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La zone euro rechute

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Les marchés financiers européens, américains et asiatiques ont connu un nouvel accès de faiblesse alors que la crise dans la zone euro se rappelait aux bons souvenirs des investisseurs. Aujourd’hui, c’est la situation de l’Espagne qui est au coeur des préoccupations. Les taux des emprunts d’État espagnols à 10 ans ont dépassé 7,5 %, un nouveau sommet depuis la création de la zone euro en 1999. Ces taux sont jugés insoutenables sur la durée pour l’Espagne et les opérateurs se demandent si le pays ne sera pas contraint de demander une aide globale et pas seulement pour ses banques, même si le ministre espagnol de l’Economie, Luis de Guindos, a de nouveau écarté lundi dernier un plan de sauvetage.
nLa crédibilité de l’Espagne sur les marchés financiers a subi un nouveau coup mardi, alors que la Catalogne, l’une de ses régions les plus puissantes, a admis qu’elle allait demander l’aide du gouvernement. La région du nord-est du pays, deuxième en termes de contribution au PIB, a l’intention de solliciter elle aussi une aide de Madrid, après une demande similaire formulée, vendredi, par Valence. Sur les 17 régions espagnoles, près de six seraient prêtes à demander l’aide de l’État. Parallèlement, les inquiétudes vis-à-vis de la Grèce, qui a plongé la zone euro dans la crise il y a près de trois ans, ne se sont pas atténuées. La troïka des créditeurs – Commission européenne, Banque centrale Européenne (BCE) et Fonds monétaire International (FMI) – ne peut effacer les doutes quant à la capacité du pays à tenir ses engagements et empêcher les autres pays européens à être réticents à accorder des fonds supplémentaires. Le FMI a d’ailleurs dû démentir une information du journal allemande Der Spiegel qui annonçait son éventuelle intention de plus soutenir Athènes.
nPetit à petit, la crise de la zone euro devient une crise de confiance. Les hommes d’affaires, les chefs d’entreprises, les banquiers, les politiciens et l’homme de la rue perdent la foi dans le futur économique immédiat et dans le projet de monnaie unique. En France, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), le moral des industriels s’est dégradé en chutant à son plus bas niveau depuis début 2010.
nL’indicateur synthétique du climat des affaires dans l’industrie a reculé à 90 points contre 91 points en juin, et celui dit « de retournement » reste dans la zone indiquant une conjoncture défavorable, précise l’Insee dans un communiqué. De son côté, l’agence de rating Moody’s a annoncé avoir abaissé de stable à négative la perspective sur les notes « Aaa » de l’Allemagne, des Pays-Bas et du Luxembourg, évoquant la possibilité de voir ces pays supporter l’essentiel du poids d’une éventuelle aide à d’autres États tels que l’Italie et l’Espagne. L’agence de notation mentionne également la probabilité accrue de voir la Grèce quitter la zone euro, ce qui « déclencherait une série de chocs dans le secteur financier (...) que les responsables politiques ne pourront qu’amortir à un coût très élevé ». Moody’s, qui souligne également que la croissance économique de la zone euro est à l’arrêt, précise que, d’ici à la fin du troisième trimestre, elle évaluera les implications de ces développements sur les notes « Aaa » de la France et de l’Autriche, dont la perspective avait été abaissée en février.
nTout cela n’augure rien de bon pour Maurice qui voit des partenaires commerciaux de premier plan frappés de plein fouet par la crise. Le problème est que le timing de cette rechute n’est pas bon. Notre déficit commercial s’est encore creusé en mai à Rs 7,87 milliards et nos importations représentent désormais plus de deux fois nos exportations. Le tout dans un contexte de hausse du dollar face à la roupie. Le billet vert s’est ainsi apprécié de 6,8 % depuis début mai. De quoi faire ressurgir des tensions inflationnistes importées. Ce qui effacerait toute marge de manoeuvre de la Bank of Mauritius (BoM) pour baisser les taux. Alors que notre croissance en aurait bien besoin

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