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Brexit : vers une baisse de 10 % de l’exportation de textile

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Brexit : vers une baisse de 10 % de l’exportation de textile | business-magazine.mu

Maurice exporte des produits de textile et d’habillement pour un montant de Rs 6,5 milliards vers l’Angleterre. Ce chiffre d’affaires est généré par une quinzaine de compagnies textiles, qui totalisent environ 20 000 employés. La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne pourrait avoir de lourdes conséquences sur ce secteur, estime Lilowtee Rajmun, directrice de la Mauritius Export Association (MEXA). D’ailleurs, les opérateurs commencent déjà à ressentir les effets de la dépréciation de la livre sterling. Depuis le vote en faveur du Brexit, la monnaie britannique a dévissé, perdant 8,5 % de sa valeur. Le mardi 19 juillet, elle s’échangeait à Rs 47,89 contre Rs 52,42 le 23 juin.

 «Nous ressentons déjà les effets négatifs du Brexit sur ce secteur. D’abord, pour toutes les commandes que nous avons fixées avant le Brexit, ce que nous appelons dans notre jargon ‘contracted-out orders’, les prix ont déjà été fixés. Autrement dit, nous ne sommes plus en mesure de les renégocier», soutient-elle. Ainsi, sur ces commandes, la directrice de la MEXA avance que le secteur accusera une perte de 11 % sur les prix. «Il ne faut pas oublier que nous travaillons avec une marge de 7-8 % pour ces commandes. En d’autres mots, nous savons déjà qu’avec les commandes que nous produisons, nous enregistrerons des pertes», ajoute-t-elle.

 La diversification pas une solution

De plus, la dépréciation de la livre sterling incitera les distributeurs à diminuer leurs commandes. Ce qui fait dire à Lilowtee Rajmun que l’impact se fera sentir également au niveau du volume. Du reste, la MEXA s’attend à une baisse de 10 % en termes de quantité.

La solution réside-t-elle dans la  diversification de nos marchés ? Lilowtee Rajmun n’est pas de cet avis. «Tout le monde parle de la diversification comme l’une des solutions pour endiguer ce problème. Nous devons être réalistes. Cela prendra au moins deux saisons pour diversifier. Par ailleurs, il ne faut pas oublier qu’une centaine de pays exportent vers l’Angleterre et qu’ils se tourneront aussi vers des marchés alternatifs», observe-t-elle.

Pour la directrice de la MEXA, il est essentiel que le Budget prenne en considération l’impact du Brexit sur les exportations. «Les acheteurs britanniques sont actuellement dans une situation de crise. Nous devrons leur proposer des solutions afin de maintenir nos exportations sur le marché anglais. Il est important que le Budget vienne de l’avant avec des solutions», soutient-elle.