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PME : le bilan est mitigé

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PME : le bilan est mitigé | business-magazine.mu

Certains secteurs arrivent à s’en sortir, mais selon Amar Deerpalsing, président de la Fédération des Petites et Moyennes Entreprises (PME), la majorité d’entre eux souffrent, insuffisamment armées pour survivre à la crise. Une situation très alarmante qui suscite beaucoup d’inquiétudes. « Le pire serait à venir si l’on voit les patrons d’entreprises baisser les bras et ne plus lutter. Les chefs d’entreprises ont le moral en berne. Nous appréhendons 2013», explique-t-il.

Déjà fragilisées par un système de financement « inadapté », voire inexistant, beaucoup de PME sont ou se sentent irrémédiablement condamnées. Pourtant, elles sont créatrices de richesse ; avec une contribution d’environ 40 % au produit intérieur brut et employant quelque 250 000 personnes, le secteur des PME est un véritable moteur de croissance économique.

« Ralentissement des investissements et de l’activité, et trésorerie en péril ont fait partie du quotidien des PME cette annéeci. Il n’y a aucun encouragement pour ceux qui veulent monter une entreprise, ce qui fait que ce secteur reste dépourvu de nouveaux entrepreneurs. Et pourtant, dans le budget, le ministre des Finances a annoncé que ceux qui ont un plan novateur bénéficieront de Rs 20 000 mensuellement. Mais à ce jour, ce plan n’a pas porter de fruits. Il n’y a tout simplement pas d’engouement pour l’entrepreneuriat. Le secteur devient peu prometteur », observe Amar Deerpalsing.

Des mesures incitatives

Et pourtant, convaincus du rôle central des PME dans l’avenir de notre économie, le ministre des Finances a, lors de son dernier budget, défini plusieurs mesures et actions à leur intention. En 2012, les banques avait fait provision de Rs 1 milliard pour le financement de ce secteur. Selon Xavier-Luc Duval, cet objectif a été dépassé par 50 % et représente une économie de Rs 60 millions annuellement pour les PME.

En plus du plan de financement existant, les banques vont maintenant investir un total de Rs 250 millions pour soutenir les PME dont le chiffre d’affaires ne dépasse pas Rs 10 millions. Le taux d’intérêt sera fixé à 3 % audessus du taux repo qui se situe actuellement à 7,9 %.

Ayant une place essentielle dans la démocratisation de notre économie, l’aide gouvernemental pour encourager la participation des PME dans des foires internationales passe de Rs 100 000 à Rs 200 000, et le soutien aux dépenses liées au fret passe à Rs 20 000. Ce budget accorde une attention particulière à l’industrie des chaussures qui passe par des moments difficiles.

Un montant de Rs 10 millions sera alloué à Enterprise Mauritius pour soutenir cette industrie au niveau du marketing. Par ailleurs, la SMEDA va développer le label « Made with care » en vue d’identifier les produits importés.

« Les difficultés d’accès au financement restent l’un des principaux obstacles à la création, la survie et la croissance des PME. Toutefois, l’accès aux finances a toujours été un problème, mais nous avons fait avec, en trouvant des solutions. Le souci majeur actuellement reste le manque de nouveaux entrepreneurs », déplore notre interlocuteur.

Autre problème auquel font face les PME : le manque de solidarité. Amar Deerpalsing constate que « l’on nous demande d’étendre nos activités dans la région, mais les PME sont elles-mêmes en concurrence. Les opérateurs du secteur doivent se serrer les coudes et ne plus se voir comme des concurrents. Les opérateurs font également face au phénomène de plagiat. Dès qu’un opérateur se lance dans quelque chose, quelqu’un d’autre fera la même chose. »

Une industrie en chute libre

L’industrie des chaussures demeure un des secteurs les plus touchés par la crise. Dans son rapport budgétaire, le ministre des Finances a accordé une attention spéciale à cette industrie qui passe par des moments difficiles. « 2012 a été une année très difficile, l’industrie des chaussures est en chute libre et c’est une industrie qui va s’éteindre si rien n’est fait. Les produits importés sont en train de tuer les chaussures fabriquées localement. Nous produisons de la qualité, des chaussures en cuir véritable, mais celles qui sont importées ne sont pas originales à 80 %. Mais rien n’est fait pour contrôler cela. 2013 sera une année encore plus difficile », fait ressortir Permal Sinappan, directeur de Banker Shoes. Et d’ajouter : « Il est important de mettre en place un processus de réflexion et de réorientation stratégique pour les PME. Cette réflexion les amènera à revoir en profondeur leur stratégie de production et à mesurer si elles peuvent encore proposer des produits concurrentiels, et à quel prix. »
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