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Compensation salariale : productivité versus salaire minimal

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Compensation salariale : productivité versus salaire minimal | business-magazine.mu

Le premier round des négociations tripartites réunissant le patronat, les syndicats et le gouvernement pour décider du montant de la compensation salariale pour les 450 000 employés du secteur privé démarre ce mercredi sous la présidence du ministre des Finances, Xavier Luc Duval.

La hausse salariale qui sera avalisée concernera cette année seulement le secteur privé en raison de l’application du rapport du Pay Research Bureau. Elle prendra effet à partir de janvier 2014. C’est sur la base de prévisions d’un taux d’inflation de 3,7 % pour l’année 2013 que le quantum de la compensation sera décidé.

Dans une déclaration à Business Magazine, Xavier Duval a donné l’assurance qu’il sera à l’écoute du patronat et du syndicat. Il a toutefois réservé ses commentaires à la question de savoir s’il dispose d’une meilleure marge de manœuvre financière qu’en 2012.

« On va prendre en compte tous les critères mis sur la table pour pouvoir déterminer la compensation salariale. En sus de l’inflation, il sera aussi question de la croissance, du chômage et de la productivité», a-t-il déclaré.

Vincent D’Arifat, président de la Mauritius Employers’ Federation (MEF), indique qu’il sera question pendant la première réunion d’une prise de contact et d’être à l’écoute des demandes qui seront formulées. « La position de la MEF est de réaffirmer la réalité économique. Il y a beaucoup d’objectifs qui ont été fixés, mais qu’on n’arrivera pas à atteindre en 2013 », dit-il.

Consolider l’emploi

La priorité réelle qui prime au-delà de la compensation salariale, selon Vincent d’Arifat, est de consolider les emplois existants et trouver des moyens pour en créer plus. « Il n’y a pas de ‘one size fits all’ pour la compensation salariale. L’inflation demeure un des critères clés. Il faut aussi prendre en considération la productivité », ajoute Vincent d’Arifat.

Reaz Chuttoo, l’un des porte-parole de la Confédération des Travailleurs du Secteur Privé (CTSP), recommande l’institution d’un forum pour discuter de la profitabilité des entreprises. Et d’ajouter qu’il faut faire le point sur la reconnaissance syndicale au sein des entreprises avant d’utiliser la productivité comme argument.

La CTSP réclame, avant tout, et depuis deux ans d’ailleurs, l’introduction d’un salaire minimal de Rs 13 675. Ce chiffre a été calculé à partir du Household Budget Surveyqui prend en compte les dépenses mensuelles d’une famille de quatre personnes qui consomment les produits les moins chers. « Nous réclamons une compensation salariale de 5 % (Rs 685), qui est aussi notre estimation de l’inflation à décembre 2013 sur un salaire minimal de Rs 13 675 qui devrait être introduit», souligne Reaz Chuttoo.

Atma Shanto, négociateur de la Fédération des Travailleurs Unis (FTU), abonde dans le même sens. Il est temps d’abolir l’apartheid salarial, selon lui. « La FTU propose un salaire minimal de Rs 11 400 et une compensation salariale de 5 % basée sur les prévisions inflationnistes pour décembre 2013», indique Atma Shanto. Selon lui, il est temps que le secteur privé arrête de se servir de la crise financière comme excuse pour faire croire qu’il n’a pas les moyens de payer la compensation salariale aux employés : « En toute franchise, les employés du secteur privé devrait bénéficier d’une compensation réelle d’au moins 10 % pour éliminer cet apartheid salarial».

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