre des 4 %. Dans la conjoncture économique actuelle, le pays peut-il améliorer sa performance et devenir plus prospère ?

L’économie mauricienne a des défis à relever. Avec un taux de chômage de 7,6 % de la population active, un excès de liquidité dans le circuit monétaire et un faible taux d’investissement, le pays fait face à une croissance morose. Notre économie reste ouverte et dépendante du monde extérieur, ce qui fait que les tensions en Europe et les incertitudes qui entourent l’économie mondiale pèsent sur la performance du pays.

Une telle conjoncture économique nous montre que nous avons besoin de projets qui visent à poser un modèle de développement plus équilibré et dynamique pour que Maurice puisse atteindre son objectif de devenir une économie à revenu élevé.

BUSINESSMAG. Le traité Inde-Maurice a été récemment revu. Quel en sera l’impact possible sur votre business et le secteur de l’assurance en général ?

Les effets ne sont pas encore visibles car n’oubliez pas que les clauses ne deviennent actives qu’en 2017. Toutefois, il est clair qu’il faut faire avec et à partir de là, réfléchir à des solutions alternatives. De plus en plus, les entreprises mauriciennes se tournent vers l’Afrique. Avec la nouvelle donne, les entreprises qui veulent survivre et grandir vont redoubler leurs efforts à ce niveau. Il est trop tôt pour faire un constat. La meilleure chose qu’on puisse faire maintenant, c’est de travailler.