Tourisme : Tabler sur la promotion touristique pour renforcer l’attrait de la destination

L’île Maurice a connu une augmentation sensible des arrivées touristiques en 2023, ce qui témoigne de l’attractivité de la destination. Pour soutenir cet important secteur pour l’économie du pays, le gouvernement a annoncé des plans d’investissement dans le développement durable, le marketing et la promotion.

Les arrivées touristiques à Maurice soulignent une évolution positive et encourageante après la dure période de la Covid-19. En 2023, les arrivées ont enregistré une hausse remarquable par rapport aux années précédentes, totalisant 305 197 visiteurs au premier trimestre. Ces chiffres témoignent de l’attrait de Maurice en tant que destination touristique et de son succès dans la reprise post-pandémie.

Pendant son discours, le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, a fait plusieurs annonces, dont une augmentation de 25 % du budget de promotion et de marketing de la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA), qui passe de Rs 400 millions à Rs 500 millions. De plus, le gouvernement vise à faire de Maurice une destination certifiée verte d’ici à 2030. Pour améliorer la visibilité de l’industrie hôtelière, le gouvernement prévoit également une  augmentation de 25 % du budget de promotion et de marketing de la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA), qui passe de Rs 400 millions à Rs 500 millions. De plus, le gouvernement vise à faire de Maurice une destination certifiée verte d’ici à 2030. Pour améliorer la visibilité de l’industrie hôtelière, le gouvernement prévoit également une augmentation de 25 % du montant de la participation à des foires internationales (SME Refund Scheme), le portant à Rs 250 000.

Ajmal Tincowree, directeur et Business Consultant de Shamal Travels, accueille favorablement l’initiative d’augmenter de 25 % le budget de promotion et de marketing de la MTPA. Cette mesure, penset- il, aura un impact direct sur la promotion du tourisme à Maurice. Il cite l’exemple de Dubaï, qui investit massivement dans sa propre promotion touristique, soulignant ainsi les efforts déployés par le gouvernement pour soutenir le secteur du tourisme. Cette hausse budgétaire témoigne de l’engagement du gouvernement à stimuler l’industrie touristique et à renforcer l’attrait de Maurice en tant que destination prisée.

Pour Umarfarooq Omarjee, directeur exécutif de The OMJ Company, cette annonce est une bonne nouvelle pour les marchés traditionnels et moins traditionnels, comme la Belgique et l’Italie. Il estime que cela renforcera la stratégie visant à accueillir 1,4 million de touristes.

Cependant, Sen Ramsamy, Managing Directorde Tourism Business Intelligence, estime insuffisant le budget marketing pour tous les marchés internationaux émetteurs. Il critique également le concept de tourisme durable, qu’il considère comme vague et déjà en cours dans le secteur privé depuis un certain temps. Selon lui, les priorités devraient se concentrer sur l’amélioration de l’offre touristique pour encourager les visiteurs à dépenser davantage, l’investissement dans la formation et la création d’emplois pour les jeunes dans le secteur, et la reconsidération de l’image de la destination.

Sen Ramsamy a également exprimé des préoccupations quant à l’absence de mesures phares pour soutenir la croissance du secteur, comme la sécurité des touristes ou encore la propreté de l’île. Il souligne le besoin d’idées nouvelles pour stimuler la croissance du tourisme, afin de créer des emplois locaux plutôt que de dépendre de l’importation de main-d’oeuvre.

Le manque d’intérêt des Mauriciens pour les emplois dans le tourisme est une préoccupation majeure pour le secteur. Malgré une demande grandissante en main-d’oeuvre qualifiée, les postes restent vacants en raison du manque de candidats locaux. L’AHRIM se félicite de la facilitation du recrutement de main-d’oeuvre étrangère annoncée par le ministre, soulignant que renforcer l’effectif hôtelier avec des travailleurs étrangers est essentiel pour offrir le service d’excellence attendu par les visiteurs. L’urgence de la situation est réitérée.

S’engager dans un tourisme durable

L’annonce de la réforme de la Tourism Authority mettant l’accent sur le développement du tourisme durable est une mesure saluée par les opérateurs du tourisme. La prise de conscience de l’importance de la préservation de l’environnement et du soutien aux communautés locales exige des entreprises touristiques qu’elles jouent un rôle actif dans cette démarche. L’Association des Hôteliers et Restaurateurs de l’île Maurice (AHRIM) accueille favorablement cette attention portée au tourisme durable et se félicite de la nouvelle responsabilité confiée à la Tourism Authority pour rendre la destination plus respectueuse de l’environnement. Jocelyn Kwok, CEO de l’AHRIM, a exprimé sa satisfaction quant à la volonté du gouvernement de poursuivre la stratégie de protection des zones côtières et la réhabilitation des plages. Il a également salué les mesures renforçant l’agenda national en matière de durabilité, notamment la régénération des sites touristiques, ainsi que les politiques concernant l’eau, l’énergie, les déchets, le plastique et les animaux errants, entre autres.

Ajmal Tincowree estime qu’en capitalisant sur les acquis actuels des groupes hôteliers, il est possible de développer davantage l’industrie touristique en adoptant une approche similaire à celle mise en oeuvre à Rodrigues. Il souligne que l’île Rodrigues est un modèle à suivre en matière de développement touristique durable, illustrant ainsi les succès obtenus grâce à la mise en place de mesures similaires.

Umarfarooq Omarjee souligne que bien que cette mesure soit intéressante, sa mise en place prendra du temps en raison des procédures administratives. Cependant, il souligne également qu’elle permettra de préserver l’attrait tant local qu’international. «Il est du devoir de chacun de réfléchir à la manière de la mettre en oeuvre à titre personnel et local. Par exemple, les restaurateurs peuvent contribuer à promouvoir le tourisme durable en adoptant des stratégies de recyclage. Une telle initiative serait perçue comme une idée novatrice», dit-il.