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Devises La roupie se maintient

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Devises La roupie se maintient | business-magazine.mu

C’est une roupie revigorée qui a tenu la dragée haute aux principales devises cette année. Il faut dire que plusieurs facteurs lui ont permis de s’affirmer face à la monnaie européenne et au billet vert. La crise dans la zone euro, tout d’abord, qui n’a eu de cesse de fragiliser la monnaie unique et l’attentisme aux Etats-Unis ensuite, et qui, à la veille des élections, a eu pour conséquence d’affaiblir le dollar. Dans un contexte économique incertain, même la livre sterling a perdu du terrain début janvier, pour s’échanger au cours vendeur à Rs 46,63.

Mais voir la roupie s’apprécier n’a pas été au goût de tous. Les principaux acteurs de l’industrie touristique et de l’exportation ont attribué, à cette situation, leurs pertes financières, voir le recul de leurs bénéfices. Il n’est guère étonnant donc qu’ils aient donné de la voix pour réclamer la dévaluation artificielle de la monnaie locale.

Indifférente à la controverse suscitée par sa bonne santé, la roupie a continué à montrer ses muscles, jusqu’à atteindre son plus haut niveau en juin face à l’euro, qui s’échangeait alors à un taux vendeur de Rs 37,69. Quelques mois auparavant, soit en janvier, c’est face à la livre sterling que la monnaie locale a pris l’ascendant, la devise britannique s’échangeant à un taux vendeur de Rs 46,63.

C’est dans ce contexte que la Banque centrale a entamé une reconstruction de ses réserves en juillet dernier. La BoM est intervenue à cinq reprises sur le marché des changes entre le 16 et le 20 juillet, pour acheter des dollars et des euros pour un montant total de 5,65 millions, soit 4,50 millions en dollars et 1,15 million en euros.

En octobre, ce fut au tour du ministère des Finances de faire une incursion directe sur ce même marché, en annonçant un programme d’achat de 100 millions de dollars auprès des banques commerciales et l’achat effectif de 10 millions de dollars. Autant d’interventions qui, s’ils ont eu pour objectif de dévaluer sensiblement la roupie – tout juste a-t-on noté une petite baisse de forme de la roupie face à la monnaie européenne à partir d’octobre –, lui ont au moins permis de se stabiliser.

Des mesures saluées par Feroz Dahoo, Chief Executive Officer de Thomas Cook : « Le rôle des autorités chargées de veiller sur la politique monétaire est d’essayer de maintenir la stabilité des taux pour le bien de tous. Force est de constater que Maurice a réalisé une très bonne performance ». Et d’ajouter que le taux moyen des principales devises « reflète assez justement et s’approchent des taux désirés ». En jetant un coup d’oeil à l’évolution de la roupie en 2012, l’on se rend compte que la monnaie locale s’est affirmée avec aplomb toute l’année, laissant prévoir une roupie stable l’année prochaine, même si le ministère des Finances a laissé entendre qu’il prévoit une dépréciation nominale de 3,5 % de la roupie.

« Si l’on considère que le gouvernement anticipe une inflation à 6 % en 2013, une dévaluation de 3,5 % de la roupie est tout à fait marginale », analyse l’économiste Eric Ng. Et de préciser que le dernier mot reviendra au jeu de l’offre et de la demande « car c’est le marché et les opérateurs qui décideront au final de l’évolution de la roupie ».

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