Type to search

Archives Autres

Les banques centrales à la rescousse

Share

Face à la difficulté des gouvernements, souvent paralysés par le niveau de leur dette et de leurs déficits, à pratiquer des politiques de relance, les espoirs se tournent vers les banques centrales. Ce qui les pousse à trouver de nouveaux instruments pour redynamiser l’activité économique. Le 5 juillet dernier, la Banque centrale Européenne avait donné du baume au coeur de la communauté financière en abaissant de 25 points de base son taux refi désormais fixé à 0,75 %. Son taux de facilité de dépôt avait, lui, été ramené à zéro. La BCE avait ainsi réagi à la publication de plusieurs indicateurs traduisant la déprime persistante de la zone euro. Actuellement, les taux interbancaires dans la zone euro sont à des niveaux historiquement bas car les opérateurs attendent une nouvelle détente du loyer de l’argent. Ces anticipations sont liées aux déclarations du président de la BCE, Mario Draghi, qui a indiqué qu’il ferait tout pour préserver l’euro. Outre l’attente d’une baisse des taux, les opérateurs anticipent également des mesures pour obliger les banques à se tourner vers des options plus profitables que le simple dépôt de fonds auprès de la Banque centrale. On parle ainsi d’intérêt négatif. En clair, les banques commerciales devraient payer pour déposer leurs fonds auprès de la BCE.
nToutefois, certains observateurs estiment que la baisse du loyer de l’argent n’est pas la panacée pour relancer la croissance en Europe. Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds monétaire International (FMI), a ainsi récemment souligné qu’elle ne considérait pas qu’une baisse des taux soit la meilleure politique à mener actuellement en expliquant que tous les pays de la zone euro n’avaient pas forcément besoin d’une telle détente (oui pour l’Italie et l’Espagne, non pour l’Allemagne et la Finlande, par exemple). Dès lors, on reparle de programme de rachat d’actifs par la BCE qui s’est notamment déclarée prête à racheter des emprunts d’Etat espagnols. Pour rappel, la BCE a déjà injecté plus de 1 000 milliards d’euros dans le système financier de la zone euro.
nCôté Américain, les récents propos du patron de la Réserve Fédérale, Ben Bernanke, sur la mollesse de la croissance américaine ont également laissé entrevoir la mise en place d’une nouvelle politique de relance. On s’attend à l’annonce d’un troisième programme de rachat d’actifs qui porterait sur 600 milliards de dollars. Ce plan devrait être présenté en septembre. La Banque centrale devrait agir si le marché du travail n’enregistre pas de progrès susceptibles de faire baisser le taux de chômage qui reste au-dessus des 8 % depuis 41 mois consécutifs. Pour les analystes, la Réserve Fédérale pourrait également annoncer son intention de maintenir le taux des fonds fédéraux entre 0,25 % et zéro jusqu’à fin 2014. Ce qui donnerait une bonne visibilité aux acteurs économiques. Autre piste : la Fed pourrait abaisser le taux d’intérêt qu’elle paie sur les réserves des banques afin de faire baisser le loyer de l’argent à court terme et de donner un coup de fouet à la croissance.
nÀ Maurice aussi, la Banque centrale est sollicitée afin de soutenir la croissance. Beaucoup d’acteurs économiques estiment que la Bank of Mauritius (BoM) dispose encore d’une marge de manoeuvre pour baisser le taux repo qui est actuellement de 4,90 %. Surtout que l’inflation apparaît maîtrisée et ne constitue plus une source d’inquiétude. La BoM, elle-même, a innové en lançant de nouveaux produits. On se rappelle des swaps de devises. Plus récemment, la banque centrale a contribué à enrayer l’appréciation de la roupie en annonçant un programme de reconstitution de réserves portant sur 900 millions de dollars. Ce qui a apporté une bouffée d’oxygène aux exportateurs et aux hôteliers. Parallèlement l’institut d’émission a mis en place une ligne de crédit en devises de 600 millions d’euros destinée à aider les entreprises en difficulté. Cette initiative n’a pas été couronnée de succès car les banques commerciales ont estimé que la marge qui leur était imposée n’était pas réaliste. Rundheersing Bheenick, le Gouverneur de la BoM, vient de la doubler. Ce qui devrait débloquer la situation.

Tags:

You Might also Like