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Indianocéanie : le chantier de l’intégration

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Indianocéanie : le chantier de l’intégration | business-magazine.mu

De par sa position stratégique, l'indiaocéanie a les moyens de devenir un carrefour sur la route commerciale entre l'Afrique et l'Asie, qui sont perçues comme les prochains moteurs de croissance de l'économie mondiale. Les retombées économiques sont réelles, que ce soit en termes d'investissements ou de développement du tourisme interrégional. Tout passera par une plus grande coopération entre les États de la région.

Transformer l’indianocéanie en une plate-forme pour capter les flux d’investissement de et vers l’Afrique. Un objectif tout à fait réalisable.L’avenir de l’indianoécanie a été du reste au cœur des délibérations lors du dernier Sommet de la Commission de l’océan Indien (COI) qui s’est tenu à Moroni. Pour rendre la région économiquement plus forte, l’organisation plaide pour l’optimisation des capacités régionales à travers la desserte maritime et aérienne, afin notamment de permettre l’épanouissement du tourisme, des affaires, des investissements et le transfert de technologies.

« Nous pouvons faire de notre région un carrefour stratégique entre l’Asie et l’Afrique, un tremplin pour réaliser nos ambitions économiques et commerciales en utilisant l’indianocéanie, cet espace commun à la fois géographique, économique, social, culturel et politique, comme ciment, vecteur et accélérateur d’intégration régionale », argue le Premier ministre mauricien, Navin Ramgoolam. La COI s’appuie désormais sur l’identité indianocéanique pour promouvoir ses ambitions régionales.

Les chefs d’État et de gouvernement présents lors du dernier sommet de la COI ont d’ailleurs adopté une déclaration résolument centrée autour des défis de développement de la région. La déclaration fixe les orientations d’une réponse collective sur plusieurs secteurs d’importance stratégique pour les pays de la région, sans oublier, bien entendu, la gestion des ressources naturelles et le potentiel de l’économie bleue – un secteur qui peut générer emplois et croissance –, ainsi que la conservation et la gestion durable des ressources halieutiques.

Bâtir un avenir commun

Selon la déclaration adoptée par les chefs d’État de la COI, trente ans après l’Accord général de coopération signé à Victoria qui a institué la COI, les pays du sud-ouest de l’océan Indien ont dépassé la seule relation de coopération technique pour créer un espace de solidarité et d’action authentiques.

« Les habitants de nos pays membres ont aujourd’hui conscience qu’ils partagent une géographie, une histoire entremêlée et une culture singulière. C’est sur cette base que peut se construire l’avenir de l’indianocéanie, en respectant les singularités et les souverainetés de chacun de nos États membres », ont fait ressortir dans une déclaration commune les présidents Ikililou Dhoinine des Comores, Hery Rajaonarimampianina de Madagascar, François Hollande de France, James Michel des Seychelles et le Premier ministre mauricien.

Grâce aux projets qu’elle a mis en œuvre, la COI estime qu’elle est de-venue un acteur crédible et reconnu du développement dans la région. Hery Rajaonarimampianina, président de Madagascar et président en exercice de la COI, a ainsi mis en exergue « la montée en puissance de la COI. » De son côté, James Michel, président des Seychelles, a expliqué que la COI est aujourd’hui « plus audible et visible. » L’organisation a acquis une expertise appréciée dans plusieurs domaines, dont la gestion des ressources naturelles et des milieux côtiers. Elle est progressivement devenue un catalyseur de débats, de propositions et d’échanges entre ses États membres, les pays de la région élargie de l’Afrique orientale et australe, les acteurs économiques et les sociétés civiles.  La COI a également su jouer son rôle dans la gestion des crises et contribuer à faire du sud-ouest de l’océan Indien un espace propice à la croissance économique et sociale, en prise sur son environnement africain. La Commission s’affirme comme un outil de prévention et de gestion des crises politiques, environnementales et climatiques.

Les chefs d’État et de gouvernement ont pris acte de la qualité du travail accompli par l’organisation régionale et sa capacité à fédérer au-tour de ses missions l’ensemble des parties prenantes au développement régional, qu’il s’agisse des États, des collectivités publiques, du secteur privé, de la société civile et des partenaires au développement, notamment l’Union européenne, l’Agence française de développement, les Nations unies, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement.

La COI a développé des partenariats avec de nouveaux pays, en particulier l’Australie et la Chine. « Ces initiatives démontrent l’attractivité croissante de l’indianocéanie », notent les chefs d’État.

Améliorer la connectivité

Le Sommet a réitéré la nécessité pour l’indianocéanie d’améliorer la connectivité globale de la région, qu’il s’agisse de desserte maritime, cruciale pour le commerce, de desserte aérienne, déterminante pour le tourisme et les affaires, ou de connectivité numérique, déterminante pour les entreprises, l’investissement et le transfert de technologies. La COI a d’ailleurs déjà mené des travaux en vue de faire émerger un espace économique et commercial permettant une meilleure insertion de ses membres dans les flux d’échanges internationaux afin de créer les conditions d’une croissance durable et d’une compétitivité sur le long terme. La conférence ministérielle sur le transport aérien du 8 juillet aux Seychelles avait été l’occasion de formuler une vision commune du transport aérien régional et d’explorer des solutions concrètes ayant pour objectif de mettre en place au moins un vol régulier entre les États membres de la COI à des tarifs abordables.

L’objectif est aussi de faciliter les déplacements des hommes et femmes d’affaires dans l’espace india-nocéanique. À cet effet, les membres de la COI ont salué l’engagement des bailleurs de fonds dans la mise en œuvre de ces chantiers. La Commission invite également le secteur privé, ainsi que les sociétés civiles, à poursuivre les réflexions en cours et à s’associer aux actions d’intérêt commun en faveur du développement de l’espace indianocéanique. Le processus d’intégration interrégionale se met en place.

Partenariat fructueux avec l’Union européenne

Depuis trente ans, l’Union européenne est le premier bailleur des projets de la COI. Les chefs d’État présents au Sommet de Moroni ont d’ailleurs évoqué la « bonne utilisation » du 10e Fonds européen de développement (FED) et l’avancement des exercices de programmation du 11e FED, ainsi que du Programme opérationnel de coopération territoriale européenne (FEDER) pour la période 2014-2020 et la convergence de leurs objectifs.
La COI a par ailleurs joué un rôle de premier ordre dans la conclusion des négociations en vue de l’Accord de partenariat économique (APE) intérimaire avec l’Union européenne. Les chefs d’État et de gouvernement souhaitent une conclusion rapide d’un APE complet dans lequel le groupe Comores-Madagascar-Maurice-Seychelles (CMMS) pourrait jouer un rôle significatif. La COI souhaite contribuer activement à la mise en œuvre de cet APE. La France y participera en qualité d’observateur.
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