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Banque : une résilience qui ne se dément pas

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Banque : une résilience qui ne se dément pas | business-magazine.mu

Le secteur bancaire mauricien fait preuve de résilience et continue à croître en dégageant des profits confortables. Pour l’année fiscale terminée au 30 juin dernier, les établissement de crédit ont vu leurs bénéfices après impôts grimper à Rs 12,6 milliards, contre Rs 11,9 milliards un an auparavant. La Bank of Mauritius (BoM), elle-même, a connu une bonne année avec un bénéfice net qui est passé de Rs 258,4 millions à Rs 395,3 millions. Il y a aujourd’hui, à Maurice, 21 établissements de crédit qui ont près de 35 000 actionnaires, 216 branches, 2,5 millions de comptes, soit plus de deux comptes par individu et le secteur emploie plus de 7 000 personnes.

Tout n’est pas rose pour autant. Si le Gouverneur de la banque centrale, Rundheersing Bheenick, se félicite du ratio prudentiel du secteur qui atteignait 15,9 % fin juin, il s’inquiète de la dérive des créances douteuses. En un an, le ratio de « prêts non performants » pour les actifs domestiques est passé de 4,3 % à 5,1 %. Dans le même temps, ce ratio pour les actifs extérieurs est passé de 0,6 % à 1,5 %. Ce qui donne un taux de créances douteuses général de 3,1 %, contre 2,3 % un an auparavant.

Sur la crise, Rundheersing Bheenick tient à rester prudent et annonce qu’on ne voit pas encore le bout du tunnel. Il estime que la saga de la crise de la dette et la détresse dans la périphérie de la zone euro laisse entrevoir le risque d’une deuxième récession en Europe en trois ans.

Dans la présentation de leurs résultats, les deux premières banques du pays, la Mauritius Commercial Bank (MCB) et la State Bank of Mauritius (SBM), se sont également montré prudentes pour l’avenir car le contexte économique devrait rester délicat avec, en particulier, un ralentissement de la croissance du crédit et une contraction des « spreads », notamment sur la roupie.

« A Maurice, la MCB aura à relever les défis causés par une croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) qui sera inférieure aux prévisions en raison de la morosité au niveau des investissements privés », souligne-t-on à la MCB.

Mais les deux établissements entendent bien progresser encore. La MCB va continuer à étendre ses opérations en se focalisant sur la région où elle va exploiter les opportunités de croissance. A la SBM, on prévoit de capitaliser sur la nouvelle technologie afin d’étendre sa base de revenus à travers de nouveaux produits et marchés. Un effort particulier a été fait pour améliorer la gouvernance des banques commerciales.

\« Malgré la crise, notre économie s’en est bien sortie ces six dernières années. Nous avons un secteur financier et une industrie bancaire robustes et bien gérés. Les actifs totaux des banques ont progressé de 70 %. Nos banques à Maurice font des profits extraordinaires, soit plus que le Top 6 des entreprises à Maurice. Espérons qu’elles en feront profiter à tous les stakeholders et qu’il y aura un fair deal avec la clientèle », remarque Rundheersing Bheenick.

Le Gouverneur a rappelé qu’il avait pris des mesures afin d’assainir la situation au niveau des banking charges. Il en a fait une de ses priorités car l’on enregistre beaucoup de doléances sur les frais bancaires, notamment de la part des associations de consommateurs. Cette vigilance vis-à-vis des frais bancaires a d’ailleurs été évoquée lors de la présentation du budget.

Pour rappel, le ministre des Finances, Xavier-Luc Duval, a donné carte blanche à la BoM afin qu’elle veille à ce que les banques commerciales appliquent le programme de « treat your customers fairly ». Une loi devrait également être votée afin de renforcer les pouvoirs de la BoM pour qu’elle puisse plafonner les commissions et les frais des banques commerciales.

Une volonté affichée depuis déjà longtemps par Rundheersing Bheenick. Une task force chargée de traquer les abus en matière de frais et de commissions bancaires est d’ailleurs d’ores et déjà opérationnelle. Pour le Gouverneur, les banques doivent être vigilantes car ce n’est pas avec leur argent qu’elles spéculent, mais avec l’argent des déposants.

Il souhaite, en outre, la séparation des activités domestiques des activités internationales, ce qui constituera une précaution vis-à-vis d’une nouvelle infection globale. Le Gouverneur fait ainsi référence aux actifs toxiques liés à la crise des subprimes.

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