Textile : sérénité retrouvée

Les mesures annoncées dans le dernier budget pour le secteur du textile ont mis du baume au coeur des opérateurs textiles : « Le gouvernement veut mettre en place une plate-forme pour développer le secteur manufacturier dans son ensemble, et faire de Maurice une plate-forme pour exporter vers l’Afrique. Le secteur manufacturier est la base même de l’économie, il ne doit jamais être ignoré. D’ailleurs, les pays qui ont tenté d’abandonner le secteur manufacturier se sont retrouvés en grande difficulté », explique Yogesh Singh, président de la MEXA.

Pour Danielle Wong, directrice, le secteur a prouvé qu’il était résilient après 40 ans. Le textile est un secteur difficile et exigeant, mais il s’est transformé en une industrie moderne, high tech, innovante, créative, efficace et productive, souligne-t-elle.

Renforcement et compétitivité

Le textile emploie 50 000 personnes et génère Rs 14 milliards annuellement. Contre vents et marées, et faisant face à des défis incroyables, il a non seulement survécu, mais s’est renforcé et a amélioré sa compétitivité. Tout comme le secteur sucre, celui du textile est devenu un symbole de la capacité de Maurice à s’adapter au changement. Dans la foulée, le textile a aussi réussi une transition délicate : étendre ses exportations vers les marchés africains et des Etats-Unis.

Aujourd’hui, le textile mauricien a développé une réputation internationale et une vraie compétitivité vis-à-vis des producteurs internationaux. Les fabricants locaux travaillent pour de grandes maisons, notamment Calvin Klein, Celio, Diesel, Marks & Spencer et Woolworth. Hemraz Ramnial, vice-président de la MEXA, fait ressortir qu’il y a quelques années, il y avait beaucoup de pessimisme concernant le secteur textile. Certains le donnaient même pour mort, et « c’est pour cela qu’après 40 ans, nous avons voulu donner un signal fort à la population en célébrant dignement le secteur, dont la fierté réside en ses 42 000 employés. »

Cette année, les représentants du secteur textile ont aussi mis un point d’honneur à démontrer aux jeunes que le secteur représente des perspectives de carrière intéressantes. Il n’y a pas que des emplois de machinistes dans le textile. Il y a également des offres au niveau du Quality control, des IT professionals, du merchandising, du marketing ou encore des ingénieurs, fait-on ressortir du côté de la MEXA. Il existe plus de 250 types d’emploi dans le secteur.

Par ailleurs, la MEXA a commandité une étude sur les salaires en vue de revaloriser les perspectives d’emploi dans le secteur. Les résultats de cette étude seront connus d’ici février 2013.

Pour Yogesh Singh, l’avenir est prometteur pour le textile mauricien : « Nous devons travailler dur, mais le secteur est là pour durer. Nous allons dans la bonne direction. » Le secteur représente actuellement 65 % des exportations du pays et il va encore créer des emplois pour les jeunes à Maurice, mais le potentiel existe aussi en Afrique. Hemraz Ramnial explique que le continent africain va dynamiser la prospérité économique dans la région.

Selon lui, il est « clair que le secteur textile africain va émerger comme un pilier économique solide ; cela va représenter des opportunités immenses pour les jeunes Mauriciens. Le secteur textile local est appelé à jouer un rôle vital dans le développement de l’industrie textile en Afrique. »