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Discours-programme – Un quinquennat sous le signe de la continuité

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Discours-programme - Un quinquennat sous le signe de la continuité | business-magazine.mu

Le discours-programme polarisera toute l’attention ce vendredi. Il sera lu par le président de la République, Pradeep Roopun, à l’Assemblée nationale. Il énoncera la vision du gouvernement pour les cinq prochaines années tel qu’énoncé dans le manifeste de l’Alliance Morisien, à savoir que ce quinquennat sera placé sous le signe de la continuité. D’ailleurs, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a mis l’accent sur le fait que «la continuité vous donne la garantie de stabilité et de progrès dans la durée».

De toute évidence, le discours-programme devrait annoncer un modèle de développement inclusif prônant un équilibre entre l’économie, le social et l’environnement. Les îles éparses, à l’instar de Rodrigues, de Saint Brandon, d’Agalega et des Chagos, ne seront pas oubliées.

Selon l’économiste Manisha Dookhony, il s’agira pour le gouvernement de prendre des actions «pour renverser certaines courbes économiques posant problème : chômage des jeunes, investissement privé faible, dette des ménages et consommation, entre autres. J’espère que ce discours apportera les premières notes d’une stratégie de développement socio-économique et écologique intégrale qui ne soit pas en approche fragmentaire».

Pour le consultant en économie, Sadek Ruhmaly, le chef du gouvernement aura des défis de taille à relever. «Pravind Jugnauth doit est l’architecte d’une stratégie osée, basée sur des réformes et la modernisation accélérée des institutions. Cela, afin que les contraintes structurelles qui encombrent la voie vers une économie à haut revenu soient dissoutes».

Sous cette mandature, il sera important d’adresser les priorités. Manisha Dookhony en esquisse les grandes lignes : «Entre autres mesures, nous devons miser sur la diversification de l’offre et de nos marchés, l’intégration dans les chaînes de valeur et clusters régionaux, rassurer les investisseurs pour un regain de confiance, cibler les investissements créateurs d’emplois pour nos jeunes et renforcer l’inter-relativité secteur privé, secteur académique et secteur public pour créer un écosystème d’innovation et d’efficience». 

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Veiller aux fondamentaux

Mais la tâche ne s’annonce pas facile. Le gouvernement devra rester attentif aux fondamentaux, maintenir la croissance et préserver la dynamique de modernisation tout en maîtrisant le déficit budgétaire et le coût de la vie. «La croissance de Maurice pour l’an 2020 est estimée est à 3,8 % et le taux d’inflation à 2,3 %. Nous disposons d’importantes réserves en devises, d’une forte demande intérieure, d’un taux de chômage contenu en dessous de 7 %, d’un secteur des services dynamique et d’accords de gouvernements à gouvernement robustes. Mais l’absence d’investissement privé pourrait plonger le pays dans une spirale inflationniste des dépenses publiques et donner lieu à une hausse du ratio dette/Pib».

Et Manisha Dookhony de conclure : «Le discours-programme ne devra pas être de belles paroles en l’air. Il doit se concrétiser, par exemple, par une réelle politique de formation des métiers de demain. Par ailleurs, nous sommes 166e au classement des genres du forum international. On peut certainement s’améliorer dans les cinq prochaines années. Ce gouvernement devra mettre l’accent sur l’engagement féminin dans l’économie à tous les niveaux pour générer la parité. Et il devra faire de la diplomatie économique une priorité forte de l’action étrangère, surtout vis-à-vis de l’Afrique. Finalement, ce discoursprogramme devra nécessairement s’inscrire dans la démarche du développement durable ,que ce soit dans le tourisme, le secteur manufacturier ou même dans le mode de consommation des Mauriciens. »