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Bonne gouvernance : Maurice dans le top 3 africain

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Bonne gouvernance : Maurice dans le top 3 africain | business-magazine.mu

Avec les changements prévus dans le nouveau code de bonne gouvernance entré en vigueur le 1er juillet, Maurice franchit une nouvelle étape et se classe désormais dans le peloton de tête en Afrique.

Depuis le 1er juillet, les compagnies cotées sont tenues d’appliquer les recommandations du nouveau code de bonne gouvernance (les autres n’ayant aucune obligation). Comment se passe cette transition ? Nous avons posé la question à Juan Carlos Fernandez Zara, CEO du Mauritius Institute of Directors (MIoD), et John Chung, Managing Partner de KMPG.

Ce n’est que vers la fin de l’année ou en 2018 que l’on pourra voir les premiers effets du nouveau code, lorsque les compagnies concernées vont commencer à publier leurs bilans financiers, explique John Chung. La phase de transition entre l’ancien et le nouveau codes n’est pas nécessairement une sinécure, même si les sociétés cotées ont acquis de l’expérience avec le premier code. «Si certaines compagnies ont déjà enclenché les grandes manœuvres en vue de s’y conformer, nous prévoyons cependant quelques difficultés dans l’interprétation et la mise en oeuvre», poursuit le responsable de KPMG.

Le nouveau code implique effectivement un changement majeur lorsqu’on le compare au code précédant, pas au niveau du contenu, mais plutôt eu égard à la façon dont les entreprises devront communiquer sur l’application des principes. Juan Carlos Fernandez Zara souligne d’ailleurs qu’avec l’ancien code, qui date de 2003, les entreprises pouvaient simplement dire qu’elles adhéraient aux provisions du code. Désormais tout change: les entreprises devront aller plus loin, dit-il, en expliquant le processus de mise en œuvre de chacun des principes, qui sont généraux et abstraits, puis expliquer comment leur pratique reflète l’esprit du principe de gouvernance dont il est question. C’est là le défi principal pour les entreprises.

Un défi permanent

Interrogé sur le state of preparedness des entreprises cotées en Bourse qui devront s’y conformer, il répond: «Nous pensons que de nombreuses entreprises sont presque prêtes. Pour les entreprises qui ont encore besoin d’éclaircissements, le MIoD dispense de la formation sur l’application du nouveau code, notamment en examinant les différents principes en profondeur. Nous encourageons vivement les entreprises à participer ou nous contacter à ce sujet, afin d’être prêtes à relever le défi qui les attend

Entre-temps, une étude menée par l’Association of Chartered Certified Accountants (ACCA) et le cabinet KPMG de Singapour vient souligner les efforts du pays en matière de gouvernance d’entreprise. Ce rapport intitulé Balancing Rules and Flexibility for Growth, démontre en outre que, de manière générale, les standards des codes de bonne gouvernance en Afrique sont bien alignés par rapport aux principes de bonne gouvernance de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) émis en 2015.

Maurice se classe 3e derrière l’Afrique du Sud (1er) et le Kenya (2e). Le Nigeria et l’Ouganda complètent le Top 5 africain de ce classement. Le rapport note que «South Arica is clearly a leader and is at the forefront of corporate governance (…) South Africa has been relatively progressive in corporate governance regulation since the introduction of the King Code in 1994». Et d’ajouter que «Mauritius also performed strongly with their recently revised codes.» Le rapport établit un baromètre des forces et faiblesses de chaque pays. Les forces de Maurice sont sur les plans suivants : ‘disclosures’, ‘assurance’ et ‘performance évaluation’. Tandis que ses faiblesses concernent plutôt les ‘remuneration structures’, la ‘board composition & diversity’ et le ‘remuneration committee.’

Et John Chung de faire ressortir que «ce classement nous dit aussi avec qui nous devons nous mesurer sur le plan de la bonne gouvernance et qui sont nos compétiteurs directs dans ce domaine. La bonne gouvernance représente un défi permanent. Elle n’est pas statique, elle évolue avec le temps. Notre ancien code était basé sur le concept ‘comply or explain’ tandis que maintenant Maurice a adopté le système ‘Apply and explain’. L’Afrique du Sud et Maurice sont les deux seuls pays fonctionnant selon ce système ; cela représente déjà une certaine évolution. Avec la mise en application du nouveau code, les compagnies cotées doivent maintenant revoir leur mode de fonctionnement.

Pour le CEO du MIoD, en suivant le Comply or explain, les entreprises devaient uniquement expliquer pourquoi elles avaient dévié de certains principes. Lorsqu’elles suivaient les principes du code à la lettre, elles n’avaient pas à fournir des explications. Or, soutient-il, «avec le nouveau code, les entreprises devront suivre le concept d’‘Apply and explain’ qui nécessite l’application de principes qui sont beaucoup moins descriptifs.»