Frédéric Polenne – L’ingénieur globe-trotter passionné par l’extrême

Il est avide de liberté et d’aventure. Au cours de sa carrière, Frédéric Polenne a pu exercer dans plusieurs États insulaires. Depuis 2017, il est le directeur général de Gamma Materials. C’est dans son bureau au Hub de Phoenix qu’il nous reçoit. Son bureau rouge est aux couleurs de Gamma Materials. La décoration sobre est à son image : un ordinateur, une bibliothèque et une plante verte occupent l’espace. A contrario, les fenêtres laissent entrevoir un paysage industriel sombre et monotone. Rien à voir avec l’intérieur. Frédéric Polenne réajuste sa chemise blanche, se recoiffe et s’installe sur sa chaise. Bien vite, quand il aborde son enfance, l’atmosphère posée laisse place à la nostalgie.

C’est en plein cœur de Paris, berceau des grands monuments et architectures historiques européens, qu’il est né. Il se remémore avec tendresse son enfance issue d’une classe moyenne du 15e arrondissement. «Je suis né dans un milieu urbain. Enfant, j’aimais beaucoup visiter les milieux ruraux», confie-t-il.

Après son baccalauréat, il passe deux ans en classe préparatoire scientifique pour se présenter au concours des Grandes Écoles d’ingénieurs. C’est ainsi qu’il intègre l’École Nationale Supérieure des Arts et Métiers. Durant son cursus, il s’installe pendant deux ans à Aix-en-Provence avant de conclure sa dernière année à Paris. Ses trois prochaines années se résumeront aux études, aux soirées universitaires, aux sports aquatiques et extrêmes. Par la suite, il décroche un emploi dans la communication événementielle. Mais il quitte ce domaine pour une destination plus exotique et aventureuse.

«Enfant, j’aimais beaucoup visiter les milieux ruraux»

Frédéric Polenne s’installe à Ihosy, en brousse dans le sud de Madagascar. Il s’établit à proximité de la région d’Ilakaka, qui était connue pour sa ruée vers le saphir. Le Parisien souhaitait découvrir des spots de pierres précieuses. Malheureusement, l’aventure s’arrête au bout de cinq années, mais il en garde de bons souvenirs. «Il est vrai que j’ai pu découvrir des pierres précieuses à l’état brut. Mais mon eldorado, c’était surtout l’expérience personnelle que j’ai vécue», relate-t-il.

Après cette escapade à Madagascar, Frédéric Polenne retourne en France où il rejoint la multinationale Colas à Marseille. En effet, il se réoriente dans le monde des matériaux de construction. Et de lâcher avec le sourire :«Je suis passé des carats aux tonnes».

Ses premiers pas au sein du groupe Colas lui ont permis de rétablir le contact avec le monde de l’entreprise et de comprendre les ficelles du métier. Après une année dans la ville portuaire, il est muté en Corse où il est nommé responsable des carrières.

Lors de ces cinq années en Corse, il sera confronté à des situations atypiques, parfois extrêmes qui lui ont permis de forger son caractère, notamment au contact des insulaires. Par la suite, c’est aux Antilles que Colas lui offre de s’installer. La multinationale lui propose l’un des plus gros challenges de sa carrière : restructurer neuf sociétés du groupe récemment acquises malheureusement dans un contexte de crise économique après le krach financier de 2008. Frédéric Polenne devient alors chef d’Agence pour les matériaux de construction du groupe Colas aux Antilles et travaille à la stratégie du groupe dans la zone aux commandes des neuf sociétés. «Pour sauvegarder des emplois et restaurer la profitabilité du groupe Colas aux Antilles, mes collègues et moi-même avons profondément restructuré les entreprises comme Carrière Gouyer, Gravillonord, Betonord ou Transbéton», raconte-t-il.

Après deux années mouvementées dans les Caraïbes, Frédéric Polenne se rend à Mayotte en 2012. Il est alors confronté à un autre défi de taille : celui d’assurer la profitabilité pour son groupe, tout en prenant en compte l’instabilité sociale qui mine l’île aux Parfums au travers de multiples crises politiques et grèves générales. Pour faire simple, le responsable de l’Entreprise de Travaux Publics et de Concassage (ETPC) devait exploiter le potentiel des agrégats destinés à la construction du tout jeune département français d’outre-mer tout en transformant les risques en opportunité.

Après Mayotte, Frédéric Polenne atterrit à la Réunion où il participe au chantier titanesque de la construction de la Nouvelle Route du Littoral (NRL), un autre défi majeur dans l’océan Indien. À travers la Société de Concassage et de Préfabrication de la Réunion (SCPR), l’ingénieur de formation devait fournir les acropodes géants qui protègent la digue pour relier Saint-Denis à La Possession. Après avoir participé à la construction de la NRL, Frédéric Polenne débarque à Maurice. C’est Gamma Materials, le joint-venture entre Gamma-Civic et Colas depuis 2011, qui est à la base de son déplacement. Il occupe le poste de directeur général de cette compagnie depuis près de deux ans.

Que pense-t-il des différentes îles où il a travaillé ? À cette question, il répond que toutes les îles de la région ont leurs propres spécificités. S’agissant de Maurice, le mélange des cultures et des langues est à l’image de la diversité culturelle du pays. «C’est amusant de voir que le business est fait en anglais, que dans la rue on parle le créole et qu’on retrouve également le français, l’hindi dans bien d’autres situations» observe-t-il. Il confie aussi que tous ces voyages lui ont permis de voir une multitude de paysages exotiques et atypiques qui sont autant de terrains d’aventure.

Frédéric Polenne, au travers de ses nombreux voyages, recherche avant tout la liberté. En faisant partie du groupe Colas, le quarantenaire a eu le temps de faire ses preuves afin de pouvoir prétendre être dirigeant d’entreprise. D’ailleurs, il confie que sa motivation première est la liberté. Cette notion est aussi retrouvée dans ses passions comme les sports extrêmes et les sports aquatiques. Lors de ces nombreux séjours dans les îles où il profite de l’océan, il pratique la plongée en apnée, le surf et le kitesurf. Plus encore, Frédéric Polenne a aussi eu le plaisir de grimper les montagnes aux quatre coins du globe ; des Alpes de la France, aux volcans des Caraïbes et des îles de l’océan Indien. Malheureusement, celui qui a établi domicile à Tamarin, n’a pas eu jusqu’ici encore l’occasion de gravir les montagnes mauriciennes. Faute de quoi, il profite du spot de surf de Tamarin pour essayer de dompter les vagues.

EN APARTÉ

Un passe-temps

«J’adore les sport extrêmes, notamment le surf. J’en fais pas mal à Tamarin.»

Sa passion

«J’aime bien voyager et je privilégie souvent des pays insulaires avec des cadres exotiques»