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Bourse : Un millésime médiocre

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Bourse : Un millésime médiocre | business-magazine.mu

L’année 2012 n’aura pas été brillante à la Bourse de Port-Louis. Sur les douze derniers mois, l’indice SEMDEX a perdu 8,7 %. Après une tendance baissière de janvier à novembre, le baromètre du marché mauricien s’est quelque peu redressé, mais pas suffisamment pour compenser le recul enregistré depuis le début de l’année. Sur le marché des plus petites valeurs, le Development and Enterprise Market (DEM), la tendance a également été à la baisse, mais l’ampleur du recul est moindre. L’indice DEMEX n’ayant perdu que 4,1 %. La place financière mauricienne n’aura une nouvelle fois pas suivi la tendance des grandes Bourses internationales.

A titre de comparaison, à Wall Street l’indice Dow Jones affiche une progression de 7,54 % depuis début janvier et en Europe, malgré la crise, l’indice Euro Stoxx 50 a gagné 14,3 %. Au Japon, le Nikkei a grimpé de 21 % et, à Hong Kong, le Hang Seng s’est envolé de 22,2 %. Sur les marchés émergents, on n’est pas en reste. Le Bovespa brésilien a progressé de 7,5 % et l’indice de la Bourse de Shanghai (valeurs B) a gagné 11 %.

A Maurice, c’est le compartiment des valeurs hôtelières qui a plus particulièrement pesé sur la tendance. New Mauritius Hotels (NMH) a perdu 31,3 %, Lux Island Resorts a plongé de 40,4 % et Sun Resorts a plongé de 41,4 %. Même évolution sur le DEM, où Constance Hotel a chuté de 30,3 %. Seul Morning Light, qui gère l’enseigne Hilton à Maurice, est arrivé à sauver les meubles en affichant une performance positive de 2,5 %. Toujours dans le tourisme, Air Mauritius a dégringolé de 36,3 %.

Les maux du secteur sont désormais clairement identifiés : quasi stagnation des arrivées de touristes avec, en parallèle, un nombre de chambres largement excédentaire, problème de la desserte aérienne, trop forte dépendance à l’Europe et nécessité de diversifier les marchés.

\Du fait de la morosité générale du marché, les sociétés du compartiment « investment » ont également souffert. C’est notamment le cas de Promotion and Development (-30,5 %), Policy (-23,5 %), National Investment Trust (-30,8 %) et United Docks (-34,4 %). En revanche, les valeurs financières ont plutôt bien tiré leur épingle du jeu. La Mauritius Commercial Bank (MCB) a gagné 5,6 % et la State Bank of Mauritius (SBM) a progressé de 11,2 %.

Les opérateurs auront salué la résilience des banques mauriciennes et leurs bons résultats. A noter que ce compartiment a attiré deux nouveaux titres en 2012 : Bramer Banking Corporation (-25 %) et Cim Financial Services (-3,6 %). Parmi les autres blue chips composant l’indice SEM- 7, les performances sont contrastées. ENL Land a abandonné 3,2 %, Rogers a cédé 20,4 % et Terra Mauricia a gagné 3,4 %. Dans le secteur de l’assurance, Swan a grimpé de 6,7 % et Mauritian Eagle a progressé de 10,2 %. Là aussi, les opérateurs ont salué les bons résultats du secteur.

Comme souvent en période de crise, les valeurs anticycliques, c’est-à-dire moins dépendantes du niveau de l’activité économique, ont enregistré de bonnes performances. C’est en particulier les cas d’Innodis (+17,5 %), de Phoenix Beverages (+6,2 %) et dans une moindre mesure de Moroil (+4,8 %). Dans l’énergie, Vivo Energy Mauritius (ex- Shell) a aussi réalisé un bon parcours, avec une progression de 14,4 %. Au contraire, un secteur cyclique comme la construction a été pénalisé. United Basalt Products (UBP) a plongé de 20,3 % et Gamma Civic a chuté de 23,1 %. Dans le secteur sucrier, Omnicane a progressé de 6 %, mais la palme revient à Alteo (+76,8 %). Née de la fusion entre FUEL et Deep River Beau Champ, la société Alteo a enregistré une performance exceptionnelle liée à cette opération de rapprochement.

Pour 2013, les premières estimations tablent sur un rebond de la croissance. Ce qui, à première vue, devrait être favorable au marché boursier. Toutefois, la perspective d’une remontée des taux d’intérêt par la banque centrale afin de contenir la résurgence des tensions inflationnistes pourrait freiner la hausse des indices.

En effet, un tour de vis monétaire ne facilitera pas l’accès au crédit et contribuera à alourdir la charge de remboursement des entreprises endettées, notamment dans le tourisme et le textile. Les valeurs anticycliques ont donc sans doute encore un bel avenir.

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