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Édito

A l’heure des indicateurs !

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Le pays a vécu durant la semaine écoulée à l’heure des principaux indicateurs macroéconomiques. Des chiffres que nombre d’analystes scrutent à la loupe afin de déceler le moindre signe ou la moindre indication sur l’orientation future de notre économie. D’autant plus que les discours publics de plus en plus contradictoires ne contribuent nullement à réduire le manque de visibilité en cette période de grande volatilité. Les indicateurs officiels se dressent donc comme des balises dans ce paysage brouillé. Nous avons été servis, la semaine dernière, avec la publication des dernières estimations des comptes nationaux par Statistics Mauritius.

Qu’avons-nous appris de ces statistiques officielles ? D’abord et surtout que la croissance en 2012 n’a pas été de 3,3 % comme nous l’avions cru jusqu’ici, mais de 3,4 %. Une hausse donc par rapport aux estimations initiales. Le hic c’est qu’on ne nous dit pas pourquoi la croissance a été supérieure, voire quelles sont les raisons qui ont motivé la révision à la hausse du taux de croissance de l’année écoulée.

L’économie n’étant pas une science exacte, il est certes difficile de prévoir la croissance avec une précision chirurgicale. D’ailleurs, il n’y a qu’à voir le nombre de fois où les projections initiales ont été charcutées durant ces dernières années pour se rendre compte de la difficulté à voir clair dans cet épais brouillard qui plane sur l’économie non seulement local, mais aussi global.

N’empêche que les utilisateurs de ce genre de statistiques en particulier les économétriciens seront certainement intéressés à mieux comprendre ce genre de mouvement d’autant plus que le relèvement du taux de croissance se fait après neuf mois. L’idée est de permettre une meilleure lecture des données par rapport à l’évolution des différents secteurs. Comme dans le cas de la révision à la baisse des prévisions pour 2013 où l’on nous explique que cette éventuelle performance serait liée notamment à une contraction plus profonde de l’industrie du bâtiment et un ralentissement plus prononcé dans les technologies de l’information et de la communication de même que dans les services financiers.

Dans un monde où les marchés s’abreuvent de chiffres, ce grand intérêt pour les indicateurs économiques est tout à fait compréhensible. La preuve, alors que nous sommes ici à débattre du niveau de la croissance, ailleurs les représentants de la société civile évoquent de plus en plus la nécessité de prendre en considération des « nouveaux indicateurs de richesse ». La classe syndicale à Maurice semble également avoir pris la mesure de l’importance de cet aspect des choses. Elle l’a clairement indiqué lors des discussions autour de la compensation salariale. Le but étant de se donner plus d’options s’agissant du choix des critères utilisés pour mesurer le progrès et le partage de la richesse à un moment où la croissance inclusive est sur les lèvres des gouvernants.

Cette réflexion prend également toute son importance dans le cadre du débat qui a lieu depuis quelque temps sur la pauvreté, l’érosion du pouvoir d’achat, le creusement des inégalités sociales et la réduction de notre empreinte carbone, entre autres. Et pourquoi pas mesurer l’efficacité de notre service de santé publique ? Il est temps de se poser la question car la progression des maladies non transmissibles a un coût économique non négligeable surtout dans un pays où les maladies cardio-vasculaires et le diabète sont les premières causes de mortalité.

Le développement du pays a donné lieu à l’émergence de nouveaux défis. Pour mieux y faire face, nous avons besoin, comme le dit si bien les spécialistes, de nouveaux outils de connaissance et de gestion des réalités.

A ce titre, il faut saluer le lancement en 2010 d’un indicateur de confiance par la Chambre de Commerce et d’Industrie. Un instrument qui est non seulement venu combler un grand vide en ces temps d’incertitudes, mais qui commence aussi à s’imposer comme une référence sur le marché.

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