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Relancer l’activité

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Face à une faible croissance et à des niveaux de chômage élevés, de nouvelles mesures monétaires de soutien pourraient- elles faire plus de mal que de bien ? C’est la question à laquelle plusieurs banquiers centraux et le président de la Réserve Fédérale américaine, Ben Bernanke, ont essayé de répondre lors d’une réunion qui s’est tenue le 31 août et le 1er septembre à Jackson Hole dans le Wyoming. Premier constat : les baisses de taux d’intérêt n’ont pas apporté l’effet escompté sur l’activité économique. « Qu’est-ce qui retient l’économie ? Comment se fait-il que nous ayons pratiqué des politiques monétaires très accommodantes pendant longtemps et que nous n’ayons obtenu qu’une aussi faible croissance ? » s’est interrogé Donald Kohn, l’un des principaux responsables du « think tank » Brookings à Washington.

Pourtant, Ben Bernanke, s’est résolument engagé pour des mesures de soutien. Il a, en effet, laissé la porte ouverte à de nouveaux rachats de bons du Trésor afin d’injecter des liquidités dans le système économique sans toutefois révéler de calendrier précis. Le président de la Fed estime, en effet, que la stagnation du marché du travail aux États-Unis constitue une « préoccupation grave ». Pour rappel, la Fed a déjà ramené son taux d’intervention à presque zéro et a racheté pour 2,3 trillions de dollars de bons du Trésor et d’emprunts hypothécaires en deux vagues de « quantitative easing ».

De l’autre côté de l’Atlantique, un sondage de l’agence de presse financière Reuters a montré qu’une majorité d’économistes s’attendent à ce que le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, annonce un rachat de dettes souveraines, afin de faire baisser le coût de refinancement pour l’Espagne et de l’Italie. Les économistes tablent également sur une baisse du taux repo de la BCE en octobre. Une politique de relance de la BCE est d’autant plus attendue que, selon une enquête du cabinet Markit, pour la première fois depuis l’éclatement de la crise, l’activité de la France et de l’Allemagne ne permet pas de compenser le déclin des pays du Sud. Une enquête Reuters a également montré que les professionnels anticipaient de nouveaux rachats d’emprunt d’État par la Bank of England pour un montant de 50 milliards de livres sterling mais pas avant novembre.

En Chine, on s’attend aussi à une intervention de la Banque centrale pour soutenir l’économie car les derniers indices sont mauvais. Ainsi, l’indice PMI manufacturier calculé par HSBC est ressorti en août à 47,6, son plus bas niveau depuis mars 2009. Il enregistre son dixième mois consécutif sous le seuil de 50 séparant contraction et expansion de l’activité. De son côté, ce même indice calculé par les autorités de Pékin s’est établi à 49,2 après 50,1 en juillet. À noter que ces perspectives d’intervention des différentes Banques centrales de la planète ont entraîné une hausse des cours des matières premières industrielles. Signe de la confiance des opérateurs dans le succès de ces mesures.

À Maurice, la situation apparaît plus complexe. Certes, à 4,90 %, le taux repo de la Bank of Mauritius (BoM) reste relativement élevé, mais une baisse du loyer de l’argent est désormais compromise car les probabilités d’une reprise de l’inflation importée sont plus importantes du fait de la remontée des cours des matières premières et du dollar.

Par ailleurs, la prochaine compensation salariale et la hausse des salaires des fonctionnaires suite au rapport du Pay Research Bureau portent en elles des germes inflationnistes. En outre, une nouvelle baisse de la rémunération des comptes bancaires ne ferait qu’accentuer le désintérêt des Mauriciens pour l’épargne. Parallèlement, on attend beaucoup du prochain Budget, mais avec la succession des révisions à la baisse de la croissance, les perspectives de contraction des recettes fiscales se font plus précises. Reste le recours à l’emprunt afin de financer une politique de relance économique. Cette solution reste possible car la dette publique se situe aujourd’hui largement sous la cote d’alerte des 60 % du PIB.

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