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Madagascar : l’industrie minière en plein essor

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Madagascar : l’industrie minière en plein essor | business-magazine.mu

L’industrie minière malgache a monopolisé la grosse part des investissements directs étrangers ces huit dernières années. Avec les fonds considérables engagésdans des projets comme Ambatovy, Madagascar est bien partie pour devenir un pays minier.

Nouvelle ère. La contribution de l’industrie minière émerge et s’affirme de plus en plus dans l’économie nationale. D’un investissement total d’environ 7 milliards de dollars, Ambatovy constitue le plus important investissement étranger jamais réalisé à Madagascar. L’exploitation de nickel et de cobalt à Madagascar marque un nouveau tournant pour le pays sur le plan économique, aussibien interne qu’international.

Ambatovy a fait le pari d’un choix industriel ambitieux qui définit de nouvelles donnes économiques pour Madagascar qui devient de plus en plus un pays minier.

Ambatovy est une exploitation minière intégrée dont toutes les composantes se trouvent à Madagascar, de l’extraction au raffinage du minerai :toute la chaîne de valeur de l’exploitation de nickel et de cobalt est localisée sur le même territoire. La mine étant à Moramanga et l’usine de traitement et de raffinage à Toamasina, les deux installations sont reliées par un pipeline servant à transporter la pulpe de minerai. Contrairement à ce que certains croient, Ambatovy, n’étant pas le fruit d’un contrat, elleestrégie par la Loisur les Grands Investissements Miniers (LGIM).

Généralement, l’opinion publique croit que les revenus fiscaux sont les impacts les plus importants de l’industrie minière alors qu’en réalité, les plus grandes retombées couvrent l’ensemble des avantages tirés des investissements directs étrangers.

En premier lieu, le pays hôte connaît un accroissement des investissements directs étrangers (IDE) miniers. Madagascar a connu une telle hausse des investissements miniers avec QMM (1 milliard de dollars) et Ambatovy (7 milliards de dollars). Selon le rapport de la Banque mondiale sur l’évolution économique récente à Madagascar, paru en octobre 2013, « les IDE dans les activités extractives représentent environ 80 % des flux d’IDE totaux depuis 2006. »

De plus, les exportations de produits miniers constituent un apport en devises étrangères non négligeables pour le pays. D’ailleurs, les exportations minières représentent généralement entre 30 % et 60 % des exportations. Cette évolution est aussi observée à Madagascar. L’exportation de nickel pourrait apporter presque deuxfois plus de devises que les autres produits d’exportation traditionnels ($700 millions – $1,8 milliard).

Apport en revenus fiscaux

Les revenus fiscaux sous formes de redevances, d’impôts et de taxes diverses pour l’État et les collectivités sont aussi significatifs. La Banque mondiale prévoitque les mines pourraientc ontribuer 18 % des revenus fiscaux totaux de l’État malgache.

La contribution des industries minières au produi tintérieur brut (PIB) varie entre 3 % et 10 %. Cela, en raison des importations requises par les technologies sophistiquées utilisées dans les mines actuelles.

Les industries minières sont également unegrande source d’emplois, de rémunérations et d’avantages réputés supérieurs aux autres secteurs du marché du travail. Dans  cesecteur, un emploi direct correspond à plusieurs autres emploisdans les autres secteurs de l’économie.

Le potentiel minier de Madagascar est longtemps resté inexploité faute d’investisseurs. L’État malgache a fait l’effort de leur offrir des conditions incitatives qui rendraient la Grande île compétitive par rapport aux autres pays. Car, c’est une  véritablecompétition. D’où l’adoption de la LGIM qui établit un régime spécial propre aux grands investissements en matière fiscale, douanière, de contrôle de change et garantit un régime de stabilité aux investissements supérieurs à 50 milliards ariary (en savaleur au 30 avril 2005).

Une des dispositions marquantes de cette loi est le taux de redevance : 1 % à 2 % en fonction de la transformation du minerai sur place ou non. Cestaux, souvent discutés, ne sont pas rares dans la catégorie des redevances sur les chiffres d’affaires (différentes des tauxsur les bénéfices qui sont beaucoup plus élevés, souvent plus de 10 %) et sont justifiés par les besoins de la concurrence, sans merci, avec les autres pays miniers pour attirer les investisseurs. « Les investisseurs n’évaluent pas seulement les risques politiques, sociaux ou bancaires, mais voient aussi si la loi en vigueur dans le pays hôte est assezincitative et protectrice. Et finalement, il faut admettre que la fiscalité reste le principal outil de compétitivité pour notre pays compte tenu de nos handicaps en matière d’infrastructures », souligne un économiste local, membre d’un groupe de réflexion sur l’économie nationale.

La LGIM etses différentes dispositions cherchent à équilibrer les handicaps de Madagascar en matière d’infrastructures (routes, ports, chemins de fer, accès à l’électricité, personnel qualifié, etc.) qui rendent les investissements coûteux et difficiles en comparaison avec d’autres pays.

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