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Édito

Le défi de l’efficacité

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Le défi de l’efficacité | business-magazine.mu


Le monde a changé. Les crises financières et économiques successives couplées à la montée du populisme redéfinissent l’exercice du pouvoir. Soumis à une plus forte pression, les gouvernants n’ont aujourd’hui guère le choix : être efficace ou se faire éjecter.

Le récent discours de Donald Trump sur l’état de l’Union illustre parfaitement cette nouvelle réalité. Celle qui force les dirigeants politiques à montrer des résultats.

C’est ainsi que pendant plus d’une heure, le président des États-Unis a donc tenté de convaincre ses compatriotes sur ses réussites, notamment sur le plan économique. La croissance, l’emploi et la réforme fiscale, entre autres, sont autant de thèmes qu’il a ressassés de la tribune du Congrès.

Nous ne sommes certes pas à la veille des élections présidentielles aux States, mais Trump sait qu’il est engagé dans une course contre la montre. Chaque minute compte. Pour avoir assisté à la chute de François Hollande, Emmanuel Macron est également très conscient des dégâts, souvent irréversibles, qu’une absence d’efficacité peut provoquer sur un quinquennat.

Dans le même temps, il est beaucoup plus facile de se laisser aller à des rhétoriques en campagne électorale que de passer à des actions concrètes, une fois aux affaires. Cela se vérifie d’ailleurs au quotidien. Pour atteindre cette efficacité recherchée, le président français a décidé de déployer les grands moyens. Une réforme de l’État est ainsi en gestation.

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Une trentaine de personnalités sont déjà occupées à réfléchir sur la redéfinition des missions de l’État de même qu’à la façon de les accomplir. La tâche ne sera pas de tout repos, mais le jeu en vaut la chandelle. Car la finalité de cette refonte envisagée serait de mettre l’administration publique française au diapason des priorités du gouvernement.

Ce besoin de réformer, voire de moderniser l’État afin de mieux répondre aux attentes du public, est reconnu par tous également à Maurice. Le bureau de l’Audit se fait un devoir de le rappeler à qui de droit chaque année, mais il est malheureux de constater que c’est toujours à demi-mot que la question est évoquée. La raison est simple : la fonction publique constitue un vivier électoral que les politiques évitent soigneusement de froisser. Toutefois, ce faisant, elles ont tendance à faire abstraction de l’impact négatif d’un manque de résultats probants sur les engagements pris auprès de l’électorat.

Être efficace, c’est donc réussir à reconnecter la vision des décideurs avec ceux qui sont chargés de sa mise en œuvre. Y parvenir est une toute autre histoire. L’initiative française peut servir d’inspiration, mais en même temps nous devons être réalistes. à deux ans d’affronter les élections générales, le gouvernement dirigé par Pravind Jugnauth ne va sans doute pas chercher à jouer à la roulette russe !

Une posture qui pourtant est tout aussi risquée, comme nous le disait le mois dernier le patron de Wensum, une entreprise de textile engagée dans l’export. Selon Avinash Goburdhun, l’industrie subit de plein fouet la lourdeur administrative et la déconnexion entre les objectifs fixés par le gouvernement et les exécutants.

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