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États-Unis-Maurice, un partenariat mutuellement bénéfique

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États-Unis-Maurice

Les États-Unis et Maurice entretiennent des liens commerciaux depuis plus de deux siècles. Ceux-ci sont appelés à se renforcer dans les années à venir.

Les liens commerciaux qui existent entre les États-Unis et Maurice ne datent pas d’hier. Les deux pays partagent de longues relations économiques et historiques, qui ont commencé à prendre forme en 1794. «Quelque temps après que les États-Unis ont obtenu leur indépendance, le premier consul américain, John Macarty, a été envoyé à Maurice en 1794», rappelle Shari Villarosa, ambassadrice des États-Unis à Maurice. Celui-ci avait pour mission de faciliter la croissance du commerce américain dans la région de l’océan Indien, mais aussi de plaider pour le nombre croissant de marins américains et de citoyens qui faisaient des affaires et vivaient dans l’ancienne Isle de France.

Les liens commerciaux que partagent les deux pays remontent à plus de deux siècles. Ils sont appelés à se consolider à l’avenir, laisse entendre Shari Villarosa. Ce sont actuellement plus de 25 entreprises et marques américaines qui sont représentées ou installées sur le marché mauricien : des franchises ou opérant sous licence, pour la plupart. Les plus connues sont : Microsoft, Oracle, Hilton, Coca-Cola ou encore Tiffany. Parmi les nouveaux arrivants, on retrouve une entreprise avec des activités dans le photovoltaïque et une multinationale évoluant dans les logiciels 3D et dont le siège est en Californie.

Selon les derniers chiffres de la Banque de Maurice, les investissements directs étrangers des États-Unis totalisaient Rs 1,63 milliard en 2014. Quant aux exportations de produits mauriciens vers les États-Unis, elles sont en croissance, passant de Rs 6,8 milliards en 2013 à Rs 8,06 milliards en 2014. MC Easy Freight agit comme facilitateur pour les entreprises exportant aux États-Unis. Clarel Michaud, Chief Executive Officer, précise : «Nous avons aidé plusieurs grosses entreprises mauriciennes et celles de taille moyenne à pénétrer le marché des États-Unis, en les accompagnant dans toutes les étapes de la chaîne logistique lors des exportations de leurs produits. Nous nous appuyons sur les relations privilégiées que nous entretenons avec Expeditors. Nous donnons à nos clients un maximum d’informations fiables, telles que les réglementations douanières à respecter, les changements à venir par rapport à l’approche environnementale des entreprises américaines, qui constituent un des principaux critères d’achat là-bas

Un marché attrayant pour les Américains

Malgré la distance qui sépare les deux pays, Maurice est considérée par les investisseurs américains comme étant un marché attrayant, et cela pour diverses raisons. L’ambassadrice des États-Unis à Maurice avance que la stabilité politique, la primauté des droits, les tribunaux justes et impartiaux, les politiques budgétaires saines, un faible taux d’inflation et de faibles taxes sont autant d’éléments qui attirent les investisseurs américains. «Les investisseurs américains font confiance aux sondages indépendants et crédibles, à l’instar du World Bank Doing Business Report ou encore le Transparency International Assessment. Mais s’il est difficile pour un Américain de localiser Maurice sur une carte, il est conscient de sa bonne réputation en affaires», soutient-elle.

Un avis que partage Vidia Mooneegan, Managing Director de Ceridian (Mauritius), entreprise américaine qui compte plus d’une quinzaine d’années de présence à Maurice. «La stabilité politique est un des éléments qui attirent particulièrement les investisseurs et des compagnies américains. Comparé à bien des pays en Asie ou encore en Afrique, Maurice propose un environnement en toute sécurité où il fait bon vivre et travailler.» Il estime aussi que le soutien que le gouvernement apporte aux investisseurs étrangers et aux secteurs émergents est un des points forts de Maurice : «À Maurice, on peut trouver d’excellents talents avec une attitude appropriée. La diversité de notre main-d’œuvre, qui évolue dans divers secteurs, attire les investisseurs américains. De plus, nous sommes familiers avec l’anglais et notre culture des affaires se rapproche de celle de l’Occident.»

Pour Paul Bunting, Country Manager de Microsoft îles de l’océan Indien et du Pacifique francophone, Maurice est une des économies les plus avancées de la région Afrique et océan Indien, avec un monde des affaires qui se développe continuellement. «Dans la région, c’est un marché où nous avons une forte demande pour des solutions informatiques d’entreprise modernes et complexes qui sont mises en place par nos partenaires locaux. C’est ce qui explique la venue de la multinationale à Maurice», souligne-t-il.

Second marché pour le textile mauricien

Tout comme l’Europe, les États-Unis sont considérés comme un allié économique fidèle de Maurice. Ils constituent un solide appui pour l’avancement de l’économie. Par exemple, le secteur textile et habillement de Maurice doit son développement aux États-Unis à l’accord unilatéral AGOA (African Growth and Opportunity Act). Aujourd’hui, le marché américain s’impose pour le textile mauricien comme un solide second marché, après l’Europe. «Avec les diverses crises financières que traverse depuis quelques années le Vieux Continent, l’appréciation du dollar américain est bénéfique au textile mauricien, qui n’est plus aujourd’hui tributaire de l’Europe. De plus en plus, les États-Unis confortent leur position en tant que second marché pour le textile mauricien», rappelle Lilowtee Rajmun, directrice de la Mauritius Export Association.

Durant 15 ans, les pays de l’Afrique subsaharienne incluant Maurice ont bénéficié des exportations en franchise de douane sur les États-Unis sous l’AGOA. Le but de cet accord était de promouvoir le commerce entre les États-Unis et l’Afrique, et de créer des emplois. Or, le textile et l’habillement est un des secteurs qui créent des emplois et contribuent à résoudre le problème de chômage. À Maurice, sous l’impulsion de l’AGOA, le textile mauricien se développe rapidement et arrive à se faire une renommée.

Lilowtee Rajmun fait ressortir que grâce à l’AGOA, le textile mauricien a changé de stratégie pour devenir un secteur tourné vers la région. Pour mieux satisfaire sa clientèle et lui proposer une gamme diversifiée de produits, le textile mauricien s’est aussi engagé dans la fabrication de low-end products et de middle/upper-end products. «La gamme ‘middle/upper market’ sort des usines à Maurice tandis que le ‘low-end’ est produit à Madagascar.» L’AGOA a, par ailleurs, encouragé les investisseurs locaux et internationaux à lancer des filatures à Maurice. Ce qui fait qu’aujourd’hui le textile mauricien évolue aussi sur le capital intensif – la fabrication de tissus. L’AGOA a permis au textile mauricien d’améliorer sa compétitivité vis-à-vis de la Chine, du Bangladesh et de jouer la carte régionale.

Cette année, l’AGOA sera renouvelée pour les dix prochaines années. C’est en ce mois de juillet que se fera le renouvellement de l’AGOA pour dix ans. Cependant, après cette période de dix ans, l’AGOA n’existera plus. Lilowtee Rajmun ajoute que le textile mauricien devra commencer à réfléchir à son avenir après l’AGOA. Elle estime qu’il est impératif de diversifier au maximum le textile mauricien pendant les dix prochaines années.

En effet, actuellement, l’Éthiopie, le Kenya, la Tanzanie et l’Ouganda investissent massivement dans le secteur textile. Les dirigeants africains se rendent compte que l’Afrique demeure un des gros producteurs de coton au monde. Ils savent que 70 % de la population africaine a moins de 30 ans et une bonne partie de ces 70 % est sans emploi. Des éléments qui sont susceptibles d’attirer des investisseurs étrangers. D’ores et déjà, des Chinois ont signifié leur intention de s’implanter en Afrique.

Mais l’AGOA ne compte pas que le textile et habillement, mais également 4 000 autres produits. Parmi les bénéficiaires, 57 % sont des entreprises textiles et 43 % sont dans la filière non textile. Ainsi, l’exportation sous l’AGOA rapporte annuellement au pays un montant de Rs 7 milliards.

Le nombre des touristes américains en hausse

Selon les derniers chiffres communiqués par l’ambassade américaine à Maurice, en 2014, plus de 7 300 touristes américains ont visité Maurice, soit une hausse de 26 % comparé à 2013. Au premier trimestre 2015, les chiffres sont également en hausse. 1 900 Américains se sont rendus à Maurice, une hausse de 17 % par rapport à la même période en 2014.

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