HUILE COMESTIBLE : Le marché monte en gamme
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L’huile est l’aliment de base de la cuisson. Ce qui fait que sa demande est inélastique. Car elle n’est pas impactée par une éventuelle hausse des prix. Ces dernières années, avec l’amélioration du pouvoir d’achat des Mauriciens, la concurrence entre la production locale et les produits importés s’est accentuée.
}Il faut savoir qu’en 2017, le pays a importé pour une valeur de Rs 1,59 milliard d’Animal and vegetable oils and fats – sous lesquels sont également regroupées les huiles comestibles – contre une valeur de Rs 1,42 milliard en 2015.
À Maurice, l’on compte deux raffineries. D’abord, il y a Moroil, qui commercialise la marque Rani. Et le groupe Ramdenee qui représente Rajah. Elles s’approvisionnent auprès d’importants producteurs, à l’instar de Nidera et de Dreyfuss. Ensemble, elles fournissent 90 % du marché local. Les 10 % restants d’huile comestible sont fournis par les importateurs.
}En 2016, nous avons importé 18 658 tonnes d’huile à des fins de raffinage et en avons produit 17 937 tonnes. Durant la même année, le Mauricien a consommé en moyenne 19,44 kilos d’huile, soit 53,26 grammes par jour.
S’agissant des importations, l’on constate un réel intérêt pour des huiles alimentaires de meilleure qualité et polyinsaturés. Une demande qui émane autant des Mauriciens que des expatriés soucieux de leur santé. Ainsi, de 2015 à 2016, l’importation d’huile végétale à base de soja a augmenté de Rs 93 millions à Rs 165 millions. Pour l’huile de tournesol, là aussi, une tendance nette se dessine. La valeur des importations est ainsi passée de Rs 25 millions en 2015 à Rs 49 millions en 2016.
}De l’avis de Christina Sam See Moi, Senior Manager - Commercial à Innodis, il est clair qu’il y a un fort engouement pour les huiles comestibles de meilleure gamme. La compagnie commercialise la marque Sunbeam de la Malaisie. Celle-ci se décline en quatre variétés : Sunflower Oil, Soyabean Oil, Canola Oil et Corn Oil.
}RUDE CONCURRENCE
Si la concurrence est rude sur le marché, la marque Sunbeam se démarque par sa qualité supérieure, fait-elle remarquer. D’où la nécessité pour Innodis de proposer aux consommateurs un produit qui puisse répondre à leurs goûts et à leurs besoins. «La raison est simple : les Mauriciens sont de plus en plus conscients de la nécessité de prendre soin de leur corps et de faire attention à ce qu’ils consomment. D’ailleurs, même les producteurs locaux s’adonnent à des importations de certaines variétés d’huile comestible pour diversifier leurs offres», soutient Christina Sam See Moi.
}Même son de cloche du côté d’Il Moro Venezia, aussi connue comme Produits Alimentaires Italiens. Poobaa Rajaratnam, le Managing Director, identifie la concurrence comme étant le principal défi des opérateurs du secteur. Commercialisant une quinzaine de marques, dont Dececco en provenance d’Italie, l’entreprise a choisi de se tourner vers une clientèle de niche, à savoir l’hôtellerie. «Il y a aussi des hypermarchés avec lesquels nous travaillons mais le gros de notre stock est destiné aux hôtels», indique-t-il.
}Environ 14 000 litres d’huile d’olive sont ainsi importés annuellement. Selon Poobaa Rajaratnam, il y a une forte demande dans le milieu hôtelier pour l’huile d’olive sans doute parce que les touristes sont sensibilisés à la nécessité de préserver leur santé. Et d’ajouter qu’Il Moro Venezia met l’accent sur la qualité pour se différencier de la concurrence, tout en reconnaissant que l’huile d’olive n’est pas à la portée de toutes les bourses.
La fluctuation des cours mondiaux des matières premières et celle du dollar pèsent aussi lourd dans la balance, comme l’indique Christina Sam See Moi. Le consommateur fait ainsi son choix généralement en fonction de ses besoins, de ses habitudes, de ses préférences, et de ses moyens. Et notre interlocutrice de conclure : «L’huile comestible aura toujours sa place en cuisine. De ce fait, le marché devrait avoir une croissance stable dans les années à venir, même si le type d’huile consommé pourrait évoluer dans le temps».
