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Innovation – Exploiter le plein potentiel de l’or digital

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Innovation - Exploiter le plein potentiel de l’or digital | business-magazine.mu


Le pays ne figure pas encore dans le gotha des économies numériques. En s’engageant dans la voie de l’intelligence artificielle, l’on amorce un virage dans la direction de la révolution 4.0. 

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Avec une modeste 45e place dans le Global Competitiveness Report 2017- 2018 du World Economic Forum, Maurice ne se classe pas dans le premier niveau des économies à forte dynamique technologique. N’empêche, l’on peut se permettre d’être optimiste quand on sait que 70 % de la population est âgée de moins de 50 ans, dont 38 % sont dans la tranche des 0-19 ans. Ce qui fait dire à un spécialiste que «Maurice est prêt à accueillir la révolution technologique et la transparence qui l’accompagne».

Fondamentalement disruptive, l’avènement de l’intelligence artificielle entraîne dans son sillage des changements autant espérés qu’imprévisibles. L’intelligence artificielle gagne tous les aspects de la vie quotidienne, privée et professionnelle. «Nous avons des solutions innovantes à proposer dans différents secteurs. L’intelligence artificielle évolue très rapidement. Une application rapide des mesures nous permettra de rattraper le retard pris sur l’Afrique et de retenir les investisseurs», déclare Dev Hurkoo, directeur général de Rogers Capital Technology. 

Si l’on aspire à une meilleure pénétration des nouvelles technologies, il faudra jouer à fond la carte de la formation. Sous ce chapitre, le Group Chief Human Capital Officer d’IBL, Hubert Gaspard, estime que «les mesures budgétaires touchant à la formation seront cruciales au développement de ce domaine innovant».

Même son de cloche du côté de Rogers Capital qui insiste qu’il faut investir dans la formation pour se doter d’un vivier de compétences. De même, il est nécessaire d’embaucher des experts au sein de nos institutions.


Meilleur encadrement

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Le Budget 2018-19 jette les bases pour créer une infrastructure propice à l’essor des nouvelles technologies. Ainsi, un National Regulatory Sandbox Licence Committee sera institué. Il regroupera des représentants de la Banque de Maurice, de l’Economic Development Board (EDB) et de la Financial Services Commission (FSC). Sa mission : mieux encadrer les opérations et les demandes de permis. «Les demandes de Sandbox Licensing prennent beaucoup de temps car les dossiers sont complexes et techniques. Au niveau de la FSC, de l’EDB et des institutions liées à la FinTech, c’est une condition sine qua non que de s’entourer des meilleures ressources expertes», argue Dev Hurkoo.

Se propageant comme une «vague technologique qui emporte toutes les résistances», dixit Dev Hurkoo, l’intelligence artificielle apporte des défis à de multiples niveaux, que ce soit administratif ou législatif. La propriété intellectuelle devient, par exemple, un sujet extrêmement complexe à traiter dans certains cas. Les juristes internationaux, experts dans la Blockchain, ont récemment salué une première mondiale dans les Bahamas, où un accord tripartite entre l’État, les opérateurs et le régulateur a été signé pour encadrer le secteur des nouvelles technologies. Car l’intelligence artificielle arrive avec son lot de vocabulaires techniques et de réinvention des processus pouvant être déroutants pour l’ensemble des acteurs et clients. «Personne ne peut prédire la forme que prendront les nouveaux supports. Les opérateurs ont tout intérêt à embrasser les innovations plutôt que d’y résister car, comme l’a démontré la libéralisation des télécommunications, chacun arrivera à trouver comment se repositionner», affirme Dev Hurkoo.

À Maurice, le FSC aura la charge de fournir un cadre régulateur pour accompagner les investissements à base d’actifs numériques, tels les bitcoins ainsi que le fonctionnement de leur marché de transactions. L’effervescence autour des crypto-actifs comme le bitcoin provoque des rappels à l’ordre et mises en garde des banques centrales. 

Il est nécessaire de bâtir l’industrie sur des bases solides car l’intelligence artificielle soulève des problématiques liées à la sécurité. D’où la volonté du gouvernement d’investir dans les infrastructures pour assurer la cyber-sécurité. 

Selon le Global Competitiveness Report, de manière générale, la valeur ajoutée apportée par l’innovation n’est pas encore valorisée, ce qui explique qu’elle n’est pas calculée dans le Pib. Pourtant, l’hébergement et l’accumulation de volumes pharaoniques de données représentent une immense valeur commerciale. Un processus qui s’accélère avec l’Internet des objets. 

Les PME ont tout à gagner à adopter l’intelligence artificielle. Or, l’utilisation des nouvelles technologies nécessite des investissements conséquents. Ce qui amène un opérateur à dire qu’il faudrait accorder un plus grand soutien aux start-up. «Si nous soutenons une centaine de projets qui nécessitent chacun un  investissement de Rs 10 millions, cela permettra de booster l’économie et d’ouvrir des perspectives méconnues», observe-t-il. Et d’ajouter : «Une enveloppe de Rs 100 millions a été allouée au projet E-Health. L’on se demande si ce sera une initiative d’État à État. Il se pourrait bien que ce soit une société étrangère qui rafle le contrat. Il est grand temps qu’on alloue les projets d’envergure à des consortiums locaux afin de créer de la compétence locale et pouvoir s’exporter». 

’intelligence artificielle pourrait, par ailleurs, impacter sur l’emploi avec une polarisation des compétences entre les métiers très qualifiés et ceux à faible niveau de compétences. À ce propos, Hubert Gaspard commente : «Dans le secteur bancaire, le conseil client a énormément évolué avec l’arrivée des nouvelles technologies. C’est un marché incontournable qui s’accompagne de nouveaux métiers et qui donne de la valeur ajoutée, faisant évoluer les métiers traditionnels». Ainsi, l’innovation technologique permet de se libérer entièrement de certaines tâches pour fournir un service personnalisé de meilleure qualité. Dès lors, le défi qu’auront à relever les entreprises est de faire preuve d’agilité et d’accompagner la transformation des compétences. De même, l’évocation de l’intelligence artificielle cristallise des peurs de perte d’emploi auxquelles l’entreprise peut répondre en misant sur la formation et la mise à niveau du personnel. Autant de facteurs qui rendent nécessaire une véritable «acculturation» par rapport à l’intelligence artificielle dans les différentes strates d’une entreprise afin qu’elle puisse en tirer tous les avantages, insiste Hubert Gaspard. 

L’intelligence artificielle dépasse le simple cadre de la technologie. Il peut aussi toucher le processus électoral. Par exemple le recours aux nouvelles technologies peut permettre à la diaspora mauricienne de voter en ligne. Le champ du possible reste très vaste. 



S’inspirer des pays nordiques Maurice doit s’inspirer des pays nordiques qui sont parmi les plus avancés en termes de pénétration de l’intelligence artificielle. Pourquoi ? Parce que leurs populations ont un haut niveau de confiance dans le traitement de leurs données. Dans un contexte de confiance et de transparence, dénué de velléités de répression ou d’empiètement sur les droits privés, la révolution 4.0 se situe alors non seulement au niveau technologique, mais promeut aussi des avancées sociétales.

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