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Édito

Prudence

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Finalement, les fêtes de fin d’année n’ont pas calmé les ardeurs des acteurs de la politique locale. Car même après les élections municipales le landerneau politique est resté en ébullition. A tel point qu’il n’y a pas eu de trêve de Nouvel An. A la place, des échanges de vœux traditionnels, nous avons eu droit à une rentrée politique explosive marquée par la déposition marathon du leader du MSM, Pravind Jugnauth, au quartier général du CCID aux Casernes centrales jusqu’aux petites heures du matin du 4 janvier.

Avec ces événements, 2013 s’annonce agitée pour ne pas dire très agitée sur le plan de la politique. N’en déplaise au Premier ministre, Navin Ramgoolam, qui a estimé que « maintenant que les élections régionales sont derrière nous, il est important que nous restons concentrés sur l’action gouvernementale jusqu’en 2015 ». Requinquée par sa victoire à ces élections, l’Opposition ne devrait vraisemblablement pas lui faire cette faveur.

Cependant, contrairement à la rentrée politique mouvementée, la reprise des activités économiques, cette semaine, est apparue hésitante avec bon nombre d’analystes préférant jouer la carte de la prudence.

Cette situation s’explique par le fait que l’année écoulée a prouvé qu’ils ont été nombreux à passer complètement à côté de la plaque dans leurs prédictions.

L’effondrement de la zone euro. Vous vous souvenez ? La disparition de la monnaie unique européenne ou encore la sortie de la Grèce de la zone euro. Ce sont là autant d’exemples de prédictions qui ne se sont pas réalisées.

Au lieu de tout cela, nous avons eu droit régulièrement en 2012 à des actions politiques pour tenter d’endiguer la crise et stabiliser l’économie européenne. Certes, avec une contraction du produit intérieur brut que ce soit dans l’Union européenne ou dans la zone euro, ces économies sont loin d’être tirées d’affaire, mais elles ne sont pas non plus moribondes.

C’est cette fragilité des perspectives sur le court terme qui fait que nous assistons ces jours-ci à une certaine prudence des analystes dans leurs commentaires. Le discours alarmiste « Le pire est à venir » a cédé la place à « La croissance devrait progressivement revenir en 2013 et se renforcer en 2014 ». Ou encore « Cette année sera celle du début de la reprise ».

Nous voulons certainement tous y croire surtout après avoir survécu à « la fin du monde » prédit par les Mayas. Pourquoi pas ? Après tout, il est permis d’espérer. Le hic, c’est que la croissance ne reviendra pas automatiquement comme certains semblent le penser.

La crise de la zone euro est telle une épée de Damoclès au-dessus de l’économie mondiale. Les mesures prises par les dirigeants européens durant l’année écoulée ont seulement une portée à court terme.

Les pressions peuvent revenir à tout moment. Pour arriver à corriger les déséquilibres qui ont apparu dans les économies de la zone, il convient d’aller beaucoup plus loin que les mesures palliatives prises jusqu’ici. Nous n’en sommes pas encore là !

Aux Etats-Unis non plus aucune solution durable n’a été trouvée pour éviter le mur budgétaire. Ce qui veut dire que le monde peut replonger à tout moment dans la récession si l’Europe et les Etats-Unis ne parviennent pas à s’engager durablement sur la voie de la reprise.

Donc, rien n’est acquis. Bien qu’il faille concéder que l’enjeu est trop important pour que les politiques laissent leurs économies basculer après avoir résisté en 2012, l’année qualifiée de tous les dangers.

A Maurice, l’on s’attend également et cela de manière prudente, bien sûr, à un scénario favorable. Après une année 2012 qui a vu une érosion de ses prévisions de croissance, Statistics Mauritius n’a pas voulu prendre de risques avec ses premières prévisions de croissance pour 2013.

Pour preuve, l’institut de statistique vient avec deux prévisions. Dans le premier, il table sur une croissance de 3,7 % en se basant sur les informations disponibles dans les secteurs clefs de l’économie.

Si cette prédiction ne reflète pas celle du ministre des Finances, Xavier Duval, qui a annoncé un taux de croissance de 4 % pour 2013, en revanche, dans son deuxième scénario, Statistics Mauritius fait état de la possibilité que le pays enregistre un taux de croissance économique de 3,9 % si jamais la situation dans nos principaux marchés d’exportation et émetteurs pour le tourisme venaient à s’améliorer.

Il est bon de savoir que ce n’est pas uniquement ce qui se passe ailleurs qui influencera notre économie, mais également les décisions qui seront prises chez nous par nos décideurs politiques et économiques.

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