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Interview Rencontre

Nicolas Maigrot (Chief Executive Officer)« La force d’IBL réside dans sa diversité »

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Nicolas Maigrot (Chief Executive Officer)« La force d’IBL réside dans sa diversité » | business-magazine.mu

BUSINESSMAG. IBL célèbre ses 40 ans cette année. Parlez-nous de son évolution ?

L’histoire d’IBL remonte à près de deux siècles. Blyth Brothers & Co. Ltd et Ireland Fraser Ltd ont été étroitement liées à l’histoire et au développement de l’île Maurice depuis le début du XIXe siècle. La fusion de ces deux entités s’est faite en 1972. C’est alors qu’IBL a vu le jour.

Depuis 1994, IBL est cotée en Bourse et a su se diversifier pour devenir l’un des groupes majeurs de l’île. Opérant maintenant dans six secteurs d’activités et employant plus de 7 000 employés, IBL a su investir dans des secteurs prometteurs et développer son savoir-faire. Notre nouvelle vision est de « go beyond boundaries ». Nous comptons vraiment la mettre en pratique. D’ailleurs, nous avons déjà un pied en Afrique grâce à l’acquisition, à hauteur de 50 %, de la compagnie Fresh Cut Ltd en Ouganda. Nous ne comptons pas nous arrêter là.

BUSINESSMAG. La restructuration du groupe a-t-elle donné les résultats escomptés ?

Dans des groupes comme IBL opérant dans divers secteurs d’activités, il est toujours important de se remettre en question afin d’optimiser ses ressources pour être plus performant. Nous souhaitions donc pouvoir avoir, dans nos équipes, des spécialistes qui pourraient, dans le futur, nous conseiller et nous guider. Nous avons d’ailleurs, dans cette optique, créé, il y a deux ans, un département de Business Development, qui a pour mission d’évaluer les nouveaux projets et d’entamer, si besoin est, les négociations pour toute acquisition. Notre objectif est de toujours nous surpasser afin d’offrir de meilleurs services et produits.

BUSINESSMAG. IBL est présent dans plusieurs métiers. Quels sont vos principaux pôles de croissance ?

Ce qui fait la force d’un groupe comme IBL, c’est sa diversité. Quand un secteur est moins performant, les autres compensent et font que dans sa globalité, le groupe arrive quand même à être productif malgré la conjoncture économique instable.

Il y a encore à faire à Maurice pour devenir un Financial Hub. Nous sommes sur la bonne voie, mais il faut continuer à attirer les investisseurs et à offrir des services à plus forte valeur ajoutée. Nous avons beaucoup investi dans le seafood au cours des dernières années. Nous avons des structures qui gagnent en maturité.

« Le pays a besoin d’une relance économique. Nous avons été résilients face à la crise européenne. Il nous faut trouver des solutions pour favoriser les investissements et créer de l’emploi. »

BUSINESSMAG. Quels sont les secteurs qui ont été les plus touchés par la crise globale ?

Les secteurs de l’ingénierie et de la construction ont vraiment souffert de la crise mondiale. Ces secteurs subissent partout, à travers le monde, un ralentissement considérable depuis quelques années. Les années qui suivent seront aussi difficiles, surtout avec la morosité qui opère dans le tourisme. Moins d’hôtels seront construits et les rénovations vont s’espacer.

Le commerce et le retail vont aussi souffrir. Le nombre de centres commerciaux et de grandes surfaces augmente d’année en année, alors que la consommation stagne.

BUSINESSMAG. Vos résultats pour l’année 2012 démontrent une certaine stabilité au niveau de la profitabilité par rapport à la période précédente. Comment expliquez-vous cette performance ?

Cette performance est liée à la diversité des activités d’IBL. Nos secteurs se compensent lors des périodes difficiles.

BUSINESSMAG. Souvent, en parlant de l’avenir, vous faites référence à l’Est. Pensez-vous toujours que la croissance viendra de cette partie du monde ?

L’Europe a été en avance sur le plan économique pendant longtemps. Malheureusement, le Vieux continent s’essouffle et l’Europe perd de sa force et laisse place à deux gros géants : l’Asie et l’Afrique. Ces continents offrent à Maurice la chance inestimable de continuer à se développer et à croître malgré la crise européenne. Ils ont, à eux deux, un énorme potentiel et un marché exploitable considérable.

Chez IBL, nous tâtons actuellement le potentiel africain et nous voulons vraiment exporter le savoir- faire mauricien en dehors de nos frontières. Alors, quoi de mieux que l’Afrique pour se lancer ?

BUSINESSMAG. Les autorités se plaignent d’une baisse de l’investissement privé dans le pays. Qu’est-ce qui explique cette frilosité chez les entrepreneurs locaux ?

L’humeur des entrepreneurs locaux est effectivement plutôt morose. Les difficultés financières sont parfois insurmontables pour les petits entrepreneurs. Avec la crise mondiale, les entrepreneurs font très attention avant d’investir. Dans l’immédiat, il faut soutenir les petites et moyennes entreprises.

Elles sont les plus vulnérables en ces temps. Il faut aussi donner un coup de pouce aux exportateurs et compagnies qui pratiquent le « import substitution ». Je suis aussi pour une ouverture intelligente de notre ciel tout comme des services financiers (banques, etc.)

BUSINESSMAG. Avez-vous des projets chez IBL ?

Nous sommes toujours à la recherche de projets et nouveaux défis chez IBL. Nous avons quelques projets locaux que nous suivons de très près, mais aussi plusieurs projets internationaux qui nous tiennent à coeur. Nous voulons développer certains de nos secteurs et consolider nos assises à l’étranger.

BUSINESSMAG. Le Budget 2013 sera présenté dans quelques jours. Quelles sont les attentes de la communauté des affaires ?

Nous attendons beaucoup de ce Budget 2013. Le pays a vraiment besoin d’une relance économique. Nous avons été résilients face à la crise européenne et maintenant, il nous faut trouver des solutions pour favoriser les investissements et créer de l’emploi.

BUSINESSMAG. Comment voyez-vous le groupe IBL en 2052 ?

En 2052, j’espère qu’IBL sera connue comme une compagnie de renommée internationale, portée durant ces 80 dernières années, par des Mauriciens qui auront cru en le potentiel et le savoir-faire de notre île. IBL aura su emmener le drapeau mauricien en dehors des frontières et des territoires qui paraissaient à l’époque infranchissables.

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