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Denis Lacour: dans l’objectif d’un entrepreneur-né

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Denis Lacour: dans l’objectif d’un  entrepreneur-né | business-magazine.mu

Le président de la Chambre de commerce et d’industrie France Maurice oeuvre avec conviction en faveur de l’entrepreneuriat tout en vouant une véritable passion à la photographie.

Lorsqu’on rencontre Denis Lacour pour la première fois, la force tranquille qui émane de sa personne est d’emblée perceptible. À 56 ans, cet homme de conviction s’est laissé guider tout au long de son parcours professionnel par deux passions : la photo et l’entrepreneuriat.

Originaire de Grenoble, dans le sud-est de la France, Denis Lacour est attiré par la photographie assez jeune. La lueur rouge du labo photo et la transformation d’une simple feuille blanche en « une peinture de lumière » le fascinent au point de l’encourager à en faire son métier. Ce qui justifie, sans doute, son choix de poursuivre ses études à l’école des Arts graphiques d’Aix-les-Bains. «J’aime la photo, cela m’aide à découvrir les autres et j’explore actuellement ma passion de l’image. Pour moi, c’est une façon de suspendre le temps ainsi que les émotions pour communiquer avec les gens, les paysa-ges, l’environnement, la lumière », explique-t-il.

En 1977, Denis Lacour intègre la presse grenobloise en tant que reporter-photographe. Animé par le désir de monter sa propre affaire, il quitte toutefois l’univers du journalisme au bout de deux ans pour créer une entreprise de photographies publicitaires en région Rhône-Alpes. Il y propose l’ensemble des services de la chaîne graphique (création, prépresse, fabrication). Fort de cette première expérience, Denis Lacour met sur pied deux autres sociétés, une à Lyon, suivie d’une autre à Paris, sous l’enseigne BLM Studios. À partir de 1992, il se consacre totalement au développement de BLM Studios Paris et lance, en 1998, une compagnie dédiée au multimédia.

En 2002, l’entrepreneur est approché par le groupe Publicis qui souhaite lui acheter sa société. « J’ai accepté de vendre BLM Studios au groupe Publicis car cela me permettrait une ouverture sur l’international », précise Denis Lacour.Il codirige alors la plateforme de production du groupe à Paris.

Sept ans plus tard, Publicis fait cette fois l’acquisition de l’entreprise Chesteroc à Maurice et offre à Denis Lacour l’opportunité d’assurer la direction de la compagnie devenue Prodigious Mauritius. Ne connaissant l’île que de nom, le professionnel vient d’abord en repérage avant de décider de s’installer avec sa femme et leur plus jeune fils. L’habitude des voyages aidant, l’adaptation à ce nouvel environnement est aisée.

Pour en revenir à Prodigious, il s’agit d’une filiale à part entière du Groupe Publicis qui emploie 60 000 personnes dans 110 pays. Prodigious compte près de 1 600 employés répartis dans une vingtaine de pays, dont plus d’une centaine à Maurice. C’est une société qui répond aux enjeux d’un paysage médiatique en mutation, de plus en plus digital, complexe et global. « À Maurice, 50 % de nos activités comprennent du prépresse et de la retouche image 3D. L’autre moitié concerne le développement Web. Nous travaillons uniquement pour de grandes entreprises en Europe, dans le Moyen-Orient et aux États-Unis.»

Son poste de directeur dans un groupe international n’a pas entamé l’âme d’entrepreneur de Denis Lacour. Aussi a-t-il accepté d’assurer parallèlement la présidence de la CCIFM. « Je ne suis pas carriériste. Être à la présidence de la CCIFM me permet de toujours travailler avec des entrepreneurs. » Membre de la Chambre depuis son arrivée à Maurice, il est convaincu du rôle qu’elle peut jouer auprès des entreprises et investisseurs potentiels à la fois français et mauriciens. « L’île Maurice présente des atouts indéniables: sa situation géographique entre l’Afrique et l’Asie, la stabilité de sa démocratie, un régime fiscal compétitif, le bilinguisme.» Autant d’éléments qui, pense-t-il, ne peuvent que faciliter le développement des activités des entreprises membres sur Maurice. Denis Lacour veut aussi encourager une relation constructive avec les institutions du pays et la coopération avec les entreprises mauriciennes. La CCIFM compte à ce jour sur le soutien de plus de 100 entreprises membres représentant 37 secteurs d’activité.

Pour Denis Lacour, l’une de ses missions consiste également à  inciter les entreprises membres à oser l’internationalisation ; l’exportation de leur savoir-faire, de leurs compétences et de leur expérience. «Nous avons à notre disposition un outil formidable qu’est le réseau des CCI France international. Regroupant 111 CCI françaises à travers 81 pays, il aide les entreprises à prospecter les marchés tout en bénéficiant d’un support logistique déjà en place et d’une aide à l’export. »

L’homme a plusieurs casquettes, étant en outre président de l’association South Business Angels. «J’avais participé à la création, en 2005, à Grenoble, d’une association nommée Grenoble Angels. South Business Angels en est donc une continuation. » Denis Lacour définit cette dernière comme une plateforme de rencontre entre investisseurs et porteurs de projets en faveur du financement de nouvelles entreprises. Les Business Angels sont donc des investisseurs individuels qui fournissent à des porteurs de projets des fonds de démarrage et mettent à leur disposition leur expertise et leur réseau relationnel.

S’il a aujourd’hui une carrière bien établie, Denis Lacour n’en oublie pas pour autant la cuisante déception provoquée par l’échec d’une entreprise qu’il avait montée avec des associés, dans le passé. «Nous avons dû fermer et déposer le bilan. Cet échec m’a appris beaucoup de choses sur les relations humaines. » L’une des leçons qu’il retient de cette expérience est que l’« entrepreneuriat n’est pas toujours couronné de succès ; il y a parfois des échecs et cela fait partie intégrante du parcours de l’entrepreneur. »

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