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L’alternance, une alternative pour lutter contre le chômage

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L’alternance

Selon l’Organisation internationale du Travail, le nombre de chômeurs à travers le monde devrait passer la barre des 200 millions en 2017. Les derniers chiffres de Statistics Mauritius démontrent que Maurice comprend 44 400 chômeurs, dont 19 100 âgés de moins de 25 ans. Cela équivaut à un véritable fléau qui affecte notre pays puisque près de 43 % des jeunes sont au chômage.

Difficile de trouver chaussure à son pied ! La situation est telle que nous la connaissons tous, bon nombre de jeunes se trouvant au sein de notre entourage ont du mal à décrocher leur premier emploi et ce, même à la fin de leurs études secondaires, voire tertiaires.

À l’échelle mondiale, deux raisons expliquent l’inadéquation entre l’offre d’emploi et le candidat approprié pour remplir le poste. D’une part, les candidats n’ont pas l’expérience requise pour le poste et de l’autre, ils n’arrivent pas s’adapter aux compétences qui y sont rattachées. Bon nombre de DRH sont d’avis qu’il existe un gros décalage entre les connaissances acquises au sein des institutions éducationnelles et les compétences requises pour pallier la demande du marché.

Comment combler ce déficit de compétences et d’expérience qui sévit dans tous les secteurs confondus ? L’alternance demeure une solution appropriée pour pouvoir corriger ces imperfections. Elle  permet aux entreprises d’avoir des talents qu’elles ont elles-mêmes formé par rapport à leurs pratiques et leurs cultures. L’alternance est aussi une chance pour tout étudiant de mettre en pratique ses connaissances acquises durant la formation avec les réalités du terrain. Ce mode permet aux jeunes de passer deux voire trois jours dans un institut de formation et deux à trois jours en entreprise dépendant de la formule choisie.

En outre, un tuteur en entreprise veillera à l’accomplissement des projets du jeune dans les meilleures conditions possibles. Cette solution répondra ainsi aux besoins de compétences techniques de l’entreprise tout en assurant la facilité de recruter un candidat de choix à l’issue de la formation. L’alternance forme aujourd’hui pour répondre aux besoins de demain. À diplôme égal, le jeune partira avec une longueur d’avance. Ce système a déjà fait ses preuves dans de nombreux pays tels que l’Allemagne avec environ 1,5 million de jeunes alternants ainsi qu’au Royaume-Uni avec près de 800 000 jeunes alternants. Cette pratique est courante dans certaines industries telles que l’hôtellerie, la mécanique et même la médecine. En effet, durant leur internat et externat, les étudiants doivent valider des stages hospitaliers ou extrahospitaliers pendant un laps de temps avec des cas cliniques. Car disons les choses comme elles sont, il ne serait pas prudent de dire aux étudiants en médecine d’apprendre pendant sept ans et de pratiquer une opération chirurgicale du jour au
lendemain.

Certaines compagnies mauriciennes telles que la Mauritius Commercial Bank avec Duo, Accenture avec l’Accenture-Dual Training Program et la MEXA sous le Dual Training Program sont déjà en avance sur leur temps. Plus que jamais, les autres compagnies mauriciennes doivent emboîter le pas et favoriser la formation et l’apprentissage en entreprise.

À court terme, cette pratique pourrait aider à diminuer les manquements de compétences et anéantir les barrières qui existent entre employeurs, instituts de formation et candidats. Par ailleurs, cette initiative permettra de diminuer le taux de chômage et ainsi favorisera l’insertion des jeunes sur le marché de l’emploi sur la durée. Notre pays n’a nullement besoin de plus de chômeurs diplômés, mais d’une main-d’œuvre qualifiée qui pourra mettre ses compétences au service de l’économie.

 

Joël Cléopatre

Communication Executive

Adecco Mauritius