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Sucre : de nouveaux défis à l’horizon

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Sucre : de nouveaux défis à l’horizon | business-magazine.mu

Le marché sucrier de l’Union européenne a un nouveau régime pour le sucre, qui le rend désormais beaucoup plus concurrentiel. L’accès au marché américain devient également beaucoup plus compétitif. Par ailleurs, l’Afrique commence à se positionner en concurrent, ainsi plusieurs pays de l’Afrique australe se lancent dans de gros projets sucriers. Mais la concentration de production dans les grands pays producteurs comme le Brésil, la Thaïlande, la Malaisie et l’Inde s’intensifie. Et cette concentration participe aussi à créer plus de risques de volatilité des prix sur le marché mondial.

Maurice doit se préparer à affronter ces nouveaux défis. Sur le plan local, ces dernières années, un nouveau paysage sucrier s’est dessiné. Sur 11 usines sucrières en opération en 2004, seules cinq roulent pour la présente récolte. Et en 2014, il n’en restera plus que quatre. Cette année a marqué une nouvelle étape dans la réforme sucrière.

Le regroupement des entités Fuel - DRBC a donné naissance à un nouveau géant sucrier, Alteo. Il produira quelque 259 000 tonnes de sucre annuellement, dont 90 000 en Tanzanie à travers TPC, une filiale de Ciel Agro. Mon Loisir a fermé ses portes et ne roule donc pas pour la présente campagne sucrière. Les cannes de son factory area sont désormais envoyées à l’usine de Terra Milling pour le broyage.

La valeur de la roupie est également une source d’inquiétude pour les producteurs sucriers. La dépréciation de l’euro fait s’apprécier la roupie et chaque roupie de différence au change représente un manque à gagner de Rs 500 par tonne de sucre. Conscient de ce handicap, le Syndicat des Sucres a non seulement mis en place un mécanisme pointu de couverture de risques, mais travaille également à diversifier assidûment les marchés d’exportation du sucre mauricien.

Jean Noel Humbert, le CEO, précise ainsi que 40 000 à 50 000 tonnes de sucre vont désormais vers des marchés hors- Euro (Etats-Unis, Moyen-Orient, Hong-Kong, Singapour, Russie, Bosnie, etc). Toutefois, il précise que malgré les problèmes actuels liés à la zone euro, celle-ci représente toujours un marché bien plus rémunérateur.

D’autres défis guettent aussi l’industrie sur le plan local, comme la baisse de production liée à l’abandon de la terre par les petits planteurs. Cette année, Maurice devrait produire 410 000 tonnes de sucre, contre 435 000 tonnes en 2011. Un chiffre également inférieur à la production de 2010 qui était de l’ordre de 452 000 tonnes.

L’abandon des champs persiste. En 2011, 56 639 hectares de terre étaient sous culture de canne à Maurice, contre 58 709 une année plus tôt. Ce qui représente une réduction de 3,1 %. Ce phénomène est devenu un problème majeur et inquiète les planteurs, usiniers et hauts responsables de l’industrie.

Depuis 2001, la superficie totale sous canne a diminué de 20 %. Des 15 000 hectares perdus, plus de 9 000 sont aujourd’hui à l’état d’abandon, souligne Chetanand Dookhony, secrétaire de la Planters Reform Association. Entre 2006 et 2008, 2 354 hectares ont été perdus en moyenne par an. Entre 2009 et 2010, ce sont encore 1 644 hectares et 1 632 hectares de perdus.

Le facteur déterminant dans l’abandon des champs a sans doute été le prix par tonne de sucre, qui a pris une tendance baissière depuis quelques années. Il est passé de Rs 18 600 en 2007 à Rs 17 400 en 2008, avant de chuter à Rs 13 500 en 2010. Mais cette année, il remonte à Rs 16 000.

Par ailleurs, la restructuration du Cess a été une étape décisive dans la réforme sucrière. En vigueur depuis la récolte 2001, la réforme du Cess a permis de réduire les coûts d’opération de Rs 519 millions à Rs 287 millions, avec pour conséquence les revenus des planteurs par tonne de sucre, augmentant de Rs 600.

Avec la baisse des revenus des producteurs sucriers par plus de Rs 2 milliards ces cinq dernières années, la réforme des SPI’s était devenue inévitable. La réforme sucrière a ainsi entraîné, dans son sillage, la restructuration des six SPI (service providing institutions) qui opèrent désormais sous l’ombrelle de la MCIA, opérationnelle depuis le 31 mars dernier.

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