Secteur de l’optique: les opérateurs entrevoient une solide croissance
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Un Mauricien sur quatre porte des verres optiques ou des lentilles de contact. Un juteux marché qui alimente la concurrence entre les acteurs du marché de l’optique.
Ces trois dernières années, lemarché de produits optiques a enregistré une croissance soutenue. Farouk Hossen, l’un des plus gros opérateurs du secteur, a connu une progression de son chiffre d’affaires de 5 à 10 % entre 2010 et 2012. De son côté, Mathieu Opticiens a vu son chiffre d’affaires doubler après son expansion. Au total, on compte quelque 50 magasins d’optiques à travers l’île.
àMaurice, on recense plus de 300 000 porteurs de lunettes et de lentilles de contacts, selon les professionnels de l’optique. En moyenne, les Mauriciens changent leurs produits optiques tous les deux ou trois ans. Ainsi, en 2012, selon les chiffres compilés par les opérateurs, entre 100 000 et 150 000 paires de lunettes et de lentilles de contact ont été vendues.
Faire face à la concurrence
Deux principaux facteurs ont contribué à la croissance du marché de l’optique ces dernières années. D’abord, il y a l’évolution démographique avec une plus grande proportion de la population qui est plus à risque d’avoir des problèmes oculaires. Comme le souligne Anoopum Gaya, directeur de Gaya Opticians, « il y a une augmentation dans la population des plus de 40 ans. Ce qui favorise la croissance du marché de l’optique. » Ary Mathieu et Yann Julienne, directeurs de Mathieu Opticiens, abondent dans le même sens : « à partir de 40-45 ans, on doit porter des lunettes car on commence, à cet âge, à devenir presbyte. » L’autre facteur est une prise de conscience des gens sur la nécessité de stabiliser et d’éviter toute détérioration de
leur vue.
Dans ce marché concurrentiel et à forte croissance, le principal atout des opérateurs réside dans la qualité de leurs prestations. « Il y a une confiance déjà préétablie avec nos clients. Nous misons sur l’honnêteté, la qualité de notre service et de nos produits. Mathieu Opticiens a augmenté le nombre de ses succursales de quatre à neuf. Une stratégie qui nous a permis de doubler notre clientèle en 2012. Nous restons constamment en relation avec nos fournisseurs européens, afin de proposer aux Mauriciens des montures à des prix très compétitifs. De plus, grâce à notre laboratoire, nous sommes en mesure de faire le surfaçage des verres et de satisfaire nos clients en l’espace de 48 heures », indique Yann Julienne. Et d’insister que la consultation, qui est un examen complet, n’est pas gratuite chez Mathieu Opticiens, car il s’agit d’un service de qualité, donc rémunéré. Du côté de l’opticien Farouk Hossen, on mise sur une stratégie commerciale touchant le grand
« Nous fabriquons des lunettes qui s’adaptent à toutes les bourses. Il y a des paires de lunettes qui se vendent à moins de Rs 2 000 après une consultation professionnelle. Il faut savoir que nous ne réclamons pas la consultation si la personne achète des verres et la monture chez nous », soutient Farouk Hossen.
Karim Jaufeerally, manager d’Optique Jaufeerally, adapte également ses offres aux besoins d’un marché grand L’opticien propose ainsi des montures de moyenne gamme à partir de Rs 1 500 et des rabais sur ses verres et montures.
Émergence d’un marché parallèle
La bonne santé du marché de l’optique encourage toutefois l’émergence d’un marché parallèle. Les produits optiques sont de plus en plus vendus en ligne sur le net et par les colporteurs à bas prix. On peut ainsi se procurer des lunettes de soleil à partir de Rs 50 et des lentilles de contact de fantaisie à Rs 500. Ce qui n’est pas sans risque, préviennent les opérateurs qui insistent sur la nécessité de solliciter les conseils d’un spécialiste avant l’achat de produits optiques. La faille est dans la loi, soutiennent-ils. En effet, l’Optician Registration Act ne stipule pas que les produits optiques doivent être vendus exclusivement par un spécialiste. « Les gens utilisent ces produits à leurs risques et périls puisqu’il n’y a pas de provisions légales concernant ce type d’achat. On retrouve des lentilles de contact qui souvent ne sont pas de bonne qualité. Alors que les verres correcteurs qui se vendent dans la rue ne sont pas nécessairement adaptés aux besoins visuels de la personne. De même, les lunettes de soleil, sans protection UV, au lieu de protéger les yeux, peuvent au contraire leur causer des dégâts », prévient Yann Julienne. Et Farouk Hossen de renchérir : « En tant que professionnel, nous sommes contre la vente des lunettes sans prescription. Il y a eu des cas où des personnes ont souffert de blessures à la cornée à cause de l’utilisation de lentilles de contact de mauvaise qualité. »
