Type to search

Actualités Autres

Production électrique: les implications d’un éventuel recours au gaz naturel liquéfié

Share
Production électrique: les implications d’un éventuel recours au gaz naturel liquéfié | business-magazine.mu

Le gouvernement semble décidé à aller de l’avant avec l’importation de gaz naturel liquéfié (GNL) qui pourrait être utilisé comme matière première pour la production d’électricité. Au ministère de l’Énergie, un comité a été récemmentmis sur pied pour étudier la question.

Les autorités mauriciennes envisageraient d’importer le gaz liquéfié du Mozambique. Khalil Elahee, spécialiste dans le domaine de l’énergie à l’Université de Maurice, explique qu’aujourd’hui le gaz naturel liquéfié est l’énergie la plus demandée au monde. C’est la raison pour laquelle, le nombre de fournisseurs de GNL est en hausse. Le Qatar, la Chine, la Russie, les États-Unis, le Mozambique et la Tanzanie sont aujourd’hui les plus gros producteurs et fournisseurs de gaz naturel liquéfié.

«Le GNL est très prisé car il est proposé à un prix abordable. De plus, il est moins polluant que le charbon et le pétrole. C’est un combustible qui peut être utilisé dans les transports ou encore le chauffage. Son utilisation permettrait à Maurice de faire un pas de plus dans l’utilisation des énergies renouvelables», souligne Khalil Elahee.

Avant de s’engager dans l’importation de gaz naturel liquéfié, il est essentiel de mettre en place des infrastructures adéquates. «Il faut toute une réflexion sur la question. Le gaz naturel liquéfié sera importé sous forme liquide et une fois à Maurice, il sera gazéifié et vaporisé», précise l’expert. Or, valeur du jour, le pays n’est pas suffisamment équipé pour procéder à la gazéification d’un tel produit, ne disposant que de centrales de 2 à 3 mégawatts.

Investissements onéreux

Il ressort que les autorités souhaiteraient importer le gaz naturel liquéfié en petite quantité. Mais avec une demande de pointe de 400 à 450 mégawatts, il faudra de gros volumes de GNL pour la production d’électricité, fait ressortir Khalil Elahee. Et d’ajouter que pour répondre à une telle demande, il nous faudrait une centrale de 300 mégawatts. Ce qui, selon l’expert, requerra des investissements se situant entre Rs 10 milliards et Rs 20 milliards.

Vu l’investissement conséquent, il faudra attendre trois à quatre ans avant de s’engager dans cette voie. Pour rentabiliser les investissements, l’État pourrait être amené à passer le coût aux consommateurs. «Nous nous retrouverons dans la même situation que la France qui, dans les années quatre-vingt, avait investi massivement dans le nucléaire. Pour recouvrer cet investissement, le gouvernement avait encouragé les Français à utiliser cette forme d’énergie. Suivant cette logique, on pourrait dire adieu au projet de mix énergétique», observe Khalil Elahee. L’expert en énergie préconise plutôt le gaz naturel liquéfié comme une solution de transition pour les 30 à 40 prochaines années. Car, selon lui, au-delà de 2040-2050, nous avons une chance de produire du GNL à partir de déchets ou de la bagasse.

Tags:

You Might also Like