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2012, année politique

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2012

C’est le Premier ministre, le Dr Navin Ramgoolam, qui devait donner le ton à ce qui allait être une année hautement politisée, en remettant sur le tapis la question de la réforme électorale dans son message à la nation à l’occasion du Nouvel an. Un sujet qui lui avait permis, en 2011, de contrôler le jeu politique à sa guise en faisant une ouverture vers le MMM.

Toutefois, 2012 a été une toute autre paire de manches bien que Navin Ramgoolam ait cherché à embrigader l’opposition, plus particulièrement le MMM, dans de nouvelles discussions portant sur le rapport du professeur Carcassonne et la réforme électorale. Recevant le MMM à la table des négociations en présence de l’ancien ministre Rama Sithanen, le Premier ministre a réitéré sa volonté d’aller de l’avant avec la réforme. Les choses devront, cependant, prendre une toute autre tournure, au grand dam du gouvernement.

Le MMM et le MSM, que le Premier ministre avait réussi à tenir à distance en 2011, ont fini par se rapprocher. On annonce même que le MMM a approuvé le Remake 2000 avec le MSM, et que sir Anerood Jugnauth (SAJ) sera présenté comme candidat au poste de Premier ministre.

Démission de SAJ

Une information qui n’a pas laissé insensible le chef du gouvernement. Navin Ramgoolam est même monté au créneau pour demander à SAJ, alors président de la République, de démissionner sinon de dénoncer les agissements du MMM.

La marmite politique était en pleine ébullition, mais la célébration de la fête de l’indépendance en présence du président des Seychelles, James Michel, est venu quelque peu calmer les ardeurs. Ce n’était que partie remise. Alors que James Michel regagnait son pays, Navin Ramgoolam décide de proroger le Parlement et annonce la rentrée parlementaire pour le 16 avril.

Une énième manoeuvre politique de Navin Ramgoolam visant à pousser le président de la République dans ses derniers retranchements.

La tension était telle entre les deux hommes que SAJ s’est mis a critiqué ouvertement la politique gouvernementale, avant de démissionner comme président de la République tout en annonçant son retour dans l’arène politique. Une démarche diversement commentée, mais accueillie par le MMM dont les délégués ont voté en majorité pour le Remake 2000.

Les retrouvailles entre militants ont cependant fait des dommages collatéraux. Eric Guimbeau et Ashok Jugnauth prennent leurs distances de la nouvelle alliance, tandis que Navin Ramgoolam tente de reprendre le jeu à son compte avec la lecture du discours-programme par la présidente par intérim, Monique Ohsan-Bellepeau.

Même si l’accent est mis sur l’économie, celle-ci ne redeviendra pas la priorité du moment car les rassemblements politiques du 1er Mai étaient derrière la porte. Cependant, la guerre des foules n’a pas vraiment eu lieu, avec un nombre comparable de partisans pour le MMM-MSM à Port Louis et le PTr-PMSD à Vacoas.

Prévision de croissance de 3,5 %

Entre-temps, les prévisions de croissance économique avaient déjà commencé à s’effriter. Optimiste en début d’année, Statistics Mauritius a ramené sa prévision initiale à 3,5 % en juin, citant une stagnation dans le textile et la construction.

De son côté, Navin Ramgoolam nomme Kailash Purryag en remplacement de sir Anerood Jugnauth au poste de président de la République et Razack Peeroo devient le nouveau Speaker de l’Assemblée nationale.

Après avoir consolidé sa majorité gouvernementale en débauchant deux membres du MSM, Jim Seetaram et Mireille Martin à qui il a attribué des maroquins ministériels, Navin Ramgoolam s’est offert le luxe d’ouvrir une brèche dans la jeune alliance MSM MMM au moyen de son arme favorite, la réforme électorale.

En reprenant les discussions avec le MMM sur la réforme électorale, il est arrivé à casser la dynamique qui avait été créée dans le sillage de la démission de SAJ comme président et son retour dans l’arène politique. A un certain moment, il était même question que les discussions entre le MMM et le PTr ont atteint un stade avancé. Ce qui avait donné lieu à une cooling off period entre le MMM et le MSM.

Saisissant la balle au bond, Navin Ramgoolam devait, pour sa part, annoncer lors de son intervention sur le discoursprogramme, l’introduction au Parlement d’un texte de loi sur la réforme électorale et constitutionnelle.

Si cette déclaration du PM n’a fait que conforter le MMM, en revanche, elle a fragilisé la position du MSM qui, du coup, devait perdre un autre député à l’Assemblée nationale, en la personne de Pratibha Bholah, au profit du Parti travailliste. Ne voyant rien venir sur le plan de la réforme électorale et sentant que le Premier ministre essaie de gagner du temps, Paul Bérenger invite Navin Ramgoolam à venir avec des propositions concrètes. Rien n’y fut. Le leader du MMM change alors son fusil d’épaule et relance le Remake 2000.

Elections municipales

Les événements se sont ensuite précipités. Le Premier ministre décide de donner les élections municipales. Ce qui a eu pour résultat de renforcer les liens entre les partenaires du Remake 2000.

La suite nous la connaissons. Ces élections qui avaient valeur de test pour le gouvernement et qui étaient le baptême du feu du Remake 2000 ont tourné en faveur de l’opposition.

Avec trois des cinq municipalités remportées, l’alliance MSM-MMM s’est remise en scelle face au gouvernement. C’est cette nouvelle configuration sur l’échiquier politique régional et une opposition revigorée qui nous porteront vers de nouvelles confrontations entre le gouvernement PTr-PMSD et le Remake 2000 en 2013.

La nouvelle année s’annonce donc tout aussi palpitante sur le plan politique, à moins que l’économie ne vienne dicter sa loi.

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