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Crédit à la construction : attention danger !

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Crédit à la construction : attention danger ! | business-magazine.mu

Le crédit à la construction atteint Rs 75,6 milliards, soit plus de 23 % du PIB. La hausse de crédit dans ce secteur soulève des appréhensions car si les prix de l’immobilier augmentent, cela représentera une source de vulnérabilité pour le système financier.

Le dernier Financial Stability Report met en lumière le danger d’une trop grande exposition des banques à la construction car le crédit accordé au secteur a augmenté rapidement ces dernières années.

La Banque de Maurice exprime son inquiétude sur l’impact potentiel de cette hausse du crédit sur la stabilité financière : «it could potentially become a source of vulnerability for the financial system», évoquant même une «anecdotal evidence that property prices are rising significantly in Mauritius.»

Durant l’année écoulée, le crédit à la construction a connu une forte croissance (+9,8 %) pour s’établir à Rs 75,6 milliards à fin avril, comparé à Rs 68,9 milliards en avril 2013. Le secteur touristique, également fortement endetté (Rs 47,9 milliards), a vu son crédit augmenter de 6 % sur la même période, tout comme le secteur financier. Du côté du secteur manufacturier, le niveau de crédit est resté quasi-stable durant les douze mois écoulés, pointant à Rs 17,9 milliards. Tandis que le crédit accordé à la construction a presque doublé en quatre ans. Ainsi, entre septembre 2009 et septembre 2013, il est passé de Rs 39 milliards à Rs 73 milliards, soit 20,4 % du PIB, comparé à 14,1 % en septembre 2009. Actuellement, le crédit à la construction a gonflé à quelque 23,4 % du PIB, atteignant Rs 75,6 milliards.

Créances douteuses : Rs 6,1 Md

Selon les observateurs, c’est surtout l’expansion de l’Integrated Resort Scheme et du Real Estate Scheme qui est à l’origine du boom observé ces dernières années dans le crédit à la construction. En outre, l’environnement de faible taux d’intérêt et des offres de prêt-logement très compétitives proposées par les banques commerciales ont également contribué à dynamiser le crédit à la construction.

Par ailleurs, le niveau de créances douteuses dans le secteur de la construction a connu une augmentation, passant de Rs 2,7 milliards en septembre 2009 à Rs 6,1 milliards en septembre 2013. Ainsi, la part du secteur de la construction dans les créances douteuses totales est passée de 30,5 % à 41,4 %.

Pour tenter de réduire l’expansion rapide de crédit au secteur de la construction, la Banque de Maurice a introduit, en octobre dernier, une série de mesures macro-prudentielles, visant à mitiger les risques à la stabilité financière et renforcer la solidité des banques. Ces mesures macro-prudentielles incluent, entre autres, des provisions et des limites concernant certains secteurs jugés sensibles, à commencer par la construction, mais aussi le tourisme et le «personal loan».

La vigilance est de mise car le « credit risk » demeure un des principaux risques pesant sur les banques mauriciennes, fait ressortir le régulateur : «credit risk remained one of the main risks that banks face in Mauritius as advances constitute around 62 per cent of total banking assets.»

Ce qui n’est pas pour plaire à tous les opérateurs du secteur de la construction. L’un d’entre eux explique que la construction est un secteur particulier qui opère naturellement par endettement : «Par exemple, le client avance 10 %, mais l’entrepreneur doit trouver davantage au niveau de ses propres fonds pour injecter dans le projet et ce cash-flow doit être soutenu par l’emprunt bancaire. » Toutefois, il reconnaît que le niveau de crédit est élevé car les opérateurs ont dû emprunter pour soutenir l’expansion rapide du secteur dans les années 2000. Un autre opérateur connu sur la place maintient, de son côté, que les banques doivent continuer à jouer le jeu en débloquant du crédit en faveur des entrepreneurs. Selon lui, « il serait dangereux pour l’économie que subitement les banques bloquent tous les crédits au secteur de la construction.»

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