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Salaire minimum – Impact positif sur le coefficient de Gini

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Salaire minimum - Impact positif sur le coefficient de Gini | business-magazine.mu

Adopté en janvier 2018, le salaire minimum participe à une volonté de corriger les inégalités salariales. Plus de 120 000 employés sont concernés, dont 20 000 dans la zone franche. Le président du National Wage Consultative Council, Beejaye Appanah, révèle qu’une étude a été réalisée en janvier dernier afin d’évaluer l’impact de cette politique salariale autant sur les entreprises que sur le tissu socio-économique.

Premier constat : le salaire minimum a eu un impact positif sur l’économie. «Nous avons notamment noté une amélioration de la performance de la plupart des indicateurs économiques, soit l’emploi, la consommation et la distribution. Il faut également souligner que le salaire minimum a permis de réduire, même si ce n’est pas de manière conséquente, les écarts de salaires», fait-il ressortir. En outre, depuis l’introduction du salaire minimum, une baisse du coefficient de Gini a été notée. Ce qui révèle un rétrécissement de l’écart au niveau des salaires et un recul de la pauvreté, observe Beejaye Appanah.

PÉRIODE DE TRANSITION

Il est rejoint par le ministre du Travail, Soodesh Callichurn, qui soutient que le gouvernement a mis en place des mesures d’accompagnement pour soutenir les petites et moyennes entreprises (PME) dans cette période de transition. «Il était important d’apporter un équilibre dans les salaires car un nombre conséquent d’employés touchaient des salaires dérisoires. De manière générale, il n’y a pas eu de pertes d’emplois liées au salaire minimum comme l’appréhendaient certains opérateurs économiques», souligne-t-il. Et de faire ressortir que le gouvernement continuera à soutenir les PME pour qu’elles soient partie intégrante de la croissance du pays.

Or, certaines PME, notamment, celles engagées dans le textile ont subi de plein fouet l’entrée en vigueur du salaire minimum. À titre d’exemple, Chemiserie Bellvill and Co. Ltd, qui produit en moyenne 250 à 300 chemises par jour, a dû augmenter de Rs 20 le prix de vente d’une chemise. Cela à cause d’une hausse de ses coûts de production. Une augmentation significative du salaire minimum risque de mettre à mal le fonds de roulement de la société, appréhende Manoj Juddoo, le Managing Director. «Nous risquons d’arriver à un point de non-retour où surtout notre activité ne sera plus soutenable. Nous anticipons une hausse de Rs 35 par pièce dès l’introduction du nouveau salaire minimum», soutient-il.

Pour garder la tête hors de l’eau, Chemiserie Bellvill and Co. Ltd s’est engagée dans un processus de diversification. Et débutera prochainement l’exportation vers le marché américain avec une première commande de 2 000 pièces. «Nous prenons des commandes de vente six mois en avance. Dès lors, il faut communiquer les prix à nos clients, mais avec cette nouvelle politique instaurée par le gouvernement, nous travaillons dans l’incertitude», ajoute Manoj Juddoo. Il n’écarte pas la possibilité de réduire son effectif.