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Portrait Rencontre

Ashley Saddul – LA TOUCHE AMÉRICAINE

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Ashley Saddul - LA TOUCHE AMÉRICAINE | business-magazine.mu

Après ses études secondaires dans les années ’90, il s’envole pour l’Australie et Singapour avant de s’installer aux États-Unis. De retour au pays, il dirige d’une main de maître Recruiter.com.

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C’est dans sa demeure à Belle Vue Harel qu’il nous accueille. Après avoir passé 24 ans aux États-Unis où il a fait carrière en tant qu’ingénieur informatique, Ashley Saddul, 47 ans, vient de rentrer au pays. Et il ne compte plus en repartir. L’actuel CEO de Recruiter.com voit grand : il veut nouer des partenariats et, à sa façon, contribuer au développement du pays. 

En 1989, Ashley Saddul met le cap sur l’Australie pour entamer des études en science informatique et mathématiques, et ce, grâce à l’obtention d’une bourse. Au bout de quatre ans d’études et son diplôme en poche, il rentre au pays. Mais les choses ne se pas passent pas comme il l’espérait. «Avec un diplôme en main, je pensais vraiment que les portes des entreprises allaient s’ouvrir automatiquement», sourit-il. En effet, le secteur des Tic était encore à ses balbutiements. Après un bref passage au Mauritius Institute of Education où il enseignera l’informatique, son impatience l’expédie à Singapour où il atterrit à l’Institute of Systems Science. Ashley Saddul se sent enfin dans son élément. Sur place, il fera des «rencontres inouïes» avec des Américains qui travaillaient sur des projets de réalité virtuelle. Cet environnement est stimulant pour l’aspirant informaticien, qui est entouré d’anciens ingénieurs de la Nasa. «Pendant six mois, j’ai travaillé 12 heures par jour et à raison de six fois par semaine. C’était un emploi sans rémunération, mais le jeu en valait la chandelle car j’ai puisé le maximum d’enseignements possibles. Mon apprentissage s’est poursuivi à l’Institute of Systems Science», relate-t-il.


SON RETOUR À MAURICE A ÉTÉ MOTIVÉ PAR LE DIASPORA SCHEME

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L’année suivante, en 1994, la folle envie de rejoindre les États-Unis, avivée par les Américains rencontrés en Australie, refait surface. Pour le Mauricien, les jeunes étudiants américains, quoique du même âge que lui, étaient un cran au-dessus à tous les niveaux, car ils pensent différemment, ont une certaine maturité de réflexion et font montre d’une assurance déconcertante. «Leur culture générale de même que leur connaissance musical m’ont éberlué», évoque-t-il.

Muni d’un visa de touriste, il débarquera aux States. Il s’installera à Rhode Island, dans le sud de Boston. C’était l’époque bénie de l’émergence de l’Internet. Les compagnies américaines recrutaient à tour de main les ingénieurs informatiques. Ashley Saddul tente sa chance et envoie son CV à plusieurs sociétés. «J’étais au bon endroit au bon moment», dira-t-il. Il est convoqué pour un entretien par l’American Power Conversion, firme engagée dans le développement de systèmes UPS. Pendant neuf heures, il sera soumis à des tests et interviews. Les recruteurs sont impressionnés par sa maîtrise de l’anglais et du français. Son expérience acquise à Singapour jouera aussi en sa faveur. Il sera finalement recruté au poste de Windows engineer. Ses fonctions l’amèneront à côtoyer des ingénieurs de Dell ou encore de Microsoft. Tout en poursuivant son activité professionnelle, Ashley Saddul en profite pour approfondir ses connaissances et assiste à de nombreuses conférences en informatique. De même, il suivra des cours de perfectionnement. «Travailler aux États-Unis relevait de l’utopie. Au cours de ma carrière, j’ai pu bâtir un solide réseau de contacts», indiquet-il. Après des passages à Simply.com et FLIP Bank, en 2005, il décide de faire le grand saut en créant sa propre entreprise. 

Comme les noms de domaine avaient énormément de valeur aux États-Unis, il commence par acquérir des ‘.com’. Aujourd’hui, il totalise une centaine de ces noms de domaines, dont Recruiter.com. Toutefois, c’est en 2010, qu’il fonde la société Recruiter.com avec un partenaire. À ce jour, celle-ci compte une trentaine d’employés aux États-Unis, en Angleterre, à Amsterdam, en Australie et à Maurice. Cette plateforme de recrutement opère principalement aux ÉtatsUnis. Notre interlocuteur se dit «fier» de son évolution.

Son retour à Maurice a été motivé par le Diaspora Scheme du Board of Investment et de la Mauritius Revenue Authority. «Ma famille habite à Maurice et le fait de voir mes deux filles (elles sont âgées de 13 ans et 7 ans respectivement) profiter d’un temps tropical me donne à penser que j’ai fait le bon choix».

Quand il n’est pas pris par ses activités professionnelles, Ashley Saddul voyage beaucoup avec sa famille. Ces dernières années, il a notamment visité le Maroc et l’Argentine. Pour tout entrepreneur, estimet-il, il est essentiel de prendre du recul et de trouver le temps de se ressourcer. 

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